[RP][Etude de l'Huissier] Demeure de Messire Ange

Le Saigneur



Ange nous fit entrer tous deux, tous trois en le comptant lui-même. Puis ce fut comme une comédie de saltimbanques... Confusion... Profusion de mots... Retenue sans l'être... Et la présence de Suzon, cette chère Damoiselle Suzanne, toute aussi perdue dans ses exercices d'alphabétisation... Qu'il était bon de les revoir!

Cet ouragan de petite femme, toujours en activité débordante, tourbillonait à la recherche de victuailles... Au passage de la tornade, j'eus le temps de lui aggriper délicatement une de ses mains et la regarda droit dans les yeux...

"Le bonsoir Damoiselle Suzanne... Ne faites pas tant de cérémonies pour nous, nous nous acommodons de bien peu... Il y a bien longtemps que moi et Ulrich n'avons plus goûtés aux plaisir de bonne table, votre présence m'est déjà bien suffisante..."

Rien n'avait changé en cette demeure depuis... Ni ses occupants d'ailleurs! Comme si je revenais d'un simple séjour à Paris tel une époque révolue qui m'emmena en ces chemins.



"Pascal de Witthem" dit "Le Saigneur"

Baron et Seigneur sans terres des Ecorcheurs du Haynault

Ulrich Lunz

[url][/url]

Et bien, pour une visite discrète et de courte durée, nous étions bien occupés à faire visite de toutes les chapelles! Soit, si il le veut ainsi. Aux dires de l'Echevin, Messire Ange, je pouvais laisser nos cheveaux à la porte. Ouais ouais!!! Je les tiendrai tout de même à l'oeil de temps à autre, juste au cas où!

Rester silencieux, ne pas gâcher de telles retrouvailles. Après tout, il y avait si longtemps qu'il n'avait pas eu de comportement si humain. Pfffff!!! Mais qu'est-ce que je raconte moi? Humain!!! Comme s'il était de mon désir qu'il le soit! Je sais où tout celà l'a mené de devenir sensible à la conditions des misérables vers de terre que représente les moutons au joug de ce Royaume décadent. Mais il est vrai que ceux-ci étaient d'une trempe bien différente, était-ce à celà que mon Seigneur s'était attaché?

Une fois la porte fermée, je restais en retrait, gardant nos montures à vue.

Pégase?!?!?! Parcequ'il s'appele Ange, il se doit de mettre des ailes à tout? Plutôt du zèle à tout! Enfin, s'il propose du vin, celà change tout, il est vrai que de la bonne pitence de soiffard me ferait le plus grand bien. Laissons donc les chevaux et suivons le.

Bigre, ce n'est pas suffisant que nous fassions toutes les chapelles, il faut en plus que ce soit une visite guidée en bonne et due forme. Quand va-t-il s'arrêter le petit bonhomme? Vite que la jouvencelle revienne, qu'il reprenne ses esprit! Le voici qui part à la recherche du vin promi, il était temps. Quand à nous, nous nous installons au salon, enfin mon Seigneur s'installe, moi je préfère rester debout et alerte! "Seigneur, pensez-vous qu'il soit prudent de rester en cette ville?"

Puis je le regarde. "Quelle question! Quelle idée même de vous la poser! La prudence n'a jamais été votre fort, non pas que je m'en prenne à votre bon-sens, que je ne discute pas, mais vous poussez parfois les risques au bord de l'inconscience. Pourquoi ne pas laisser ces gens à leur vie tranquille qu'ils arborent? Vous connaissez les risques que nous prennons, mais eux? Sont-ils en sureté en notre compagnie? Lorsque viendra le moment de prendre les armes, qu'en sera-t-il pour eux? N'oubliez jamais que vous êtes considéré comme traitre par ces émasculés et trainées aux titres ronronnants!!!"

[img][/img][img][/img]

[img][/img]

Ces pauvres gens gardaient l'espoir que les choses pouvaient encore changer en Royaume de France? Ils étaient traités comme du bétail, une main d'oeuvre exploitée au profit d'une Noblesse de pacotille! Des moutons dirais-je, auquels ces vermines ne laissent que l'herbe à brouter, leur soutirant tout ce qu'ils possèdent. Jusqu'à la maigre laine qu'ils portent, et bientôt ils les enverront à l'abattoir en Artois.

Je me délectais du vin durant la conversation, façon pour moi de me réchauffer le coeur. Buvez mes amis, profitez de ce temps qui risque fort bien de ne point durer. Tous ces mots qui s'entrecroise d'un visage à l'autre, puis un autre : tombe! "Il n'est nullement question de tombe pour nous! Si nous mourons, ce sera la terre qui reprendra ses droits sur nos chaires putrides, mais nous n'en sommes pas encore là. Je compte bien creuser quelques fosses communes avant de tomber genoux au sol. Les têtes des Nobles pendront au harnais de mon destrier avant que mon âme ne soit damnée auprès de mes ancêtres. Le seul soucis de mon ami actuellement est que cette guerre n'affecte pas ceux pour qui il a le plus grand respect, mais je doute que nos lames aient le choix lorsque le jour sera venu. Que votre Dieu protège ses amis qui seront face à moi en ces jours sombres! Santé à eux et à nous!" Je leva mon verre une bu une grande gorgée du vin offert.

"Pffff, me faire enfermer dans une église maintenant... c'est un comble quand même!!!
Mais enfin personne n'a donc vu que j'étais la ?
Je deviens transparente moi...
Qu'a cela ne tienne!!! je vais les réveiller moi dans cette ville! Vont voir si je suis inexistante!!!"

Fulminantes pensées pour l'encapée qui déambule au travers des rues de la ville...
De pavé en pavé, de colère en grognements...
Un hennissement, puis un second... Les chevaux ci-postés donnent l'impression de n'apprécier eux aussi que très sommairement son existence passante.

"Quoi? vous aussi? Mais enfin, j'ai le droit de vivre!
J'vais vous donner une bonne raison de hennir moi... Pis vous plaignez pas, vous pourriez tout aussi bien finir dans une écuelle..."

Roxhanne parcourt les alentours du regard, a la recherche de l'outil de son méfait chenapanesque.


Voila qui est parfait."

Un branchage délaissé par les vents empli de picots cinglants, pire encore qu'une herbe qui aurait du mal à leur irriter le cuir...
La brune se lâche, d'un geste mi "enfant mal élevée" mi amusé, la voila qui cingle l'arrière des bourrins, sorte de punition de ce mouvement d'agacement à son approche.
Elle s'écarte prestement aux cambrements des animaux, se cachant quelque peu des habitants qui ne tarderont certainement pas a accourir, déjà riante de sa mauvaise plaisanterie...

"après tout ça va les réveiller, les notables, un peu d'exercice leur fera beaucoup de bien!!!! Mouhahahahahaha"

"Bien... Je comprends déjà mieux d'où ces chevaux tiennent cette humeur renfrognée..."

Propos sortis de l'ombre, d'une voix sombre, alors qu'elle s'avance vers l'homme menaçant d'un pas tranquille... La brune s'approche, ôtant d'un geste machinal la capuche qui couvre partiellement son visage.

"Vous voici déjà plus loquace que lors de notre première... collision... messire"

Souriant sarcastique, la manante le targue de son regard noir et vide de toute expression avant d'ajouter:

"Mais rangez donc vos jouets je vous prie, je ne suis point armée et vous ne semblez nécessiter de tels adjuvants pour faire preuve de votre virilité."

Le rictus s'accentue un peu pour appuyer ses derniers mots...

"Et cessez donc toute cette agitation, il ne s'agit ici que d'une vengeance enfantine envers ces bêtes qui ne semblent apprécier ma compagnie, je tentais seulement de leur apprendre les... fondements... des bonnes manières.
Mais à vous voir surgir de la sorte, je sais maintenant que l'on ne peut leur en incomber toute la responsabilité...
Je me nomme Roxhanne" Sourire maintenant presque chaleureux "Avez-vous un patronyme ou faut il hennir pour vous nommer ?"

Hochement de tête en guise de salutations respectueuses.

"Oui, Ulrich... rangez donc vos lames...
De fait, je vous laisse entre gens foooooort affairés, enfin de bonne compagnie je veux dire, et m'en retourne à la discussion enrichissante des mes amis les moutons."

Dernier hochement de tête en signe de bonsoir, capuche remontée, rire intérieurement moqueur, et talons tournés en direction des portes de la ville.

"Messires...."

suzanne

Comme à son habitude, bourru, le baron avait pris congé, suivant de près son homme de main légèrement titillé par une histoire de chevaux en émoi...
Elle l'avait regardé se lever avec une boule au fond de la gorge, espérant que cela ne serait pas la dernière fois qu'elle pourrait fixer son image sur ses rétines.
L'ange lui avait emboîté le pas... Elle sentit qu'il avait encore à faire entendre, les suivit, s'arrêtant sur le perron, assez proche pour ouïr l'échange, son regard déviée quelques secondes par une élégante dont le visage ne lui était pas inconnu.

Le gîte et le couvert vous sont dus en cette demeure quoi qu’il arrive.


Ces paroles l'emplirent d'une joie profonde, reportant toute son attention sur les lèvres tant aimées et dont elle aurait pu fixer les mouvements, si ses yeux ne s'étaient pas embués de la sorte...

Se reprenant, les cloches sonnant pour lui rappeler que le temps ne les attendrait pas, elle toussota, légèrement ennuyée, avança d'une petite voix :


Ahem... J''voudrais pas jouer les troubles fêtes, mais j'crois qu'nous sommes attendus... Faut encore que j'mette mes bigoudis et pis que j'vous coupe un peu les cheveux à l'arrière, si si j'vous assure ça rebique......

Suzon ajouta, des trémolos dans la voix :

Prenez grand soin de vous baron... Prenez grand soin de vous...

Epaules voûtées, elle fit volte face, laissant l'obscurité du couloir l'habiller, phalanges blanchies, tentant vainement de maîtriser la boule qui, dans sa gorge, avait enflé de façon démesurée.

Citation :

N'avez-vous d'autres amis que vos moutons?

"Des amis, mais pourquoi faire grand Dieu?.."

Citation :

.../... aussi imbu soient vos airs,.../...

"Qui a bu boira dit l'adage..."

l'homme se mis a rire plongeant son regard dans le sien...Et le toise alors de toute son impertinence puis de guerre lasse fini par rire de concert, par simple contagion de hoquet sans doute, quoi d'autre?

Citation :

Tout d'abord l'Eglise! Car c'était bien vous, n'est-ce pas? Puis maintenant cette effronterie, ici, devant la demeure de l'Echevin!

"Ah... nous sommes devant la demeure de l'echevin?"

Roxhanne tourne la tête en direction de l'homme qui palabre avec l'enchevaletré, 'fin l'homme qu'est sur le ch'val quoi...

"Etrange, dans mon souvenir la couleur de la chevelure de ce fameux parrain était moins... enfin plus... bref."

Citation :

Alors? Voulez-vous que je vous raccompagne chez vos parents jeune écervelée? Ou vous préparez-vous enfin à nous dire ce que vous cherchiez en notre compagnie?

"Raccompagnez moi donc auprès de mes moutons si vous le voulez bien, car je crains qu'en terme de parent, je sois déjà a destination mais l'heure me parait incongrue pour les présentations d'usage..."

L'effrontée se place sur la gauche de la monture de l'homme et tend la main vers lui un léger sourire a la commissure des lèvres.

Citation :

Tout d'abord l'Eglise! Car c'était bien vous, n'est-ce pas?
Que chercher vous en tatonnant nos traces de la sorte?
.../... vous préparez-vous enfin à nous dire ce que vous cherchiez en notre compagnie?

"Je ne cherche rien ni n'attends rien je vous rassure... Simple coïncidence que vous vous soyez trouvé si maladroitement sur mon chemin a deux reprises..." Sourire faussement ingénue, elle le nargue du regard sans se départir un instant de son aplomb "Nous y allons? je suis un peu fatiguée, les mariages, d'inconnus de surcroit, toussa toussa..."
Derniers mots lâchés alors qu'elle cherche quelque confort sur la monture déjà bien encombrée par la carrure du cavalier.

Citation :

"Alors la Roxhanne, où se trouvent les pâturages de votre troupeau?"

Rajustant sa cape elle hésite un instant avant de tendre le bras en direction de l'extérieur de la ville.

"Euhhhh... Quelque part par là... Apres les portes... tout droit... Ensuite, j'sais plus trot...trop?... Bref"

Légère moue boudeuse signe de réflexion presque intense. Elle est encore un peu perdue dans cette ville qui n'est sienne que depuis quelques jours.

"'fin, je finirai bien par reconnaitre et je vous dirai.
Mais je vous prie, il fait sombre, conservez une cadence modérée sous peine que nous nous retrouvions au diable vau vert..."

"Pffff... euhhh... c'était à droite ou à gauche... pfff... me rappelle plus... T'as pas l'air cruche ma fille de même pas savoir ou tu crèches..."


Et comme pour se rassurer elle ajoute en baissant la légèrement la tête:

"Avec un peu de chance nous entendrons bêler au passage..."

Un dernier regard en direction des deux hommes.

"Messire de Witthem, Messire échevin..."

"Tu aurais pu te faire connaitre maintenant que tu es là, non? a quoi tu joues?
Que nenni, je pense que ce n'est point le moment, ni même la bonne façon pour ça, j'aurais souhaité me présenter de façon moins... infantile... Un autre jour peut être... De toute façon, l'échevin me semble avoir l'esprit bien loin des sombres considérations familiales. Laissons le donc en paix..."