[RP] Debout les GeuX!!!

[Un autre temps, plutôt tôt; plutôt tard... Un autre moment, bien trop tôt, beaucoup trop tard...]

Moment de solitude...
Profiter...
Faire place à l'habitude...
Et sur la plume s'attarder...
écrits obsolètes...
Inutiles pensées...
Mais laisser aux lettres
Le venin antidoter...



Je sais ce que fut ma vie
Je sais trop de contrées traversées
Pour en arriver aujourd'hui
A ne plus souhaiter exister

Il y eu des rires et des larmes
Depuis que je le connais
Je n'ai pas voulu rendre les armes
Adorer ces moments imparfaits

Il a su ma carapace fondre
Comme neige au soleil
Il a vu nos âmes se morfondre
Sans savoir que tous les jours sont pour moi pareils

Je parais forte
Peut être pas tant que ça
Je voudrais parfois être morte
Ne plus entendre leur pas

Vous approchez lentement
Avec vos banales nouvelles
Que vous m'annoncez concupiscents
Si vous saviez comme ça ne m'interpelle

Je ne veux plus rien savoir
Et vous continuez
Si bien que lorsque je me couche le soir
C'est souvent pour votre mort souhaiter

J'aurais aimé être autrement
Mais j'ai des limites
Mon esprit reste distant
Je ne vis que de mythes

Désirer partir
Désirer abandonner
Je préférerais parfois mourir
Ne plus a me battre être obligée

Je voudrais être une autre
Une dont vous pourriez être fier
Qui pourrait mériter la confiance qui est la votre
Qui ne vous ferait pas sans cesse des misères

J'aimerais pouvoir vous aider
Je me sens si inutile
Incapable de rien pour vous soulager
Je me sens si malhabile

Dans un monde ou chacun a sa place
Je me demande si l'une est mienne
Pour le moment je suis vos traces
Tenter d'essuyer vos peines

Je mène une enquête
Afin de trouver qui je fuis
Tous les jours je cherche
A être pour vous une amie

Ma place est peut être loin de vous
Puisque je porte en moi le deuil et la malchance
Et pour calmer vos remous
Ne devrais-je pas repartir a travers le royaume de France?

Vous quitter
Pour vous sauver
M'éloigner
Pour de loin vous aimer...


Les mots enchevêtrés froisser...
Fadaises de banalité...
Loin dans l'âtre jeter
Dans le froid hivernal partir s'égarer...
_________________

De son errance dans les rues, elle est vite revenue.
Le froid mordant a eu raison de son répondant.
Glacée a présent tant dedans que dehors, elle se précipite en direction de la masure.
Sitôt arrivée, sans même prendre le temps de déposer sa cape, elle se dirige en direction de la réserve d'alcool infâme de Bill, regrettant au passage qu'il ne soit pas la à lui invectiver qu'elle finira bien par la vider à elle toute seule à cette allure.
Elle sourit légèrement a cette idée et se dirige vers un siège qu'elle approche près de l'âtre afin de s'y vautrer.
Elle s'apprête a déboucher l'opercule avec motivation au moment ou un volatile manque de s'écraser sur le rebord de la fenêtre verglacé.

"c'est quoi encore???"

Caprie se lève et ronchonne jusqu'à l'oiseau, détache la missive et se débarrasse du volatile sans ménagement aucun.
Elle retourne s'asseoir, insensible au sort de la bête qui se débat pathétiquement au dehors, fini par déboucher enfin l'alcool et porte le goulot a la bouche laissant glisser le feu dans son gosier, bonheur qu'elle accompagne d'une majestueuse grimace.
après avoir glissé le contenant entre ses cuisses, elle fini par dérouler le message et lit sans conviction.

Citation :

Ma chère Mère,

J'imagine aisément que pour vous cela aurait été une contrainte que de revenir a Béziers assister a mon mariage.
Aussi je m'empresse de vous inviter à ne point vous y rendre, espérant qu'il ne soit pas déjà trop tard et que vous n'avez pas pris la route.
En effet, point de mariage n'aura lieu.

Mon futur époux a préféré à la pendaison à vie la fuite avec une autre, dont l'issue est bien différente j'en conviens.
Ceci dit, a une semaine de la date fatidique, je me demande dans quelle mesure il n'aurait pas mieux valu pour lui annuler purement et simplement celui-ci, plutôt que de partir ainsi.
Toujours est-il que me voici seule aujourd'hui a chercher chaque jours une raison d'avancer encore.
Seuls les adorables enfants qu'il a eu le bonheur de m'offrir avant sa disparition me permettent d'envisager encore de vivre un peu...

Je me rappelle a l'instant que vous n'avez point eu encore l'occasion de les découvrir, mes larves comme vous dites si bien... Cessez donc ce jeu avec moi chère mère, et ne vous faites pas plus inhumaine que vous ne l'êtes en réalité, je sais déjà que vous saurez vous laisser attendrir.

L'idée m'est donc venue de vous rejoindre et même, pensée absurde je le reconnais, chercher quelque chaleur et secours au sein des bras maternels.
Je compte prendre la route dans deux jours.
Je ne peux penser un instant rester dans ce village à la suite de ces événements, il me faut m'oxygéner.
Peut-être finalement m'avez vous transmit le gêne du voyage outre l'absence de nos liens de sang.
Mes pas me porteront donc certainement vers vous, chère mère, j'espère que vous arrivez a vous réjouir a cette idée au même titre que moi.

Il y a bien longtemps maintenant que nos rires et farces communes n'ont plus eue l'occasion de se mêler.
En auront-elles a nouveau l'occasion un jour, j'avoue en douter en ce jour...
Mais il parait que le temps guérit bien des plaies.

Je cesse les mots auxquels je préférerais tant vos bras a cet instants.

A la joie de vous revoir ma mère.

Shaphrie

P.S. Evitez de molester ce pauvre pigeon qui a bravé le froid pour vous trouver... Pour une fois, s'il vous plait...

Caprie jette le courrier sur la table en soupirant.
Le goulot reste maintenant rivé a sa bouche longuement, la brulure se fait a peine sentir, bien fade par rapport aux nouvelles.

" Et ca continue....
Décidément...
Il y aura bientôt plus de raison de se rejouir en ce royaume...
Ça doit venir de moi, c'est pas possible...
Comment disent-ils déjà ?
Ah oui... Bonne Annee!!!
Mouarf..."

Elle se sent prise d'affection sans borne pour son amie la bouteille subitement.
Penche la tête en arrière, ferme les yeux, elle sait qu'elle ne saura pas pleurer.
S'endormir morte soule tout au plus...

Bill_boquet



Certains réveils évoquent le brame du cerf, d’autres la roue du paon, d’autres encore la roucoulade du tourtereau ou l’envol chétif de la pipistrelle. Certains rappellent les élucubrations couinantes de contentement du goret, quelqu’autres rappelleront la lente reprise de conscience printanière bourgeonnante et bougonnante de l’ours, sans parler bien sur des plus répandus selon jouï-dire, les inutiles vociférations du coq ou le cocasse et tristement célèbre trépignement du lapin.

Celui de ce matin-là ne ressemble à aucun autre, se situant quelque part entre la taupe creusant sa galerie souterraine et émergeant de terre de temps à autres, voire le dauphin entre deux eaux venant respirer paresseusement à la surface. Bien qu’à moitié réveillé, il s’obstine à rester dans les profondeurs moites de sa couche tiède et moelleuse, luxe inouï dont il goûte tout le plaisir avec une inédite volupté, émergeant de temps à autres pour reprendre sa respiration avant de se couler à nouveau dans les profondeurs nirvaniques du lin seul. De loin en loin il ouvre un œil vitreux qui contemple les alentours, content de ne voir que le néant rassurant, le rien, le vide, la paix.

Se retourne sur lui-même cherchant à prolonger le sommeil.

Oui, bon, je suis dans ma chambre, ouate helse, comme disent les anglois, on ne va pas en faire un livre que je susse…

Certes, mais devrait il y être justement ? Bonne question, que ponctue un léger lever de sourcil enthousiaste.

Et pourquoi je n’y serais pas ? Et puis d’abord, quel jour sommes-t-on ?


Reprise de contact plus que laborieuse avec la réalité, conséquence normale d’un traumatisme dont les traces sont bien présentes bien qu’indéfinissables, dans ces intervalles intemporels, quand le ventre avertit que quelque chose s’est passé et que l’esprit n’est pas encore capable d’en déterminer la nature, trop occupé à déjà refouler ce qu’il ne veut reconnaitre.

Il se demande tout d’abord depuis combien de temps il est couché, question saugrenue lorsque l’on a passé une nuit normale mais qui alarme justement par sa loufoquerie singulière et qui amène évidemment d’autres interrogations.

Pour le savoir il faudrait au moins se lever, mais là, pas moyen, ça va pas, non ? Et puis quoi encore ?

Il gagne du temps à se prélasser durant une récapitulation dilettante des choses qui pourraient éventuellement le contraindre à se bouger le séant qui, en attendant, est parfaitement bien là où il se trouve.

Tend l’oreille, aucun bruit saugrenu venant de la porcherie. C’est déjà ça. Ces sacrées bestioles l’ont déjà obligé à des réveils en sursauts de sinistre mémoire. Mais là, c’est calme.

La charcuterie sur pattes est donc soit décédée, absente ou paisiblement occupée à se goinfrer, en grognant doucement d’aise. La conclusion est donc que les bestiaux furent nourris il y a moins de 24 heures et sont donc pétoyants de santé ou il y a plus de 10 jours et seraient morts entretemps, à moins qu’il ait arrêté d’élever des candidates à l’andouillette depuis des mois et qu’il l’ait oublié, option agaçante au demeurant puisqu’elle l’obligerait à se demander par quoi il aurait remplacé cette activité.

Mais non. Récemment encore il en a occis un bien gras et d’ailleurs après il a pris le couteau pour aller bricoler dans sa barque.

Ah ben oui il pêche aussi, c’est pour ça qu’il a une barque, fier d’être devenu moins crétin qu’au temps de la Champagne où il se prenait des barques sur la tête pour aller nulle part vu qu’il n’y avait que des forêts aux alentours. Curieusement ce matin, l’idée de la mer lui donne la nausée pour la toute première fois. Puis à bien tendre l’oreille en direction de l’élevage, on n’entend que le clapotis du ressac et ça l’agace.

D’ailleurs cette drôle de sensation dans le ventre, plus forte que les matins où il se souvient d’une mauvaise nouvelle, d’où cela peut bien provenir?.. Fouille plus loin dans ses souvenirs.

Bon je ne dois pas payer d’impôts aujourd’hui. C’est autre chose. Les béarnais ne nous ont pas envahis depuis des mois, puis même si c’était le cas, quelle rigolade ! L’équipe de soule aurait-elle fait de mauvais résultats ? Non en fait je n’en sais rien je n’ai jamais rien compris à ce jeu. Pour qui j’ai voté aux ducales moi… Ouais non c’est pas ça non plus… Mais qu’est ce que j’ai… C’te barque…

Souvenirs oniriques d’une barque fantôme viennent se heurter à la réalité, et la fulgurance de l’angoisse qui étreignait le ventre irradie soudain tout le corps. C’était un mauvais rêve, assurément, hein ? Ses yeux roulent et scrutent la chambre à la recherche d’un élément rassurant pour juguler l’étreinte de l’étau qui broie les entrailles, bien sur qu’il sait, mais faut-il y croire, ou encore se débattre pour vainement tenter d’y échapper…

Son regard tombe sur des vêtements humides, maculés de paillettes de sel. La nausée revient accompagnant le souvenir, saluant le réveil d’une mémoire qui refusait obstinément de s’ouvrir et franchir l’obstacle.

Oui ça fait mal.

Mais c’est nécessaire. La déception de l’atterrissage, après le rêve la réalité, après le beau temps, la pluie.

Il sait que chaque matin cette douleur reviendra, et qu’il s’y habituera, au point de ne plus la ressentir un jour ou l’autre. S’installent petit à petit la nostalgie, ce conglomérat de douleurs cicatrisées, la mélancolie doucereuse, bref l’habitude quand l’oubli reste un luxe inaccessible.

D’ailleurs ça y est, elle s’est lovée dans l’abdomen, bouscule un peu ses côtes, fait râler le cœur qui cogne de rage jusqu'à en déranger les tempes qui n'avaient rien demandé à personne, mais elle a trouvé sa place et ne l’embêtera que lorsqu’il pensera trop fort, une lame fichée dans les chairs qui s'en écartent soigneusement... Elle se rappellera à son mauvais souvenir au moment où on la remuera désormais.


C’est dangereux de penser, Bill tu le sais. C’est sans doute pour ça que ça t’arrive si peu, n’est ce pas ?

Pourquoi se lever franchement, pour une journée terne et sans relief où rien de ce qui ne se passera n’apportera ni oubli ni sérénité. Autant rester lové au creux de cette paillasse et laisser le temps passer dans l’espoir que ces lésions lancinantes se fassent un peu moins obsédantes.

Et là, cette douce chaleur qui revient au souvenir d’une main qui s’est emparée de sa main, l’arrachant à ses desseins morbides. Ses doigts partent à l’aveuglette à la recherche de ce contact, froissent les draps et brassent l’air, se tendent au plus loin mais ne trouvent aucun obstacle à part l’air piquant de la chambrée à tâtons, mais nulle piquante cambrée aux tétons ne touchent, ni ailleurs d’ailleurs.

Eh bien oui hein, y’a personne, et pourquoi elle aurait dormi là d’abord, à coté d’un rescapé poisseux et grelottant, comme si son incursion de la veille signifiait qu’elle prendrait l’habitude de s’y lover ?

Mais où est-elle alors ?

Bon…D'accord.... Va donc falloir se lever…

Entre deux grognements se lance une jambe dans le vide puis deux, touchent le sol glacial en maugréant derechef. Il s’examine et procède à un état du milieu.


Ah ben je suis à p… pour changer, original ça.

Il ne se souvient pas de s’être déshabillé pourtant. Vu l’état de ses frusques macérant encore dans l’eau de mer, cela devait être une question de vie ou de mort…

Il considère avec dégout les empreintes d’humidité saline sur les étoffes, ainsi que la flaque qui sèche sur le plancher nu. La mer… Sa gorge brûlée par le sel participe à l’écœurement. Pour une fois aucun relent d’alcool, ça change.

Il s’étire une dernière fois, se gratte ce qu’il a à gratter comme tout homme qui se respecte au lever, se saisit de la première étoffe plus ou moins sèche qu’il trouve sur son passage et s’en fait un pagne avant de sortir de la pièce où, se promet-il, il rangera à l’avenir quelques vêtements de rechange pour ne plus avoir à traverser son antre habillé en égyptien antique, du moins tant qu’elle séjournera chez lui.

Elle est là, endormie sur une chaise, la tête renversée, semblant avoir passé la nuit assise là à se beurrer gentiment le museau, cadavres de bouteilles faisant foi.

Bill la contemple, un peu médusé… Beurk… les méduses… pitié…

Une lettre abandonnée sur la table.

Ben voyons, pourquoi se gêner, voila qu’elle lit mon courrier à présent, non mais…

Bill se saisit du papier en se demandant qui pourrait bien lui écrire au demeurant, et s’aperçoit rapidement de sa méprise, hésite à poursuivre la lecture, jetant un regard interrogateur vers Caprie toujours endormie.

C’est la deuxième fois qu’il peut s’en approcher en plein sommeil sans qu’elle ne frémisse. Soit son pas est particulièrement léger, soit elle est particulièrement en confiance, soit encore elle s’est particulièrement rincé la dalle, cette troisième option semblant partie culièrement la plus plausible.


Qui ne dit mot consent... se dit-il, Hein... puis si elle avait voulu me le cacher…Oh et puis flûte, je lis.

Il est des curiosités que l’on regrette de satisfaire… Voilà qui est fait. Bah, il n’y a pas mort d’homme cette fois.

Bill regarde à nouveau la dormeuse, un peu surpris puis regarde autour de lui. Faudra agrandir pour caser cette marmaille… Cela pourrait être distrayant… amusant… euh fatigant aussi…

Il hausse les épaules, ces problèmes on en fait tout un plat puis bien souvent ils s’évaporent d’eux-mêmes.

En attendant il sent qu’il ferait mieux d’aller s’habiller.

Mais non. Cette peau blanchie par les rivières de sel, pouah, un bon bain oui…

Après avoir posé un chaudron dans l’âtre, il enfile des braies à la diable et sort quelques instants quérir de l’eau avec un broc. Pffff encore de l’eau…

Quelques allers retours plus tard, le chaudron est rempli, le feu attisé et il s’asseoit face à la cheminée, attendant que l’eau se réchauffe. Il étend les jambes et regarde en direction de Caprie. Peut être a-t-elle de quoi parfumer un bain… ça ne ferait pas de mal, hein ?
_________________
Ben quoi?

Bill_boquet



Les jambes étendues posées sur le rebord de la cheminée, il pensait s’accorder un surcroît de bon temps à buller et à refaire mentalement le monde, quitte à ce que l’eau s’échauffe au point de s’évaporer complètement du chaudron.

Vivre seul permet de s’accorder ces moments de total abandon, de décider le matin de prendre un bain et de traîner savate jusqu’au soir en faisant de chaque prétexte une bonne raison pour prolonger la procrastination, puis finalement décider qu’on le prendra tout aussi bien le lendemain. A deux, par contre, ce n'est pas tout à fait pareil.

Citation :

"Elle est parfaite a mon sens, on y va?

Ce sera mieux ainsi non?"

Bill sursaute en ouvrant les yeux et découvrant le corps dénudé, fièrement exhibé dans une attitude dont il ne saurait démêler la part d’ingénuité de la provocation.

Il se félicite mentalement d’avoir troqué son pagne contre des braies, sa participation au tableau en eut sans doute trahi bien plus de l’émoi qu’il cherche à maîtriser. Il dévisage un instant l’insoumise qui ne semble s’intéresser qu’à la perspective du bain, ses yeux pétillants rehaussés d’un sourire presque enfantin à la perspective du moment de délassement. Une baignoire, forcément elle doit croire qu’il en a une, habituée qu'elle est aux endroits fréquentés par de moins bouseux que lui...

Ben si je pouvais encore décider quand je veux oui… quant à y aller... faudrait pouvoir y entrer d'abord...

Certes il est des occasions plus désagréables de découvrir les joies de la vie à deux, la surprise rendrait chèvre n’importe quel homme normalement constitué. Mais normal, nul ne l’est vraiment dans cette pièce.

Et le rustique ne peut à nouveau ponctuer son indigence qu’en émettant compliment mâtiné de sarcasme bien senti, comme si c’était devenu son métier…


Eh bien… hem …quelle surprise…très… agréable je dois dire. D'autant plus surprenante qu'on ne vous donnerait pas votre âge... Au fait, pardonnez mon indiscrétion, j’ai lu la lettre qui traînait sur la table. Vraiment à vous regarder, on est à mille lieues de penser que vous êtes grand-mère…

Il arbore son sourire le plus candide.

Ne frappez pas un homme assis et encore meurtri…

Le gueux reprend son sérieux et part chercher l’immonde barrique qui lui sert de baignoire.


Non, vraiment, je suis désolé de vous décevoir mais je nous vois mal nous baigner dans cette chose ridicule … Je crois que vous comprendrez qu’il est impossible d’y barboter de conserve. J’ai déjà du mal à m’y recroqueviller seul, en retenant ma respiration et en laissant les jambes à l’extérieur j’y arrive tout juste.
Je vous promets d’en acquérir une dès que j’en aurai les moyens. Surtout si votre progéniture et sa descendance arrive comme semble l'indiquer votre courrier.

En attendant puisque vous êtes déjà prête eh bien honneur aux dames comme on dit…

_________________
Ben quoi?

Citation :

Au fait, pardonnez mon indiscrétion, j’ai lu la lettre qui traînait sur la table. Vraiment à vous regarder, on est à mille lieues de penser que vous êtes grand-mère…

Un léger sursaut d'agacement bien vite suivi d'une commissure de lèvres qui se relève...

"Un peu grossier pour que je plonge a pied joints cher ange... enfin... bien tenté..."

Pour seule réponse la peste se tourne dos au feu, face a lui, faisant mine de frotter ses bras frissonnants d'une caresse suave qui ne sait faire durcir une poitrine ainsi mise en exergue... Elle se contente de plonger son regard métallique dans le sien et de lui sourire presque ingénument.

"Shaph est ma fille adoptive, je suis bien trop jeune pour avoir une enfant de son age..." harangue t-elle pleine d'une prétention sublime alors que la petite voix au fond se gausse:

"Kofff...kofff... Ben quoi je tousse ... On a pris froid avec tes simagrées nocturnes..." raille t-elle
"Ca va toi, la ramène pas..."

Une dernière provocation pour la forme, Caprie tourne ses arrières vers lui, se cambre sous le fallacieux prétexte de se reluquer elle même.

"Mais vous avez raison, j'me trouve encore potable..."

Petit sourire en coin appuyé d'une caresse lente comme pour conforter ses dires...

Citation :

Ne frappez pas un homme assis et encore meurtri…

"Vous frapper adorable démon?
Avez-vous donc perdu l'esprit?
D'amnésie... soit... de stupeur... tout au plus... mais si je devais lever la main sur vous ..."

Sourire candide, farce, légèreté de mots voulue, provocation presque enfantine dont le seul but est d'occuper l'esprit de l'homme de fadaises taquines plutôt que de laisser place a des pensées bien trop sombres...

Citation :

Non, vraiment, je suis désolé de vous décevoir mais je nous vois mal nous baigner dans cette chose ridicule … Je crois que vous comprendrez qu’il est impossible d’y barboter de conserve. J’ai déjà du mal à m’y recroqueviller seul, en retenant ma respiration et en laissant les jambes à l’extérieur j’y arrive tout juste. Je vous promets d’en acquérir une dès que j’en aurai les moyens.

" Ne vous tracassez pas, ça sera très bien..."

Citation :

Surtout si votre progéniture et sa descendance arrive comme semble l'indiquer votre courrier.

"Vous savez, s'il y a bien une chose que ma fillotte et moi avons en commun, c'est l'inconstance...
Par définition, tant qu'elle ne sera pas devant cette porte avec sa satané marmaille, je ne penserai à sa venue que de façon superficielle... Elle nous trouvera bien un gueux dont s'amouracher sur la route...
Grand bien lui fasse...
A défaut de ma gifle..."

Citation :

En attendant puisque vous êtes déjà prête eh bien honneur aux dames comme on dit…

Caprie le gratifie d'un nouveau sourire radieux pour toute réponse et se dirige vers la paillasse y "emprunter" le drap afin d'en tapisser la barrique...

"J'veux bien être accoutumée à la vie sur les chemins mais de la à me faire bêtement balafrer les fesses pas un vieux tonneau aux dents acérées... je préfère les... à... serrer..."

Elle virevolte jusqu'au chaudron d'une démarche guillerette, s'en saisit, fléchit quelque peu sous le poids du récipient ainsi chargé, se maudissant de manquer le faire chavirer par manque de force et se dirige, serrant les dents et claudicante, vers la barrique.

"P'tet que la faible femme c'est pas toujours un mythe finalement" rage t-elle après elle-même.

Un coup d'œil a l'intérieur du baquet lui fait penser que cela ne va en effet pas être aisé. Mais quoi... Il faut bien que ces heures quotidiennement passées en entrainement servent un jour...
Un pied qui entre puis ressort puis re-rentre... "c'est chauuuuud..."Les pieds à présent immergés il suffit de déposer les genoux à terre et laisser l'eau la couvrir tranquillement.

"Vous pouvez me passer le broc je vous prie" sourit-elle en tendant la main.

Une bonne rasade de liquide sur la tête, voila pour les cloches!!! Naméo
Elle dégage l'eau de son visage avec délice puis se penche, bras croisés sur les rebords en direction du somnolant qui a repris sa position initiale:

"Bill...."

Un léger bruit attire alors son attention a sa gauche, comme une sorte de couinement... Distraitement elle tourne la tête jusqu'à rencontrer deux petits yeux gorgés de malice qui surplombent un petit museau frétillant près du sol.
Après un instant de latence elle chuchote en direction de l'invite incongru le plus discrètement possible:

"Jojo? mais qu'est-ce que tu fais la? tu m'as suivi?
File te cacher, vite malheureux!!!
Ffffffffffffftttttt!!!
Allez va t'en!!!"
balaye t-elle d'une main pressée.

Toussotant légèrement afin de tenter de cacher le raffut du rat voyageur et attirer l'attention ailleurs, elle tourne a nouveau son visage vers Bill l'air le plus dégagé du monde et le sourire presque trop appuyé:

"Bill...
Ça vous dirait de ... " éclaboussures d'eau légère sur son torse histoire de chercher contenance "de .. de faire un p'tit voyage... tous les deux... histoire de prendre l'air..."

La baigneuse attend avec un detachement entièrement feint la réaction du lambin en posant son visage sur le dos de ses mains une nouvelle fois accoudées au rebord, le regard mutin, comme une dernière motivation a lui prodiguer.

Bill_boquet

Citation :

"Shaph est ma fille adoptive, je suis bien trop jeune pour avoir une enfant de son age..."

Ah euuuh ? Si fait, vous avez raison, je me disais aussi, ça laisse des traces parait il..…

Citation :

"Mais vous avez raison, j'me trouve encore potable..."

Han han… oui, maintenant que vous le dites avec la lumière…


A reculons, Bill cherche à assécher le dialogue, lui parler en regardant ailleurs est impoli mais la regarder sans broncher est un exercice qui frise l’héroïsme. Tiens à propos de friser, elle… euh…

Houlà… Je suis calme… Je suis très calme…

Oh… doucement mon garçon…. ce n’est pas une femme d’accord ? C’est une cochonne. Ah nooooon… C’est une vache. Non, une chèvre euuuuh non finalement il parait qu’avec les chèvres … Donc on va dire je ne sais pas moi… Ha, je sais. C’est un homme. Et un gros con...avec une moustache, comme chose là… comment s’appelle…. Ah non non non, c’est pas un pubis c’est une moustache on pourrait croire mais non et …et on reste caaaaaaalmeeeeuuuh. T’as qu’à te dire que c’est ta sœur et puis tu vas te rasseoir, pense à autre chose ça va passer. Non c’est un morceau de bois. Euh de bois justement euh… Pfff.

Il va se rasseoir, contraint à mimer son indifférence aux étirements de la belle, jusqu’à oublier la galanterie élémentaire de lui préparer le bain et porter le lourd chaudron. Quoiqu’être galant avec Caprie… autant affronter un dragon qui souffre d’une rage dedans, tiens…

Oui mais bon tout de même et si je….

Et trop tard de toutes façons, déjà elle s’en saisit, le porte jusqu’à la barrique, certes difficilement, dans cette attitude qui lui rappelle soudain qu’elle est une femme avant tout, belle de surcroit, délicate sous son air coriace, indépendante certes, mais toujours présente.

Tout à son deuil, il en avait oublié ce trouble qu’avait suscité leur première rencontre, refoulé tout ce qui ressemblait de près ou de loin à la tentation étincelante, il s’en était mis à l’abri depuis ce soir de juillet, et tout lui revient en pleine poire au moment où il croyait avoir fait la part des choses.

Citation :

Vous pouvez me passer le broc je vous prie ?

Hein ? Elle parle cette créature ? C’est quoi un broc encore ?

Il se relève mécaniquement et se saisit du récipient, s’approche de la barrique et balance l’eau sans trop de ménagement, trop pressé de s’éloigner à nouveau et se rasseoir l’air dégagé. Toute autre qu’elle aurait protesté à la rudesse des projections du liquide exhalant ses vapeurs, mais elle s’en délecte sans autre forme de procès.

Tandis qu’elle barbote de tout son saoul, il ferme les yeux et s’alanguit à nouveau au coin du feu

Citation :

Bill....

« Euh oui, c’est à quel sujet ? »


Contretemps suspect qui attire l’attention, juste l’instant de capter une idée incongrue à la poursuite de la vision fugitive d’un rongeur un peu trop hardi à la vue de bipèdes.

Tiens y’a des rats ici ? Faudra vraiment que je m’occupe de vider le moulin…


Mais il n’a pas le temps d’y penser plus longuement alors que fuse la question à laquelle il ne s’attendait pas.

Citation :

Bill... Ça vous dirait de ... de .. de faire un p'tit voyage... tous les deux... histoire de prendre l'air...

Une question...

Et une question qui va obliger à réfléchir. Ou ne pas réfléchir et répondre sans vraiment se rendre compte de l’engagement pris. Ou encore balbutier n’importe quoi pourvu que le gazouillement des propos échangés prolonge l’atmosphère primesautière qu’ils entretiennent depuis l’arrivée de la brune. Mais c’est la première fois qu’elle pose une question plus lourde que l’air et qui atterrit sur les pénates du gueux sans crier gare au cor.

Bill la regarde sans mot dire et se cale contre le dossier de sa chaise, la dévisage longuement, histoire de voir où se logerait l’éventuelle plaisanterie, mais force lui est de conclure qu’elle ne joue pas.

Le tordu est ainsi. Il se saisit du dilemme et se plonge dedans de tout son saoul. Il en a envie tout autant que peur, elle doit déjà connaitre la réponse qui sera un salmigondis d’arguments contradictoires. Le moment est bien choisi, ça les dispensera d’une bataille ou d’une histoire d’eau.


A vrai dire, je dois avoir besoin de changer d’air. La salinité de la région me dégoute un peu depuis…

Les images de la barque survolant les embruns lui reviennent et confirment son aversion récente pour la mer.

…enfin depuis peu.

Mais je ne sais pas, Caprie. Tout cela est si neuf. Je ne sais si je dois rester à vivoter en cherchant à affronter des souvenirs, partir faire un tour ou rompre définitivement avec cet endroit. Puis si votre fille arrivait… enfin je ne sais pas.


Il s'anime un peu en réfléchissant aux perspectives d'un voyage.

Puis je regardais votre attirail. J’ai jamais voyagé. Les chemins sont dangereux parait il. Suis-je capable de me défendre ? Et je me vois mal baguenauder derrière votre croupe eeeuh vos crou…enfin ...la croupe de votre canasson, quant à monter dessus, il faudrait que j’y sois apte et qu’il soit d’accord, je suis pas sur qu’il m’apprécie en plus, c’est un mâle non ? Puis vous êtes femelle. Enfin femme. Hem euh enfin je veux dire que lui doit sentir… que… comment dire…pour lui vous êtes un peu comme qui dirait une euh....femme...melle et il pourrait être jaloux vous comprenez ? Un étalon vous pensez … pfiou, c’est pas commode ces bestiaux croyez en mon exp.. euh hem… je m’embrouille hé hé excusez moi.

Sans compter qu’à deux passagers votre âne de course là il va pas tenir des lieues non ?

Les arguments lui viennent dans un flot de plus en plus dense qui intensifie sa volubilité rurale dans un flot interminable.

Et puis je regardais votre attirail là, c’t’espèce de couche transportable… euh… faut que je m'en procure ? Puis on dormira où ? Il y a des auberges partout vous croyez ? Puis je dois veiller à ce que nous pissions euh puissions nous nourrir tous les jours, faudra prendre des provisions.

Puis je sais pas ça doit être dangereux tout ça.

Il se rengorge.

Oh n’ayez crainte, je suis fort et j’ai un bâton pour me défendre hein, c’est pas que je craigne quoi que ce soit mais on se sait jamais parce que vous comprenez il faut penser à tout. Et mes cochonnes, qui va s’en occuper ? Sont des braves bêtes vous savez… oh et puis mon potager faudra que je pense à trouver quelqu’un pour s’en occuper. Au fait ou irions nous ? Pour combien de temps ? Parce que vous comprenez, faut que je sois rentré pour les semailles etpuis je voudrais être là au printemps parce que euuuh c’est le printempset puis je pense que rester trop loin de ma chaumière trop longtemps oh lala si jamais on venait voler...

Et il continue à dévider le fil de sa pensée affolée à l’idée de troubler sa petite vie réglée comme un métronome, alignant les inepties jusqu’à plus soif.

_________________
Ben quoi?

Citation :

A vrai dire, je dois avoir besoin de changer d’air. La salinité de la région me dégoute un peu depuis…

Soupire de soulagement qui reste ancré au fond tout au fond …
Bien sur il en a besoin, elle en a besoin, ensemble ca devient presque une nécessite non ? Le sortir de la torpeur nauséabonde dans laquelle il envisage de créer son quotidien, autant mourir de suite a vrai dire.
Caprie se réjouit qu’il soit apte à l’admettre outre la complexité de la situation.
Bien sur, si son refus avait été catégorique, si le temps n’était pas venu, elle serait restée près de lui…
Mais dans ce cas la tache aurait été d’autant plus ardue pour le sortir un peu de son marasme.

Citation :

Mais je ne sais pas, Caprie. Tout cela est si neuf. Je ne sais si je dois rester à vivoter en cherchant à affronter des souvenirs, partir faire un tour ou rompre définitivement avec cet endroit. Puis si votre fille arrivait… enfin je ne sais pas

…
La barboteuse reste perplexe un instant…
Bien sur… c’était trop simple…
Elle se cale à son tour contre le bord de la barrique et l’écoute attentivement… Le dévisage… écoute encore religieusement…

Citation :

Puis je regardais…/…Suis-je capable de…/…Sans compter qu’à deux…/…Et puis je regardais…/…Puis je dois…/…Puis je sais pas…/…

Ben tiens…
C’était trop beau…
Blablabla….
On me l’avait encore jamais faite celle-ci… Mais c’était sans compter sur Billou !


Un sourire quelque peu amusé s’insinue à la commissure de ses lèvres, tout en douceur, tout en tendresse face a ses doutes et ses hésitations… Vrai qu’envisager l’inconnu comme ca d’un coup d’un seul, pour un troglodyte, pas simple…

C’est ti pas mignon ca ?l’est tit pas touchant à souhait dans toute cette humanité ?
Gorgé de doutes, d’incertitudes et de craintes mises à jour, comme un rideau qui s’entrebâillerait sur la beauté de son âme ? Nimbé dans la splendeur de ses imperfections, lové dans cette fragilité fantastiquement masculine et si naturellement ouverte ?
Tous les gueux que j’ai pu croiser jusque maintenant ne prennent nullement la peine de réfléchir lorsque je leur propose ne serait-ce que de courir a l’arrière de ma croupe comme il dit. Si fières, si prétentieux, si malléable, si pathétiques…
Tous tellement persuadés que pour être un homme il faut savoir se couvrir de ridicule en ne sachant avouer la moindre faiblesse, se prenant encore une fois pour de dieux, pauvres vermisseaux…Regardez-le !
Moi j’pense que lui c’est… un Homme… un vrai… un qui pense… tellement humain, si vulnérable parfois… irrésistible en somme.

Perdue dans des pensées bien douces, un long frisson la parcourt à cette énumération, et fini par venir a bout de sa torpeur mentale. Elle avait plongé dans ses paroles, le mangeait d’un regard attendri comme on se vautrerai dans une mer de miel…

Citation :

Oh n’ayez crainte, je suis fort et j’ai un bâton pour me défendre hein,

La drôlerie toute candide de ses dernières paroles s’empare de son esprit en une fraction de seconde, a tel point que pour réprimer le fou rire qui veut franchir la barrière de ses lèvres avec violence, elle est obligée de tousser, naturellement si possible, enfin en tout cas elle l’espère…

Mais enfin !!! Tais-toi donc idiote !!!
Tu cherches quoi ? à le vexer ?
Tu ne sais pas encore que rire aux dépends d’un homme revient à le castrer ?


Tu en as de bonnes toi faut-il encore pouvoir !!!
Il est si mignon avec son… bâton ! »


Nouvelle toux intempestive qui rattrape tant bien que mal l’éclat de rire qui cherche à s’enfuir. Son torse malgré tout sursaute légèrement de soubresauts qu’elle a bien du mal à contrôler.

« Nan… j’vais pas y arriver, pas possible !!!!
Ferme la bouche bien fort ma fille, scelle ces lèvres rien ne doit s’échapper didiou !!!
On court à la catastrophe là, le coq se réveillerait d’un coup d’un seul et on irait droit à l’affrontement.
Mais c’est tellement drôle que de l’imaginer bâton en main tapant sur la tête d’un bandit malotru !!!!
Bon j’exagère, mais quand même, on est pas loin.
Dieu qu’il est adorable avec son tit bâton ^^
Hehehehehehe !!!
Nan j’vais pas y arriver, trop c’est trop !!!


Plonge bécasse !!!! »

D’instinct, Caprie obéit à la voix, sachant que nul salut ne la fera taire autrement.
La tête maintenant plongée sous les flots, callée entre ses cuisses, elle laisse éclater le fou rire qui étreint ses cotes de façon irrémédiable, espérant pouvoir l’atténuer ainsi suffisamment, priant presque…
Les hoquets de rire frénétiques se succèdent longuement, au point de vider ses poumons de tout leur air et de boire une tasse copieuse du bain à présent a peine tiède.
Quinte de toux bien réelle à présent que ses poumons lui infligent pour se débarrasser de l’eau ingurgitée.
Plus ou moins calmée, elle retire les cheveux humides qui avaient envahit son visage et lui sourit.


« Quand même bien longtemps que j’ai pas rit comme ca moi… »
Allez trêve de plaisanteries, sors de la avant de ressembler a la vielle pomme fripée que tu es. »


D’un geste lent elle s’extirpe de la barrique avec quelques difficultés, la position un peu inconfortable a fait rouiller ses articulations bien vite.
Elle frissonne fortement, la température de l’eau étant maintenant tiède, de même que l’air qui reste frais alors que l’on est trempée.
La baigneuse sort de la baignoire et se précipite à petit pas sur la cape de laine dont elle s’emmitoufle à renfort de mouvements amples.
Comme pour se faire gentiment pardonner de n’avoir pas entendu la fin, certainement passionnante, de son soliloque, Caprie se place derrière lui, glisse une main douce dans sa chevelure et dépose un baiser tendre au sommet de sa tête.
Ci fait elle se dirige vers ses affaires, se penche vers ses sacs afin de repêcher l’objet auquel elle songe.


« Mais dans lequel je l’ai fichu moi…. »

Semant une pagaille certaine dans son fourbi elle fini par trouver ce qu’elle cherchait avec tant d’ardeur, imprime en sourire radieux en l’exposant devant elle.

Bon… Si on en tait la provenance elle est parfaite, non ?
Comment y s’appelait lui déjà ? Arf… chais plus… Aucune importance y viendra pas la réclamer toutes façons… »


Souriant toujours, elle fait demi-tour, imprime un geste de la main sur Bill, toujours affalé devant la cheminée, afin de lui faire comprendre avec douceur qu’elle a jeté son dévolu sur l’une de ses cuisses certainement confortable.

« Tenez, je pense que ceci pourra vous être utile. Je la conservais au cas où une paille aurait brisée la mienne, mais autant qu’elle serve… »

Elle lui sourit délicatement, profitant pour plonger dans son regard avec un éclat d’assurance rassurante et lui tend l’épée.

« Vous savez manier une telle arme ? Si ce n’est j’aurai tôt fait de vous l’apprendre rapidement »

Le sentant hésiter quelque peu, elle prend ses mains dans les siennes et enserre le pommeau.
Le soliloque change à cet instant de bouche pour investir la sienne avec une douceur certaine dans les paroles :


« Je pense que partir voir si le soleil brille plus beau ailleurs est une bonne idée pour chacun de nous Bill, voyez-vous… Nous ne sommes pas obligés de partir de suite ceci dit, prenons le temps, réfléchissez, pensez-y…
Vous n’avez jamais voyagé, je n’ai su faire que ca, a nous deux nous pourrions faire une bonne moyenne…
Je suis, moi, certaine que Malin vous aime déjà… N’est-ce pas vous qui le nourrissez ? Puis savez vous que pour qu’il soit jaloux, il faudrait qu’il soit déjà apte a faire la différence entre sa droite et sa gauche, je peux vous assurer qu’il éprouve encore quelques difficultés a l’exercice… Vous vous en sortirez très bien.
Généralement nous rencontrons des auberges tout au long de la route sachez-le, mais si force était de stopper en chemin, je me fais fort de vous faire apprécier les quelques joies de la vie au grand air même en cette saison, il y a quelques avantages… Puis pour la couche, le cas échéant, j’ai bien peur qu’il nous faille nous réchauffer mutuellement contre les rudesses de l’hiver, une seule sera donc amplement suffisante… »



Leger retrait du regard, ne pouvoir affronter le sien à la suite des derniers mots, que piètrement ainsi installée sur ses genoux, certes l’eau dégoulinante sous sa cape pourrait faire foi de trompe l’œil, mais de trompe couillon…
Une légère timidité aussi, comme quoi tout arrive….



Impressionnée, attendrie, holà, mais c’est que tu vieillis ma fille… Puis quoi, une fois n’est pas coutume… »


Mais laissons cela pour l’instant. Nous n’y sommes pas… Prenez simplement le temps d’y penser. Pour la nourriture ne vous en faites pas non plus, même si nous arrivions a manquer, je mets un point d’honneur a savoir nous nourrir quelle que soit la situation.

Une dernière attention, une caresse légère sur sa joue piquante, un baiser furtif au coin de ses lèvres et la voila maintenant les yeux rives aux flammes, frissonnante.

Bill Boquet



Reste l’impétrant empêtré dans son salmigondis d’arguties en fusion, anecdotes et contrepoints s’entrechoquant dans son esprit en perdition. En perdition de points de repères, pépère diction, au point de ne plus être capable d’hiérarchiser les choses. La récolte de cucurbitacées, le repiquage de tomates, la verdeur du poireau, la vigueur du berger, non, la vergeur du... euh la vigueur du verger, l’aspect élancé de pois, la récolte des salades, le rendement de l’élevage et la pureté de la farine semblent tout aussi importants que la perspective de la découverte de lointains z’horizons, encore qu’il ferait déjà un immense progrès en commençant par ce qui se passe derrière les murs de la ville qu’il n’a jamais franchis depuis son déménagement.

Dites-moi à quoi vous tenez et je vous dirai ce que vous pouvez abandonner…

C’est comme un jeu où il prend parfois un malin plaisir, d’aligner tous les arguments contre jusqu’à en tarir la source, inventorier scrupuleusement tous les inconvénients et tout ce qu’il va laisser derrière lui pour mieux armer la plus pure candeur de son indécrottable esprit de contradiction et le laisser conclure fièrement que malgré tout ça, malgré tout ce quotidien certes peu épique mais qu’il maîtrise à la perfection, il est prêt à tout lâcher pour se lancer dans le vide, laisser la proie pour l’ombre, troquer les certitudes contre les turpitudes.

Dans cet élan verbal qui prend une tournure vertigineuse, son regard à beau se poser de temps à autres sur les traits incrédules et hilares de l’habile habitante de l’abysse de bassine de Bill, il n’y décèle pas la pointe de tendre moquerie qui s’en saisit. Il ne s’aperçoit qu’avec retard qu’elle y plonge et y hoquette curieusement.

La pointe d’angoisse d’y voir un malaise n’a pas le temps de s’installer que déjà il s’apaise en la voyant ressortir et s’ébrouer, rieuse. Il réprime son élan secouriste et la regarde s’extirper de son bain un instant avant de plonger à nouveau le regard dans les flammes de l’âtre.

J’savais pas que ça chatouillait tant l’eau à la lavande lavante…

Tandis qu’elle s’affaire dans son coin, il soliloque en repensant à toutes la contingence matérielle d’un quotidien dont il énumère chaque article, trop habitué à s’y mouvoir d’instinct.

.. et le maïs … va pas se garder le maïs… ah ouais on part on part mais après j’en fais quoi du maïs…faudra que j’abatte les bêtes y’a personne qui va me les garder…puis faudrait prendre des provisions… elle a beau dire, mais ailleurs ils doivent pas faire le pain comme chez nous… ni les salaisons d’ailleurs, faudrait prendre un peu de salaisons d’ici…puis le potager… qui va s’en occuper de mon potager… faudra que je demande… vais pas le mettre bêtement en friche… quoique… reposer la terre… au fond… vais pas me faire du mauvais sang pour quelques coucourdes… quoique… si j’en navet ce serait le pas radis hihihi…hem euuh bon…enfin ça peut aider en cas de disette… et où j’ai mis mon bouclier moi, corne de bouc... hmmmm ah oui il sert de toit à la volière… Faudra que j’écrive aux amis au cas où on passerait à promiscuité… pormixité… euh pfff au cas où on passerait pas loin…
Oh puis les vêtements… faut penser aux vêtements… si on va vers le nord… doit pas faire chaud là-haut…on sait pas trop bien où on va… D’ailleurs… c’est vrai ça, on va où à la fin ?

Bonne question.

Il tourne la tête pour s’enquérir du lieu supposé de leurs pérégrinations, s’apprêtant à la héler pour lui demander quelle destination elle réserve à leur odyssée.

Euh dites au fait c’est où qu’… ???


Il sursaute à l’impression fugitive d’apercevoir une espèce de walkyrie dotée d’une rapière de belle taille, il s’en serait fallu de peu qu’il ne bascule de sa chaise s’il elle l’avait brandie au lieu de la traîner calmement derrière elle, lame vers le bas. C’est quoi ce… chose… un coutelas pour égorger au moins un âne et un bœuf d’un seul coup de poignet, si tant est qu’il est possible de mouvoir cet amas de métal d’un coup de poignet, mouarf mais c’est qu’elle transporte ça comme un jouet ma parole…

Citation :

« Tenez, je pense que ceci pourra vous être utile. Je la conservais au cas où une paille aurait brisée la mienne, mais autant qu’elle serve… »

Ah, ça se casse avec de la paille ce… chose ? Curieux, ça parait plus solide de prime abord. Mon bâton devrait la briser net alors…

Citation :

« Vous savez manier une telle arme ? Si ce n’est j’aurai tôt fait de vous l’apprendre rapidement »

Rapidement, moi… Présomptueuse…


Il se saisit précautionneusement de l’arme comme si elle était en verre et contre toux, la soupèse et la fait tourner entre ses doigts, l’inspecte avec une curiosité mêlée d’un zeste de méfiance, comme un maquignon s’apprêtant à marchander. Tandis qu’elle elle part à son tour dans une logorrhée infernale, il essaie machinalement de participer à l’avalanche de paroles sans trop y parvenir.

Citation :

« Je pense que partir voir si le soleil brille plus beau ailleurs est une bonne idée pour chacun de nous Bill, voyez-vous…ah ben oui je...Nous ne sommes pas obligés de partir de suite ceci dit, certes il est vr…prenons le temps, réfléchissez, pensez-y… je vais z’…Vous n’avez jamais voyagé, oui mais sauf le jour où…oui mais sauf le jour où…je n’ai su faire que ca...oh ? c’est-y point poss…à nous deux nous pourrions faire une bonne moyenne…aha, aha ahassurément mais j… Je suis, moi, certaine que Malin vous aime déjà…Euuh je le suis moins parce qu…N’est-ce pas vous qui le nourrissez ? Euh si fait mais j…j…Puis savez vous que pour qu’il soit jaloux,ahan...il faudrait qu’il soit déjà apte a faire la différence entre sa droite et sa gauche,ah ? il est bi…je peux vous assurer qu’il éprouve encore quelques difficultés a l’exercice. . Ça par exVous vous en sortirez très bien. …sans bla..Généralement nous rencontrons des auberges tout au long de la route sachez-le,ooooh doux Aristote, sois remerc… remerc… mais si force était de stopper en chemin,poils aux mains... ... , je me fais fort de vous faire apprécier les quelques joies de la vie au grand air même en cette saison,ah ça c'est… il y a quelques avantages… J’en suis fort aise mais…Puis pour la couche, , qu'où-ce ?le cas échéant, céans ? j’ai bien peur qu’il nous faille faille ? nous réchauffer mutuellement contre les rudesses de l’hiver, vert hehehe ben si on attendait le print…une seule sera donc amplement suffisante… »Euuuh ??? Est-ce vraiment...Mais laissons cela pour l’instant. Mais je pense qu... ... Nous n’y sommes pas…Euh d’accord. Mais si, enfin en supposant…Prenez simplement le temps d’y penser. Bien chef…Pour la nourriture ne vous en faites pas non plus, à vos ordres…même si nous arrivions a manquer,meuh non…je mets un point d’honneur a savoir nous nourrir quelle que soit la situation. Amen…

Ite missa est comme disent les teutons qui ont appris le latin.

Vous devenez lyrique quand il s’agit de voyager…




La lame tournant toujours entre ses doigts, il la regarde, pensif.

Bigre… Euh… En fait c’est comme un couteau en plus grand, je dois pouvoir… Mais si ça se casse avec de la paille vous savez je vois pas trop l’intérêt de se ruiner les reins avec ça, c’est pas léger léger… Vous tuez quoi avec ça ? Des ânes ?

J’aime pas trop ce genre d’outil moi. Le couteau c’est bien assez pour occire la truie, et le bâton pour faire fuir le malandrin .J’ai déjà vu quelques illuminés se pavaner avec ça au village. Il en faisait plein les tavernes quand le Béarn nous a envahis. Enfin, envahis, on saura jamais s’ils n’étaient pas venus en villégiature ces gros malins, toujours est il qu’ils étaient là à se pousser du col avec c’t’engin. Fallait les voir caresser le pommeau de leur coupe-ongles, fier comme des paons à le faire reluire, comme si ce truc leur servait de complément ou d’ersatz de virilité… ils font ce qu’ils peuvent hein… Enfin je ne dis pas ça pour vous, l’épée ça vous va bien surtout si vous vous en servez pour leur couper les… euh enfin…

Il admire à nouveau les ciselures du pommeau, gage d’un ouvrage soigné



accompli par un esthète…

Puis cela a du vous coûter une somme folle… C’est pas pour moi ça, Caprie… Je ne suis pas un guerrier et c’est un instrument de noble ça, on le voit tout de suite, on m’accuserait bien vite un gueux comme moi de l’avoir volée. J’en vois plein voyager avec un simple bâton, ils n’en sont pas pour le moins vivants et au moins ils sont affables, ça me suffira.

Puis pour m’apprendre à me servir de cette… chose, vous en avez pour des mois…

Et de conclure en la regardant avec un sourire en coin :


Et vous ne me ferez pas croire qu’il faut être à moitié nue pour manipuler c’te rapière…

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Ben quoi?

Citation :

Bigre… Euh… En fait c’est comme un couteau en plus grand, je dois pouvoir… Mais si ça se casse avec de la paille vous savez je vois pas trop l’intérêt de se ruiner les reins avec ça, c’est pas léger léger… Vous tuez quoi avec ça ? Des ânes ?

Caprie pose un regard amusé sur l'ours ronchonnant, mais réplique attendrie entre ses lèvres souriantes:[

"Un paille est un défaut de fabrication de la lame cher ange qui la ferait se briser comme du verre..."

Echange de soliloque, verbiage incessant changeant de bouche à intervalles jonglés, un bel équilibre somme toute...

Citation :

J’aime pas trop ce genre d’outil moi. Le couteau c’est bien assez pour occire la truie, et le bâton pour faire fuir le malandrin .Des malandrins, bien sur... Quoi d'autres... les armées faucheuses sur les routes sont en parade c'est bien connu...Pincement de lèvres entre les dents unique rempart au fou rire qui cherche encore à échapper intempestif.... Deux ou trois hoquets d'apnée impossibles à réprimer la saillent, l'assaillent pardon...J’ai déjà vu quelques illuminés se pavaner avec ça au village. Il en faisait plein les tavernes quand le Béarn nous a envahis. ../...toujours est il qu’ils étaient là à se pousser du col avec c’t’engin. Fallait les voir caresser le pommeau de leur coupe-ongles, fier comme des paons à le faire reluire, comme si ce truc leur servait de complément ou d’ersatz de virilité… Hehehehehe... Ben oui hein, des mercenaires, des tueurs, des soldats, enfin, belle bande d'eunuques endimanchés oc...Enfin je ne dis pas ça pour vous, l’épée ça vous va bien surtout si vous vous en servez pour leur couper les… euh enfin… Nouveau regard amuse...Je ne suis pas un guerrier et c’est un instrument de noble ça, on le voit tout de suite, on m’accuserait bien vite un gueux comme moi de l’avoir volée. C'est pas du vol!!! c'est du recyclage...Kof Kof...Tais-toi, toi...Garder prestance ingénue... Tout cela est fort naturel, à l'image de la nature, avec laquelle rien ne se perd...J’en vois plein voyager avec un simple bâton, ils n’en sont pas pour le moins vivants et au moins ils sont affables, ça me suffira. Vivi... vivants, affables, et.... miséreux certainement. Il est hors de question que nous nous fassions piller Bill! Pour une fois écoutez moi j'ai l'habitude des routes. Avez-vous travaillé chaque jour comme un acharné pour faire présent de vos biens au premier maraud décérébré venu? Certes non! Nous lui trouerons la panse, ci fait!!!Puis pour m’apprendre à me servir de cette… chose, vous en avez pour des mois…/...Et vous ne me ferez pas croire qu’il faut être à moitié nue pour manipuler c’te rapière…Ah ça, z'avez bien raison, je m'habille de ce pas!

D'un bond la peste se lève, délaisse à regrets les genoux encore chauds de son séant, et se dirige prestement vers ses sacs, emmitouflée dans la chaleur réconfortante de la cape.

"Des mois pour vous apprendre à vous servir d'une "deux mains"? Vous plaisantez!!! Je ne compte nullement faire de vous un esthète mais bien plus un homme capable d'ôter la vie d'autrui efficacement si besoin est. Je vous assure qu'il est moins complexe qu'il n'y semble..."

Une nouvelle fois la tête dans les besaces, la manoeuvre s'avère plus délicate que prévue. Genée dans ses mouvements, l'esprit à son babillage incessant et la recherche d'effets en produisant un, elle se retourne de façon instinctive et bute sur la barrique bourrique.[

"Bon, faut sortir cette chose de la, on peut plus bouger ici..."

En bonne tornade cyclothymique, elle contourne l'obstacle, s'en saisit et tire de toutes ses forces le récipient toujours emplit en direction de la porte....

"Puis cessez de tergiverser..."

Han han...

"Mais tu vas bouger oui!!!!"

"Vous voyagerez armé, simple question de bon sens..."

Bon sens qui a du se glisser dans un repli fort incongru de sa personne car elle continue de tirer sur le baquet, acharnée, têtue et bêtement entêtée...

"Didiou!!!! Pas un contenant qui va me contenir!!!!"

"Splaschhh!!! Gloupppp!!! Blurppppppppppppppp..."

Bill_boquet

Citation :

"Puis cessez de tergiverser..."

Oh, qu’il n’aime pas ce mot ! Si on n’a plus le droit de réfléchir tout haut, sans entendre ce genre de gratification… Bill se refrogne et fixe la lame en bougonnant.


Tergiverse pas moi… je réfléchis… Facile ça quand on fonce …

Citation :

" Vous voyagerez armé, simple question de bon sens... "

Ouais ouais, j’en débattrai avec mon cheval…

Bah ce que femme veut, hein… Panse percer et égorger en gore jets pour survivre au flot du sang répandu d’autrui détruit ou des truies occies, qu’est ce que cela peut bien changer, voila bien une thèse de bon sens… Que répondre à de tels arguments… Bill, bilieux hausse les épaules, cela confine à l’absurde et l’absurde ne se discute pas, il se contemple.

Le cerveau lent concentré sur la lame qu’il s’amuse à faire tourner pour en contempler les reflets irisés, trop absorbé pour suivre les mouvements gracieux de la baigneuse guerrière, il ne reprend conscience de ses mouvements qu’avec retard.

Elle a du comprendre qu’il faut le prendre de vitesse pour le décontenancer, peu importe la valeur des raisonnements, sensés ou non, pourvu qu’ils soient suffisamment nombreux pour l’assiéger et le faire renoncer à objecter. L’avalanche qu’ils constituent qui auront raison de ses doutes.

C’est peut être pourquoi elle continue à virevolter d’un endroit à l’autre, pour lui donner davantage le tournis et lui faire perdre toute contenance. Mais l’exercice demande une virtuosité sans faille, presqu’inhumaine, et à trop se livrer aux acrobaties, il y a toujours bien un moment ou -"Splaschhh!!! Gloupppp!!! Blurppppppppppppppp..."…ah ben voila qu’est ce que je disais…

Il sursaute aux gargouillis et minces éclaboussures provenant du plongeon de l’acrobate. Il relève les yeux, cherchant la provenance du bouillon de jurons qui ponctuent la chute dans… pas possible….

La guerrière avisée agite bras et jambes dans le vide, rappelant le hanneton posé sur le dos et se débattant pour reprendre pied, à cette différence près qu’elle est couchée sur le ventre, cape retroussée jusqu’aux hanches…

Pris de stupeur il se lève pour l’aider à se relever mais elle le prend à nouveau de vitesse, se rétablissant mine de rien, rouge comme une pie. Euh une pivoine.

Bill arrête son élan et lève l’épée au ciel, hurlant de rage

Ahaaaaaa, je vous tiens, vil agresseur !!! En garde maraud, il vous en coûtera cher pour cette vilénie !!! A moi la garde !!! Garde à vous … euh … En garde… Quoi ?? Mais défendez vous vous dis-je, vil brequin… euh vil faquin !!! Mais il va se rendre oui ? Satan l’habite celui là !!! Perverse créature du Malin, mais à malin malin ennemi, je vais te percer la panse moi, te passer par le fil de mon herpès… euh mon épée… et n’aurai de cesse de te pourfendre jusqu’à ce que morue s’ensuive !!! J’aurai ton cerclage, dussé-je y laisser la vie et tiens, et tiens, et tiens, oh, tiens le bien !!!


Et ponctue ses invectives en frappant du plat de la lame sur le bord de la barrique, avant de partir d’un tonitruant fou-rire.

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Ben quoi?

"Mais... z'etes complètement fou..."

Derniers mots prononcés avant d'être obligée de suivre ses éclats de rires intempestifs...
La moutarde lui était montée au nez de se voir en posture si ridicule, bien vite suivie par deux grands yeux ouverts à reluquer le futur "eradiquateur" de la race "tonnelesque" de façon expectative "menfin, y fait quoi?"
Le voir ainsi s'en prendre à une barrique, revêche certes, mais une barrique... Une bourrique encore aurait-elle pu comprendre, mais...

L'occasion est là cependant de laisser éclater son amusement en même temps que les éclats de rire contenus depuis si longtemps, trop contents de pouvoir enfin se libérer de la sorte .

Une fois encore mouillée, de l'eau du baquet, elle se dirige près de l'âtre se tenant cotes et ventre, que les spasmes commencent a faire souffrir.

"-Bien, Bill...
Finalement je dois dire... Que votre technique... me semble... imparable!
Je suis certaine que vous ne pourrez... laisser nul attaquant de marbre!

-Je rêve ou tu te fiches de lui la ? ^^

- Ahh Nan nan!!!
Mais tu l'as vu ?
Moi j'te dis que s'ils meurent pas du fil de son épée, mourront de rire, ça c'est certain!

-L'est-y pas adorable a pourfendre son tonneau quand même...
Moi j'dis, le lâche pas cuici, suis certaine qu'on en fait pas deux comme lui!

-Que nenni, aucune chance!
'Fin une tite formation de base lui fera p'tet pas d'mal, non?

-Ouaip... Tu dois avoir raison...
Il y perdra en fraicheur et spontanéité, mais vrai qu'en terme de technique, un peu léger...
On croirait qu'il se bat avec un poireau fané ...

- Rhooo, n'abuses pas tout de même!
L'est adorable avec sa grosse népee...
Pis... le poireau...ça me fait penser que...
Nan rien...
On s'occupera de ca aussi... plus tard...

-Quoi????

-Rien j'te dis...

-'pocrite! Alléchant l'éducateur de cochonnes, le "terrasseur" de baignoires rebelles, hein ?
Tu sais ce qu'on dit... à cochonne, cochonne et ...

-Vi, tais-toi."

"Nan cher ange, je l'avoue, z'etes parfait...
Ceci dit... Nous devrions peut être nous entrainer un peu...
échanger nos ... techniques, voyez-vous...
Je m'habille et ci-fait, c'est dit, nous y allons!"

C'est avec bien moins de coquetteries qu'elle sort cette fois une houpe de ces affaires et se debarrasse de la cape en hâte afin de passer ses effets, jetant en coin un œil au bac qui commence a perdre sous l'effet de l'assaut soutenue fait a son cerclage sous- tenant...

Un regard emprunt d'un eclair lubrique en sa direction, léger sourire induit par des pensées licencieuses immanquablement surgissantes chaque fois que son image se place devant elle...

"Au lieu de me regarder, voudriez pas lui donner les derniers sacrements dehors avant que je ne me repande, enfin elle, 'fin vous avez compris quoi...?" indique t-elle d'un mouvement de tête vers le bac, lui souriant toujours...

"Mais... z'etes complètement fou..."

Psolument ma belle, et je le prouve.

Il repart dans une sarabande de pas se situant entre les entrechats et la danse de Saint Guy, exagérant les tournoiements de lame et les cris d’encouragement.

Et hop, tiens donc et han, et je vais te saigner et je…pffff.

[color=cyan]-Bien, Bill...
Finalement je dois dire... Que votre technique... me semble... imparable!
Je suis certaine que vous ne pourrez... laisser nul attaquant de marbre!

Certes mais n’exagérons rien, je m’entraîne sur du bois pour commencer, pour le marbre nous verrons plus tard puis j’ai pas trop les moyens. Mais vous avez vu ce jeu de jambes dites ??

Posant un pied sur le rebord de la barrique, appuyé sur la lame fichée dans le sol, il pose en conquérant d’opérette, le torse bombé.

Y’a pas à dire, pour tomber les barriques je me pose un peu là…
Imaginez ce que les générations futures diront de moi… Bill Boquet, l’égorgeur de tonneaux… le saigneur de baignoires, la terreur des barriques...

Bon d'accord, il y a plus retentissant comme réputation, mais c’est mieux que rien comme postério.. postérieur irrité ? Comme ça qu'on dit?

"Nan cher ange, je l'avoue, z'etes parfait...
Ceci dit... Nous devrions peut être nous entrainer un peu...
échanger nos ... techniques, voyez-vous...
Je m'habille et ci-fait, c'est dit, nous y allons!"


Oui, ne tardons plus mais profitez en encore pour bien me regarder, c’est peut être la seule fois que vous me verrez en vainqueur.

Et tandis qu’il prolonge sa parade bouffonne, elle lui rappelle que le temps s’écoule tout autant que l’eau qui fuit de feu la baignoire.


"Au lieu de me regarder, voudriez pas lui donner les derniers sacrements dehors avant que je ne me repande, enfin elle, 'fin vous avez compris quoi...?"

Bill blêmit.

Vous dites ??

Ce gargouillis, il n’y avait pris garde. Il s’aperçoit de la fuite et relâche son attitude de fier couillon à la parade en un accablement soudain, bras ballants et dodelinant la tête d'un air sombre, aussi désolé que s'il venait de prendre toute la misère du monde sur les épaules.

Ben c’est malin ça… Et dans quoi je vais prendre mon bain maintenant …


_________________
Ben quoi?








C'est en saisissant sa main dans la sienne, à la limite de trépigner que la brune avait mené le futur exterminateur de futs jusqu'au moulin.

"Voila qui sera parfait pour nous entrainer, puis cessez de ronchonner je vous prie...
Un peu d'action nous fera le plus grand bien!"

Elle lui décoche son plus beau sourire pour calmer le début de mauvaise humeur qu'il affiche au souvenir de l'empressement qu'elle a mis à l'obliger à se vêtir .[

Oui, ceci dit si j'avais su, j'aurais mis une houpe blanche plutôt que noire... toute cette farine... partout....

L'exaltée s'affaire a entasser nombres de sacs de fécule suffisants pour simuler un d'adversaire imaginaire, chantonnant, bougeant en tout sens, pressée de se retrouver arme en main après ce temps de tranquillité lascive.

Elle s'approche du minotier, pimpante, épée en main.

"Voici les premiers rudiments au sujet des ces armes.
En premier lieu vous pouvez voir que nos deux épées sont de tailles différentes... Force oblige, je me défends avec ce que l'on appelle une épée à une main, plus courte et plus légère que la votre que l'on nomme épée à une main et demie ou plus communément bâtarde, qui sont davantage des armes d'hommes.
Ce qui se situe au centre de la lame est appelé gouttière, c'est ce trou qui permet à votre lame de ne pas être trop lourde..."

Reprenant son souffle elle jette un regard sur lui, perplexe...

"Dites, ça vous intéresse ce que je vous dit ?"

Qu'importe, elle continue ses explications, déjà partie dans les détails techniques:

"la lame a trois fonctions principales: trancher tout d'abord, parfois estoquer mais surtout parer au coups de votre adversaire...
Bill... vous m'écoutez?
Mais comme vous pouvez le voir, le bout des lames est arrondie, n'espérez donc pas trouer la panse de quiconque à moins d'y mettre une force prodigieuse. Que nenni, l'épée sert avant tout a.... trancher!"

Elle accompagne ses derniers mots d'un sourire pseudo-angélique en mimant le geste sans équivoque.

"Le haut de la lame est ce que l'on nomme la soie, car c'est la partie la plus fragile de l'épée. Cette partie est moins façonnée, plus brute, évitez au plus d'y prendre des coups car c'est souvent ainsi que l'on brise l'arme.
Faites aussi attention à vos mains, si vous veniez a être blesse à cet endroit vous perdriez en force et en dextérité...
Bill? Je vous parle...
Comme vous le voyez, votre pommeau est long, ce qui vous permet d'y placer les deux mains à votre convenance et ainsi gagner en force dans vos mouvements. La poignée elle vous permet de ne pas glisser vos main vers la lame et de vous appuyer pour rendre vos mouvements plus stables."

Elle cesse ses explications alambiquées, décontenancée et dépitée par le peu d'attention que lui porte son disciple d'un instant...

De fort mauvaise grâce, il s’est débarbouillé et habillé à la diable sur l’insistance de l’escrimeuse, toute impatiente de fendre les airs de sa lame. Il la suit en traînant les pieds, grognant toutes les raisons qui étayent son raisonnement très habituel selon lequel il n’y a pas le feu et qu’ils auraient très bien pu faire ça plus tard dans la journée, voire le lendemain, le surlendemain n’étant pas à exclure, le dimanche après la messe pouvant convenir également, quoique la semaine suivante il aurait sans doute plus le temps, mais au printemps l’avantage eut été de ne pas devoir s’habiller de pied en cap pour se rendre au moulin alors qu’après les moissons il fait tout de même plus frais pour s’agiter.

- Mais c’est pas si pressé hé... Ouais, moi j’en connais qui se prélassent dans ma barrique puis après c’est trop demander d’attendre que j’aille quérir une autre bassine hein… Puis faudra que je réchauffe l’eau à nouveau… Parce que moi je suis trop bon, d’abord c’était mon bain puis maintenant je suis même pas frais et va falloir gesticuler. Et le dites pas que c’est mieux de prendre le bain, après parce que vous l’avez pris avant, vous, aha !! Et qu’est ce que vous avez à répondre à ça ? ...Hein?... Bon... Elle s'en fout....
Et vous saviez très bien que vous alliez m’emmener faire des moulinets avec votre avec votre coupe-chou. J’appelle ça de la prémauditation. Eh, j’vous cause, sauf vot’ respect.

L’écouterait elle ? Que nenni, elle le précède d’un pas décidé, investit le moulin dont elle inspecte la disposition d’un œil circulaire et se contente de lui répondre distraitement.

Citation :

"Voila qui sera parfait pour nous entrainer, puis cessez de ronchonner je vous prie...
Un peu d'action nous fera le plus grand bien!"

- Maaaaa je ronchonne pas je disais juste que ... Non mais… Une barrique champenoise à double cerclage hélicoïdal inversé, que j’ai apportée amoureusement dans mes bagages…Vous ne vous rendez pas compte vous. Aves des poignées en plus. Des amours de poignées. Des modèles comme ça on n’en fait plus. Surtout ici. On ne trouve que des barriques en taverne et encore, sont tous pleins comme des sacs à … Euh non je confonds avec des bourriques…
Il la regarde faire, tenant son épée comme il tiendrait un balai, l’observant préparer la pièce et s’affairer avec les sacs qu’elle entasse à sa manière et dégager le calfeutrage des lucarnes pour encenser l’illumination du réduit.

- Eh…mais c’est pour empêcher le froid d’entrer que j’ai enc… occulté… vais me geler les… s’en fout hein… vous faites quoi avec mes sacs de farine au juste ? Les abîmez pas hein, ça vaut… euh… pffff… non allez-y, au jour d’aujourd’hui ça vaut plus rien au fond…

Préférez pas prendre des sacs de maïs ou de blé ? J’en ai dans la réserve à coté…

M’écoutez pas surtout… C’est plus drôle de se faire rouler dans la farine hein ? Gnééééhéhéhéhé…

Elle passe outre ses borborygmes contestataires, sûre de sa force de persuasion de fausse ingénue désarmante mais armée.

Certaine de parvenir à l’obliger à se montrer sous un jour moins gros grognon, elle commence à s’exploser… s’exposer … son exposé, (bon j’arrête) tandis qu’il affecte de prendre un air détaché. Facétieux, il fait mine de s’intéresser à ce qui se passe au dehors, observe l’état de la charpente du moulin se donne l’air affairé par tout autre chose, comme recompter mentalement ses sacs ou râcler conscienscieusement le sol du bout de l'épeé.

Les réactions de la belle, manifestement heureuse de partager son savoir et ce qui ressemble bel et bien à une passion pour ces gros tranchoirs, tranchent les réflexions volontairement niaises du dissipé disciple indiscipliné si peu plié.

Citation :

"Voici les premiers rudiments au sujet des ces armes.

En premier lieu vous pouvez voir que nos deux épées sont de tailles différentes...
Force oblige, je me défends avec ce que l'on appelle une épée à une main, plus courte et plus légère que la votre que l'on nomme épée à une main et demie ou plus communément bâtarde, qui sont davantage des armes d'hommes.

- Normal c’est tous des bâtards… lâche-t-il distraitement avant de feindre la reprise de ses contemplations moulinesques.

Citation :

Ce qui se situe au centre de la lame est appelé gouttière, c'est ce trou qui permet à votre lame de ne pas être trop lourde..."

- Ooooooh c’est très ingénieux ça. Et comme ça on peut la ranger en la pendant à un piton. C’était juste pour dire quelque chose. C’est comme un chas d’aiguille. Un chas de gouttière pour palourde. Tiens ça me rappelle une histoire avec une moule qui rencontre un bigorneau et qui lui dit…

Citation :

"Dites, ça vous intéresse ce que je vous dit ?"

-...ah vous la connaissiez ? Euuuuh …Oh pardon.. Oui oui, j’en suis ébaubi...
Qu'importe, elle continue vaille que vaille ses explications, déjà partie dans les détails techniques:


"

Citation :

la lame a trois fonctions principales: trancher tout d'abord, parfois estoquer mais surtout parer au coups de votre adversaire...
Bill... vous m'écoutez?

- Ouais ouais. C’est comme un bâton en moins propre quoi… J'ai un de ces coups de pompes moi...

Citation :

Mais comme vous pouvez le voir, le bout des lames est arrondie, n'espérez donc pas trouer la panse de quiconque à moins d'y mettre une force prodigieuse. Que nenni, l'épée sert avant tout a.... trancher!"

- Ha oui et c’est la première des trois fonctions principales, non ? Oups, v’nez de l’dire pardon. Gnééééhéhéhé… Et y’a des fonctions secondaires ? Genre coupe-ongles ?

Imperturbable, elle poursuit courageusement son exposé, à la grande hilarité sous cape du bourrin bourru.

Citation :

"Le haut de la lame est ce que l'on nomme la soie, car c'est la partie la plus fragile de l'épée. Cette partie est moins façonnée, plus brute, évitez au plus d'y prendre des coups car c'est souvent ainsi que l'on brise l'arme.

- Ooooh par la malepeste, je croyais que c’était si soliiiiiiide moi… Ces forgerons c’est vraiment des plaisantins j’vous jure. C’est comme mes couteaux, figurez vous que l'autre jour…

Citation :

- Faites aussi attention à vos mains, si vous veniez a être blesse à cet endroit vous perdriez en force et en dextérité...
Bill? Je vous parle...

- Mais oui j’écoute, ça c’est la soie et faut pas y mettre les mains, ça brise l’âme.Et si je mets pas les mains du tout sur votre coupe croupe là, je suis sûr de pas me blesser ni le casser… C’est limpide comme de l’eau de moche…Citation:
Comme vous le voyez, votre pommeau est long, ce qui vous permet d'y placer les deux mains à votre convenance et ainsi gagner en force dans vos mouvements. La poignée elle vous permet de ne pas glisser vos main vers la lame et de vous appuyer pour rendre vos mouvements plus stables."

Citation :

"Dites moi, sincèrement... Vous vous fichez royalement de ce que je vous raconte n'est-ce pas?"

- Meuh noooon, j’ai compris… J’suis pas si stupide… Mon épée a un pomolon… C’est un peu comme les bretons avec leurs chats poreux… Y z’oooont des pomoloooons viiive la Bret….Euh non je crois que c’est autre chose… Hem…excusez moi.

Il prend un air sentencieux, inspire profondément en brandissant l’épée comme un objet d’art dont il ferait l’éloge, voix de bateleur de foire.

- En résumé ce hachoir est le modèle humain et deux mies, avec un trou léger au milieu, un peu comme un chas, contrairement au vôtre si on parle bien de l’âme. Euh de lame. Votre épée n’est pas à pied mais à main. Et moi j’ai la plus longue. C’est normal, c’est parce que je suis un bâtard. J’ai pas mon acte de naissance, c’est d’ailleurs facile d’accuser sans preuve et c’est petit, comme votre lame.

Il faut éviter de péter dans la soie pour pas péter la lame et risquer d’avoir là, l’arme à l’œil.

Elle a trois frictions, troncher, parler au cou de mon adversaire et-ce toqué. Je pense même qu’elle peut violemment le déstocker aussi mais bon je m’égare. Faut aussi éviter de se blesser les mains si on ne veut pas perdre en farce et en aspérité.

Par contre vous oubliez un point important, il faut éviter de la tremper dans l’eau de mer car comme disent les sarrasins, sa lame hait l’écume. Hem oui je sais… très fatigué…

Le pomolon sert à être serré des deux mains. Et plus c'est long, plus c'est... long. Si je veux pas me gratter pendant l’acte de trucidation de pas de panse parce que le bout est à Rondy, c’est trop loin pour la panse d’un brochet mais mieux pour troncher. On peut tout troncher avec mais pas debout puisqu’il est à Rondy, j'viens de l'dire, on peut troncher le bras, on peut troncher le cou, on peut troncher la tête, et la tête ? Et la tête ! Alouette ? Alouette... Aaaaaa....

Il sent qu’il atteint les limites de la patience de son initiatrice dont les réactions imprévisibles pourraient lui porter là l’arme à l’œil. Parler de patience à son propos est déjà antinomique, alors en abuser… de la patience, bien sûr...

Mais il suffit.

Bien qu’hébétée d’exaspération ou d’incrédulité à ouïr de telles insanités, elle ne lâchera pas pour autant et il comprend que ses bouffonneries n’auront pas raison de la détermination de l’entêtée.

Il cesse de jouer aux importunés impotents et la regarde dans les yeux, sourire désarmant aux lèvres.

- C’est très gentil ce que vous faites pour moi, j’en suis conscient. J’ai compris, ne vous en faites pas. Poursuivez, j’arrête mon numéro d’ahuri. Enfin, je vous promets d’au moins essayer.

Oh rage, Ohhhhhhhh Désespoir, Ohhhhhh déconcentration ennemie!

Elle commençait à fulminer sévèrement la peste...
Puis quoi? Voila qu'il la targue de son regard de.... Puis ce sourire, hein, ca veut dire quoi .... Il tente de l’amadouer l’animal! Bon… Va pour cette fois… Mais bien parce que c’est Billou hein…Pfff...

"Un soucis la tombeuse?
- nan...
- T'as l'air toute chose, qu'est-ce qui se passe?
- Rien... Y me provoque…
- Mais non... Pis a mon humble avis t’es pas loin de plonger les deux pieds dedans... Ferme la bouche quand tu le regardes, c’est plus correcte.
- Gné
- 'tention j'te dis, tu vas pas tarder à craquer la...
- Ta... bouche! Mais… Didiou!!!"

Léger tic nerveux pour seule réaction. Elle ferme les yeux un instant, tentant de se convaincre de force que ce moment d'égarement peut tout aussi bien passer pour de l'agacement ...

Bon, je reprends... Vous verrez, ça va bien se passer... fait chaud ici non ?

Caprie s'approche du chercheur de noise a poignées hélicoïdales ou choses du meme acabit hautement technique, suavement, lentement, dépose ses mains sur les siennes avec douceur et fermeté mêlées, resserre sensiblement l'étreinte sur le métaphoriquement os-tentatoire pommeau rivant un regard a l’accent facétieux au sien, lui fait face, tout contre lui, continuant la leçon de sa voix davantage éraillée encore qu'à l'us, à la limite du feulement predateur...

" Nenni cher ange... soupire t-elle Ce n'est point ici qu'il vous faut placer les mains... Plutôt ainsi voyez-vous... [color:7488=orange]-Chaussée glissante mon gars, mouhahaha- Vous vous y prenez mâle adroitement... Enfin... De façon peu orthodoxe... Incongrue? Non... Certes non... Mais vous devez y mettre... Plus de... -Pas simple la diplomatie…- Plus de... Poigne... Enfin... de force... Enfin... de vigueur... Voyez, comme si vous... - On est pas arrivés là...- A provocation, provocation et demie, elle se cambre plus près encore à son abort- ... Vous... Enfin je veux dire... - Oui oui.. Mais pour l'instant tu dis pas grand chose,mime donc va, ce sera plus explicite…- De virilité, voila c'est le mot... Comportez-vous donc en "homme", un de ceux qui pensent pas, pour une fois... Vous savez… De ceux qui... Agissent... Finissent à terre en lamentables vermisseaux concupiscents qu’ils sont tout juste bon a glisser dans la bave qu’ils ont répandue à terre à la simple vue d’une femelle avec un symbole hautement phallique en main et qui…... Mais qu'est-ce que je raconte moi... Je vous prie de m’excuser, je… m’egare me semble t’il"

Bouillonnement ectoplasmique qui inonde son corps lui permettant un éclair de lucidité suffisant pour dessertir son regard rendu trop ardent par les dernières paroles prononcées , et songer se tourner vers un éloignement qui se voudrait providentiel pour le salut du cher ange à l'instar du combat qu’elle se sent dors et déjà prête à mener contre cette race libidineusement décadente sans jamais être des bords d'hante, omettant un court instant que l’objet de son attention tendre en fait partie, bien que par cousinage très éloigné….


"Il fait un peu chaud ici, vous ne trouvez pas?" Déclame t-elle d'un ton trop faussement détache cherchant des yeux une issue de secours à sa rage soudaine, le souffle court, les nerfs a vif...

Bill s’alerte et sa voix intérieure l’avertit du danger tandis qu’elle flotte plus qu’elle ne marche vers lui en le fixant… est ce colère ou alors … ?

Orage, eau des espoirs, ô vieille fesse et demie…Bon sang, mais c'est bien dur… Il fallait ci la tendre... Hein ? Gros malin, tu as voulu faire le fortiche… Pousser la plaisanterie à ce point n’était que l’appeler à hausser barre et thon et que dis je… barre à ras bord s’étire en maux ruts à con-troller, et le congre serait lamproie de la force . Nous v’la médusés, si je puis me faire mettre… Dur est l’art de l’escrime et l’escrime ne paie pas, du moins pas de mine, mais au nid soit qui mâle y penche, le dérapage en con-trollé n’est jamais loin dans cette atmosphère pesante…

Euh, tu vas pas toutes me les réciter non? Puis sois gentil, parle pas de sphère je te prie …


Bon, je reprends... Vous verrez, ça va bien se passer... fait chaud ici non ?

Caresse de cette voix éraillée et railleuse, il y a danger des sens se laisser fasciner par les granulats métalliques de ce timbre qui émaillent une onde profonde de la gorge déployée... cette gorge qui...que….

Un peu naufragé, il la regarde comme un atoll onduler devant lui, se demandant si la distance qui les sépare des sacs de farine suffira à éluder la tentation des effluves capiteux montant de la chevelure de la brune. Cas piteux, effluves effleurent les sens en émoi, émoi, émoi, tapis sous le flegme en perdition, s’offre à lui le dur choix entre caprietuler sans résistranse et s’accrocher à l’idée que l’art de l’esquive fait partie de l’attendrissage… l’apprendrissage… euh puis flûte… l’apprentissage. - Mais que quelqu’un ouvre une fenêtre par pudeur ou par pitié…

Puis était-ce bien raisonnable de céans se laisser en drainer… Fragiles certitudes qu’un simple frôlement bout-ce-cule au bord d’elle si près, et tout fente…touffante et… et étouffante moiteur qu’un instant, un nain se tend feulement, il cherche à juguler et poursuivre comme le poète rimailleur qui perd ses vers et qu’atta strophe.

Et quel bar rôdeur entre deux os peut résister aux appas et refuser de mordre à l’âme sœur que tend la gaule du pêcheur ? Très bonne friction, merci de me l’avoir imposée...

Ce n'est point ici qu'il vous faut placer les mains... Plutôt ainsi voyez-vous...

- Heu oui, là j’étais au repos… J’attendais qu’on soit en face... euh... phase … mais vous êtes sure qu’il faille le caresser de la sorte ? C’est incandesc… tâtoire ça plutôt ...hem…


- Ondul...Eludons… Tu l’as cherché mon gars… C’est vrai qu’il fait chaud ici…
Mais je fais quoi là ?
- T’es dans le pétrin, mon cousin
- Non dans le moulin
- Si t’en moule un là c’est la fin d'un gros mythe.
- Je me sens pas bien... j’ai un grand trou noir...
- C’est troublant…
- Je… aide moi donc au lieu de gloser !
- Essaie de rire, pense à autre chose, ça trompera ton émoi et donnera le change…
- Euh… Gnéhéhéhéhéhé ?...
- Je t’ai dit de rire, pas de bêler, abruti…

Vous vous y prenez mâle adroitement... Enfin... De façon peu orthodoxe... Incongrue? Non... Certes non... Mais vous devez y mettre... Plus de... Plus de... Poigne... Enfin... de force... Enfin... de vigueur... Voyez, comme si vous…

Bill à ses pensées circoncis s’égare en conjectures, une bataille aussi qu’il a tendue s’y profondément profile et contracte à sa guise les terminaisons nerveuses que frôlent d’étranges fourmillements.

Comme si elle aurait pu rester coite sans au moins tenter un barouf donneur. Il frémit un brin, percevant un léger trismus qu’elle maîtrise en enfl... enflammant le regard dans lequel un vague passage d’éclair n’annonce nulle passion pour l’alouette, la luette de Bill en entrechoque ses amies dalles lors d’une déglutition chaotique et perturbée. Et la perturbation rend sourd. Mais qu’elle n’apprécie pas l’alouette ne l’empêche pas d’anticiper quelque peu le retour de la rondelle d’un printemps troublant, c'est là qu'est l'os.

Dites, c’est vraiment nécessaire cette danse du ventre là ? Pour… hippo... nippo...hypnotiser l’adversaire je suppo..pose…

- Tu bafouilles petit père, moi je dis que tu es fait comme un rat...
- Et que puis je faire là
Oh, vaciller...
- Vaciller ? Tu pourrais rester poli un peu ?
- Eh bien ris, je te l’ai déjà dit…
- Euh… Huhuhuhuhu ?...
- Tu ris jaune… Tu ne convaincs personne… Tu t’enfonces…
- Me parle pas d’enfoncer je te prie…

Comportez-vous donc en "homme", un de ceux qui pensent pas, pour une fois... Vous savez… De ceux qui... Agissent... Finissent à terre en lamentables vermisseaux concupiscents qu’ils sont tout juste bon a glisser dans la bave qu’ils ont répandue à terre à la simple vue d’une femelle avec un symbole hautement phallique en main et qui…

- Hein ? Mais qu’est ce qu’elle raconte là…
- Sais pas... Elle exorcise...
- Elle serait pas occupée à battre le beurre là ?
- Te rends-tu seulement compte de ce que tu dis...
- Oups… pardon… Euh… rire?
- ….....

Jolie combattante, à force d’en rage outrer, la voila qui dérapière et s’aphalle, se laissant envahir par un flot d’anathèmes phallocidaires, les mots de trop qui ramènent le simple plouc dard dard aux alitées à terre réalités taire à terre littéraires. Si les gestes semaient le trouble, la frêle tentative provocastratrice se noie en un message sublimanal évoquant une conception de la virilité qu’il l’a toujours rendu hilare. Cette saillie lui donne le ressort nécessaire pour reprendre conscience et trouver une issue salutaire au trouble qu’il dissipe, disciple à nouveau discipliné et les yeux en face des trous, et cette fois-ci des bons.

Je vous prie de m’excuser, je… m’egare me semble t’il"

- Hé… J’ai pas rêvé elle s’est excusée là, non?
- Puis elle a dit qu’elle s’égare, c’est Noël là...
- C’est le moment ou jamais d’éclater de rire mon vieux, si tu veux vraiment la désarçonner
- Désarç…Mais tu pourrais pas employer des termes moins équestres euh équi...quivoques ? C’est moi que tu vas désastronner à force…
- Oups… pardon… Alors… rire?
- Hinhinhinhin
- Maaaa nooooooon un rire caverneux, qui vient des tripes, qui bouscule tout sur son passage… un peu comme elle, tu sais son rire sardo… eu sardo… sardo comment encore… sardo
- nique…
- Voila… Tu peux?
- Euh, j’crois… ça fait pas un peu psychopate ça?
- Si, sans doute… Mais ça devrait lui plaire…
- Bon, ben j’y vais alors… MOUAHAHAHAHAHAHAAAAAAAA !!!!
- Haaaan, mais t’es fou… Tu m’as fait peur….


Sourire en coin, il la regarde se tortiller devant lui, extatiquement hypnotisée par le symbole que lui suggère le pommeau.

- MOUAHAHAHAHAHAHAAAAAAAA !!!!
Symbole phallique, laissez moi rire… une main et demie...pffff... mais vous plaisantez ma parole... Symbole nanique, oui... Permettez… pour que je comprenne mieux… la préhension de votre sexe-symbole m’échappe un peu et je crains dyslexie en observant de face.


"Il fait un peu chaud ici, vous ne trouvez pas?"

- Vous avez raison, attendez.


Se dégageant de la pose suspendue, il ouvre la porte, laissant un flot d’air rafraîchir l’étuve et apaiser un peu ses nerfs tourmentés et c'est vrai que ça aide à se sentir bien mieux que quand le fond de l'hère effraie.

Il la contourne rapidement pour se placer contre son dos, entourant des siens bras ceux de la brune et joignant les mains sur les siennes toujours crispées sur le pré-tendu symbole.

La bouche au creux de l’oreille de la belle, Bill murmure ses impressions nouvelles à la perspective vertigineuse d’une échancrure de poitrine qu’il entr’aperçoit au travers de cheveux follets et se concentre, vaille que vaille, sur le pommeau sublimé de quatre mains moites.


- Je vois mieux comme ça. Les bras un peu tendus, fermement ployer les doigts… c’est bien plus clair comme ça … je sens mieux la pose... comme ça... bien en mains...
Diabolique, il la serre d’un peu plus près encore, épousant sa cambrure, et baisse d’autant une voix qui s'épate de velours…

- Je manque vraiment de fraîcheur. J'aurais honte à vous imposer les effluves d’une promiscuité plus appuyée... Quel dommage de ne m’avoir laissé prendre un bain, n’est ce pas ? Quel séchage on aurait... enfin... besogn... euh travaillons... D’autant plus que nous avançons bien, je crois que pour l'art de l'esquive, vous n'aurez pas trop de mal à m'apprendre... n'est ce pas ?


Laissant flotter un baiser léger, qui effleure une tempe, qu’il jurerait cramoisie si la lumière jaillissant de la lucarne ne l’aveuglait tant, il contourne à nouveau Caprie pour se placer à deux pas face à elle et lui sourit suavement.

- Je crois que j’ai compris comment tient l’arme à gauche. Et même à droite. Et des deux mains. On passe à la fuite ? Euh suite ? Et euh... ahem… A propos de fuite, ne baveriez vous pas un peu là ?
_________________
Ben quoi?

MOUAHAHAHAHAHAHAAAAAAAA !!!!
Symbole phallique, laissez moi rire… une main et demie...pffff... mais vous plaisantez ma parole... Symbole nanique, oui...

-Rhoooooooo Le prétentieux….
-Erf…. Et si….
- Et si quoi ? Pas de la race équine que je sache….
-Oui, t’as raison… Mais si?… Non…


La peste perplexe l’observe se diriger vers l’entrée, un instant d’inattention et voila qu’il se jette sur l’occasion… Un instant, un instant seulement…

-Tu t’es faites avoir comme une bleue ma belle…
-Oui … Je me suis un peu laissé emporter, ca arrive non ?
-Dis plutôt qu’il te fait perdre la boule oui !
-Tssss…

...

-Menfin qu’est-ce qu’il fait la ?
-Ben… y fait sa peste . Alors… ca fait quoi ? C’est comment ? Ca fait drôle hein… Raconte…
-Tais toi donc, pas le moment, j’me concentre la….
-Oui…Respireeeeeeeeeeeeeeeeee
-Mais… euh…
-Non, c’est seulement ses mains… assez douces?
-Oui, n’en rajoute pas s’il te plait

Ces lèvres qui se font proches, si proches, trop proches… Le souffle lui se fait court… Bien trop court…


Je vois mieux comme ça. Les bras un peu tendus, fermement ployer les doigts… c’est bien plus clair comme ça … je sens mieux la pose... comme ça... bien en mains...

Les mains moites ? Quelle idée… Quoique… A bien y réfléchir…

Provocation à la limite de la décence, les sens en exergue, corps roide, attouchement aussi furtif qu’insistant, trop contigu sans l’être assez, il profite, la défie sans qu’elle ne puisse dénigrer… Jeu périlleux aux tempéraments hautement inflammables, risque de déflagration imminente… Pensées folles, résurgence de férocité bestiale, appétit d’étreinte, exigence charnelle décuplant des forces cependant fébriles. Et ces images qui s’emparent de l’inconscient, mon dieu, ces images…. Déglutition des plus hasardeuses au son de ce timbre, bien trop virile litanie ensorceleuse qui frappe les tympans bien moins qu’aux émotions, le derme qui s’agace de l’exigence monomaniaque du manant a l’acte.

Je manque vraiment de fraîcheur. J'aurais honte à vous imposer les effluves d’une promiscuité plus appuyée... Quel dommage de ne m’avoir laissé prendre un bain, n’est ce pas ? Quel séchage on aurait... enfin... besogn... euh travaillons... D’autant plus que nous avançons bien, je crois que pour l'art de l'esquive, vous n'aurez pas trop de mal à m'apprendre... n'est ce pas ?

Promiscuité, promesse d’une contrée que l’on fantasme à fouler, effluves de tégument, exhalaison de chair que l’on n'a de cesse de désirer priser.
Divine esquive de minotier menant sa barque à la perfection, déjà bien trop clairvoyant du pouvoir qu’il exerce à titre d’érudition félonne sans siller.
Impulsion de succion suspecte, songer lui supputer, sans cesser de saliver, la possibilité de sacrifier au dessein non saint de le sanctifier.

Ce sang si chaud scarifiant chaque veine que ses lèvres si douces inspectent d’effleurements suspects. Frémissement incontrôlable sous l’assaut subtil. Fermer les yeux mais les images discernées submergent l’esprit en déficit de réflexion sage.


- Je crois que j’ai compris comment tient l’arme à gauche. Et même à droite. Et des deux mains. On passe à la fuite ? Euh suite ? Et euh... ahem… A propos de fuite, ne baveriez vous pas un peu là ?

-Le pire c’est qu’il a pas tort… Ferme la bouche je te l’ai déjà dit.

Caprie abêtie ferme la bouche bêtement, déficiente de pensée perspicace en bonne bête Biterroise de surcroit.


-Euhhhh. Tu vas peut être te reprendre la non ? Ou alors tu restes à le bader jusqu'à la fin des temps ?
-Oui oui… Enfin… Oui mais je fais comment maline ?
-Ferme la porte et attaque nigaude !
- Oui t’as raison !

D’un enjambée, la poison, encore pantoise, clôt l’entrée d’une lancée de pied coléreuse, rangeant son regard enragé direct en celui du rayonnant rageant, éclairs d’inflexions offensées, lancés à son encontre qu’elle rencontre en déraisonnant raisonnablement de réflexion raisonnées.

-En effet, vous apprenez vite cher ange, Oc…

Sourire tout aussi affable, reprendre prestance au même titre que l’exercice dont l’excuse lui donne sagacité a défouler la fougue qui la force a se farder de fabuleuse contenance.

Le rose encore aux joues, elle s’avance d’une démarche assurée en sa direction et lui lance son fer en dégageant le sien promptement

« En garde bill. »

Trois mots déjà accompagnés d’une impulsion brusque de lame mieux dominée que sa résistance laconique au charme de l’instructeur de goretes.
Le tranchant déjà niché au niveau de la jugulaire du tombeur de bassine au charme assurément trop subtil et pénétrant. Elle lui sourit, lame à bout de bras.

« Je vous attends… Allons, protégez-vous, vous êtes déjà mort ! »


-C'est peut-etre pas a ca ca que je pensais...
-Trop tard...

- Hmmm… Comment dire…Comment dire…
- Prévisible ?
- Un peu… c’était ça ou la crise de lames…
- Ou de l’âme va savoir… Mais rêve pas trop, avant de la faire pleurer celle là…
- De lames…J’aime pas trop le contact du métal… tu pourrais réagir…. Euh doucement hein…
- Des nèfles… Que veux tu que je fasse à part la désarmer…
- Euh plaisante pas, elle te fait marcher là.
- Sauf si vraiment elle ne voit en moi qu’un chose là, comment elle dit…vermifuge
- Sot
- Quoi seau ?
- Sot… Vernis sot qu’elle a dit
-Pas Vernis, Vermi. T’es sûr que c’est pas fuge ?
-‘Psolument. Elle a dit Vernis sot j’en suis certain
-Bref, si elle ne voit en moi qu’un verseau, je suis cuit, mais tant qu’il y a de la vie il y a de l’espoir
-Et l’espoir fait vivre
-Et un tiens vaut mieux que deux tu l’auras
-Et les conseilleurs ne sont pas les payeurs
-Et tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle me les brise

Bill bat haut et a beau être ébaubi béant, ne pas en mener large face à la mise en joue gulaire, il ne peut s’empêcher de surprendre cet instant rare et de s’évertuer à en apprécier le sel.

« En garde bill. »

-En quoi ? Euh je crois qu’elle plaisante pas finalement.
-C’est rigolo ça. Tel l'épi qui croyait pendre…
-Tu comptes faire quoi ?
-Comme d'habitude...Ne pas plier, ne pas céder.
-Eh mais t’es fou, c’est pas une cochonne qui déboule là, c’est une épée qui va te trancher le cou
-Mort pour mort… m’en fous… ça ou la noyade c’est elle qui choisit… je préfère comme ça moi.
-Ben moi j’aurais préféré la petite mort tant qu’à faire… toujours à voir les choses en grand toi….


Dans l’harmonique duo une note fausse, force fascination du féroce face à farce en fosse au lions, qui dure l’éternité d’un instant. Le magnétisme de ce regard métallique de limpide dureté pénètre les sangs et les chairs, d’une insondable froideur glaciale, une louve réveillée en sursaut et qui jette toute sa hargne en paravent d’un émoi immatériel face au prédateur suppositoire qu’elle menace de ses crocs, enjambe son angoisse et la troque contre son ardeur pugnace.

Sa bouche s’est avancée en une moue dure et boudeuse, le visage fermé de concentration le menton fier défie, tout son arrogant aplomb plombe la pièce lourdée de son lourd dais. Impressionnante lardeuse d’ardeur dardeuse de pression précise sur une gorge offerte en dernier rempart désemparé.


- Avoue...cela valait la peine...Elle est encore plus jolie quand elle est fâchée…
-Ouais, joli tableau… Contemple ta mort, sombre crétin.
-Toujours mieux à contempler que de boire la tasse, parait que ça donne des boursouflures.
- Bon tu la désarmes ou pas? Il lui suffit d'une crampe et tu y restes je te signale...
- Oui, je m'en occupe... Laisse moi réfléchir...


Un rapide calcul de sa force, du poids de la rapière qu’il ne connait pas encore suffisamment pour en jauger l’efficacité, il renonce d’emblée à tenter un moulinet pour se dégager de la menace, elle aurait mille fois le temps de le saigner. Et puis, une main ? Deux ? Une demie ? Elle avait dit quoi encore ?

Les regards se jaugent et se toisent. Oserait-elle ?


- Dans le doute abstiens toi droit, j’ai pas envie de savoir si elle oserait ou pas, elle est capable de tout cette créature.
- Mais tout va bien … Elle crâne…
- C’est toi qui crânes et le tien va rebondir sur le sol triple buse !
- Pas sûr… Puis pour une fois qu’il y a un enjeu…


Il croit, il pense, il suppose que le bout de la lame est agité d’un léger tremblement, imperceptible sans doute mais dont il se persuade qu’il trahit les réminiscences d’un trouble qui l’habitait toute entière il y a un instant.


« Je vous attends… Allons, protégez-vous, vous êtes déjà mort ! »

Il parait que l’on voit sa vie défiler l’instant d’avant la mort et il s’exerce à inventorier l’effet seyant des fesses ayant émaillé les faits saillants de sa vie de fossoyeur de déminantes éminences dominantes évidentes. Rien de bien palpitant au passé compassé passé en mer d’alors, un présent en rémission d’écumes salines et un futur intérieur imparfait qu’il subjective, tant le doute habitat un gout de sel sur l’élève, qui vit salut dans l’eau de là…

Il s’hareng à l’évidence, rien qui ne vaille la peine de conjuguer le saur. L’inventeur vantard d’inventaire devant taire sa terreur, évente ventre à terre l’inhibition naissante d’une pointe jugulant l’air jubilant, et ci-git le ballant bilan de la vie débile de Bill au bol ballot d’une obole qu’il lance mentalement à pile ou farce.

Et vraiment… qu’a-t-il encore à perdre… Cruel dilemme, dit l’âme et crue est lame écrue qui le tient en respect total. Il s’apprêtait à défier les éléments déchainés quand elle l’a retenu de sa main salvatriste. Quelque part, sa vie appartient à la brune désormais, qu’elle en fasse ce que bonbon lui semble, il contemple ça avec un profond détachement.

Euh, je sais pas à quoi tu pense... enfin si je sais... mais euh comment dire... Si tu essayais de la désarmer au lieu de dramatiser? T'vas pas mourir là...
- Je me mets en condition c'est tout... faut des pensées sombres pour ne pas rire...
- Tu vas la désarmer?
- Je crois
- Bon ben déjà si tu mettais les mains sur le pomolon...
- Mais qui te parle de la désarmer comme ça.... A l'épée je n'ai aucune chance... Par contre...

Qu’importe l’issue de la confrontation, aucune menace ne lui ôtera le plaisir de prolonger la joute verbale.

Un instant figé à l’observation de la garce, son sourire revient vaille que vaille, candide et mimant une simple résignation à l’évidence qui s’impose. Sa voix rogue aligne lentement les mots sans verve, animée de la persuasion qu’elle ne prononce que des platitudes où la passion n’a plus sa place.

Ah… La leçon est terminée déjà ? Mais… je crois que c’est plutôt moi qui attends… J’étais déjà mort lorsque vous êtes arrivée Caprie… Que voudriez-vous que ça me fasse, que ce soit d’une lame de métal, de lames d’eau ou de larmes de chagrin…


Il hausse les épaules et croise les bras.

Et de quoi devrais-je me mettre en garde auguste? Euh, au juste ? D’une attaque sans panache, sans bataille, sans sommation ni même de rudiment de début de leçon de celle qui se fait fort de tout m’apprendre ? C’était ça que vous comptiez m’enseigner ? Le surin ou la fiole de poison sont plus adéquats pour attaquer en traître, une épée, c’est bien trop encombrant pour ça.


Mais ... mais...Tu comptes vraiment la désarmer comme ça?
- Pas peur…

Les nerfs n’est-ce pas ? Faut savoir contrôler, je sais que ce n’est pas facile. A bout de patience peut être ? Je comprends… Il en faut pour enseigner. Si elle vous fait défaut, n’entamez pas des sacerdoces qui vous dépassent.


- Mais faites le taire ! Arrête, malheureux, t’es mort, nous sommes morts, oh Maman, je veux pas voir ça
- Laisse Maman tranquille, c’est pas le moment on est déjà assez dans le … moulin…


Le sourire en coin réprimé à grand-peine, il achève

Bon, ben je crois qu’on s’est tout dit n’est ce pas ? Vous attendez quoi exactement ? Que je m’écroule ? Et si je veux pas ? Faudra trancher dans le vif… Et vous êtes bien placée. Finir comme une alouette, c’est pas pire qu’autre chose…

Enfin moi je dis ça pour vous faire rire hein… Vu que quand je dis des âneries ça vous met en boule, peut-être qu’en vous débitant du pompeux courroucé et du pseudo héroïque de pacotille ça vous déridera un peu…

Oh ben flûte… J’aurais du mettre les poings sur les hanches pour faire plus crédible… Voulez vous que je boude ou que je retienne ma respiration ?

_________________
Ben quoi?

Aurais-tu à sa place été plus magnanime?
Face à cette déraison qui parfois t’anime
Ou pour unique défense tu ne sais que combat
Faut-il pour te plaire qu’il y vienne avec toi ?
Se peut-il qu’il comprenne
Se peut-il qu’il voit une autre que folle ?
Est-il possible d’être apprécies
Aussi maladroits que nous sommes ?


S’est-il mis à ma place une fois ?
S’il provoque mon angoisse
Faut-il que me yeux se noient ?
Tu plies sous l’effroi
De cette part fragile
qu'il a su voir en toi
Je veux bien faire la belle,
Je veux bien sortir du bois
Je veux bien m’imaginer humaine,
Mais je ne serai jamais que l’ombre de moi
Faut-il qu’il cède ?
Faut-il qu’il paye pour ta haine ?
Préférerais-tu le voir comme ceux ?
Blessés ou soumis ?


Caprie soupire intérieurement

Je pourrais faire en sorte…
Il le ferait pour toi…
D’ouvrir un peu la porte
Ca ne te coute qu’un pas..
Mais ne pourrait- il faire encore
Fais un effort
Un seul geste, un pas ?
Ce pas fait le toi...


Il n’attend pas de toi que tu sois la teigne
Je n'attends pas de lui qu’il me comprenne,


Te mets-tu à sa place quelques fois ?
Que faut-il qu’il fasse pour que tu le voies ?
Vivre l'enfer, mourir au combat ?
Non, tu ne veux pas faire de lui ce qu’il n’est pas
Je veux bien faire l’effort de baisser le masque
Mais le silence est la mort et le sien à cet instant me glace
De cette âme chérie j’ai provoqué l’aigreur
Si ce lien se brisait il n’y aurait pas de vainqueur…


Mais faut-il vraiment qu’il apprenne
Je ne demande rien
Les eaux troubles ou tu traînes ?
Peu importe ou je vais d’où je viens
Faut-il vraiment qu’il sache
Toute cette horreur que je cache
Tout le noir au fond de toi ?
Au fond de moi


L’effroi des autres, je ne veux en lui le même éclat…
Il attends de toi que tu soi toi-même,
Je veux seulement qu’il soit lui-même
Seulement ta main dans la sienne
Peut-être trop parfait pour ce je suis…



Si de ma force je doute
Si à son charme je succombe
Et si mes réactions sont trop véhémentes
Quand je ne sais montrer ce qui me hante
Qu’attend-il de moi en cet instant ?
Comment savoir faire volte face ?
Qu’aurait-il fait à ma place ?

Il suffit d’un pas…
Juste un pas…


Une goutte de sang, une simple goutte de sang garrotée qui entreprend à perler, ornant la lame saillante et voici son âme tout entière qui défaille.
La sottise de la véhémence de la réplique peste-y-lentielle saurait bien l’asphyxier la minant de façon imminente.
Mais d’aucun aurait risqué de se défendre, de feindre une fine façon fugace et sagace.
Mais quoi ? Qui peut concevoir que les faquins de grands chemins ne soient pas gens à l’éducation infaillible qui dépêchent assignation avant l’attaque ?

Elle reste regard rivé au sien, confuse, perplexe, le cœur en bordure de lèvres…
Que tient-il lieu de faire, puis comment, comment ne pas faiblir, comment ne pas chavirer, comment ne pas laisser cette tendresse pour lui, qui anime à présent chaque fraction de sa chair, dans ses yeux jaillir si en plus il niche son trouble à la désarmer ?

Elle s’approche, naturellement, paisiblement, de l’infime distance qui les sépare il ne reste tôt rien, rien qu’une lame faite surannée qui coule avec douceur sur l’épaule et qu’elle termine par laisser chuter à terre.
Une main délicate et suave qui se glisse dans la nuque de l’audacieux prolixe, des doigts imperceptiblement frémissants qui s’installent sur un torse fascinateur. Des pieds qui se hissent sur la pointe pour mener les lèvres à effleurer une commissure qu’elle paierait chère pour sentir se relever.
Un souffle qui coule de sa bouche à l’oreille du séduisant en requête de trêve résignée « Et si nous allions plutôt prendre ce bain… je dois être en mesure de vous aider à le chauffer présentement… »
Un corps qui se colle irrémédiablement au sien, alors certain d’y découvrir son empreinte pour s’y lover…
Masque tombé, tendresse par les gestes avouée, appétence charnelle qui abandonnerait volontiers place a un instant de douceur partagée…


J’crois que j’entends ta frangine arriver…
Rhooo je l’avais oublié celle-ci
Pas elle visiblement…
M’en fiche la porte est fermé…

- Hmmm… Comment dire…Comment dire…
- Prévisible ?
- Bis repetita gu...
- Gentil ça … Je viens de nous sauver la mise et tu deviens ordurier…
- Non là je m’incline. Très joli, là franchement chapeau.
- Ah, avoue que c’est du grand art
- Pardon ? Euh je ne parle pas de toi mais d’elle là…

Les sangs bourdonnants s’adonnent aux tempes et tambour battant est ce
cœur donnant alerte rouge, et s’embourbe aux nanans d’un moment
contrastant avec la réaction épique d’épée piqueuse, toque sein, enroue
gorge et crie tôt. Le fluide de vie cherche échappatoire à cette
pression car artérielle, l’impression de sombrer dans une onde porteuse
de blême félicité. Une pointe oscille en sillon infime, stigmatisé par
une lame en perdition et l’âme en perd diction, seul un silence sourd
d’élan, lourd de sang et de sens s’installe entre deux êtres écorchés,
l’un à l’âme qui divague l’autre à lame qu’il a vague. Les vagues d’un
élan sans précédent s’empressent aidant le sang à s’échapper goutte que
goutte de l’appui et du bout tant appuyé sur l’aorte, la horde de
sensations antagoniques qui s’affrontent entre ardeur lardeuse et
écorchures de lames, conflit de sentiments, conflit de gnons, tant de
pulsions et de pulsations sanguines aux lentes adversités qui
s’annulent dans un abandon capitulant, Caprie tuant sa fougue fugace,
lame de fond se brisant sur un écueil corollien et glissant sans se
rembrunir vers un souple accostage, le calme après la trempette..


- Aaaaaaaaaaaahhhhh mais elle nous a blessé à mort c’te … c’te….
- N’exagère pas tout de même j’ai rien senti
- T’es sur que tu ne sens rien ?
- Si je sens quelque chose... mais ce n’est pas exactement au cou…


Curieuse perception relativiste où même la tempête essuyée jadis
semble à présent si supportable et presqu’anondine aux yeux du meunier
subjugulé. Les cieux se déchaînant sur sa tête, les embruns glacés
l’assaillant sans cesse lorsqu’il tentait la mise à flot vers les cieux
son immense douleur dans ce cargo de nuit, ah, qu’celle qui à sa place
lui fait face les sens razazie et rue de là en paix, s’approche
simplement de lui et emplit de baume au point que le choc des éléments
ne choque plus tant que le chic des aimants. Les épreuves de cette nuit
passée à pousser barque et linceul lui semblent finalement moins
malaisées que l’instant d’hésitation absolue dans lequel l’embrunie les
projette, l’entrainant à la suite de sa coupe. Il serait bien ardu de
dire que c’est parce qu’elles appartiennent déjà à un passé onirique ou
parce qu’elles sont confrontées à un présent qui agresse les évidences,
que ces souffrances compassées paraissent moindres en peine et emmènent
poindre un léger désarroi en un désert roide d’émois en devenir.

Les sens en transes, il considère sa retraite comme impossible et
se raidit tout de go, la vue emplie et scrutatrice de chaque détail,
chaque vibration du visage qui lui fait face, l’ouïe aux aguets de
chaque souffle, prête à déceler en cette atmosphère pesante la
déflagration d’un battement de cils et la clameur tonitruante d’un
souffle léger. L’ambiance atteint des sommets de gravité vitale tandis
que telle vestale en offrande, elle s’approche d’un cœur à cœur.
L’appétente pétulante rend l’arme, il s’alarme tandis qu’elle se love à
mort, mue par l’attraction du désastre de l’une au plat net de l’autre,
distille un suc sensuel et, sangsue, elle s’ensuque d’un suc d’
abdication et susurre au sang en sudation.

Citation:

Et si nous allions plutôt prendre ce bain… je dois être en mesure de vous aider à le chauffer présentement…

- Euh on y va là hein ? Demandé comme ça…
-Tu tiens tant que ça à te noyer ?
- Dans une bassine ? Tu plaisantes !
- Dans ses yeux, nigaud…

Suggestion et séduction s’enchevêtrent et appellent sa résistance à la
rescousse, à l’arrêt, secousses d’émotion à maîtriser l’assaillent de
surcroît. Une lente déglutition malaisée plus loin, il rassemble toute
sa volonté pour ne point l’assaillir céans, sciant sentiment de
facilité à tempérer tempête en ses tempes éthérées. La tendre abondance
d’abandon badin monte le pis derme en enchère de poule, frôlement un
temps pestif des lèvres enjôleuses et engeôleuses.

-Et ne nous soumets pas à la tentation
-Oh que si… soumets-nous…
-N’essaie pas de la repousser, elle ne te le pardonnera jamais
-Je ne la repousse pas… j’essaie de l’apprivoiser… mais est-il possible d’apprivoiser sans domestiquer...


Rompre et poursuivre, en galérien stoïque se parer quoi qu’il en coûte.
Les paumes ouvertes vers les siennes qu’elles affleurent en douceur,
ses cils flirtent plus qu’ils ne filtrent un regard cajoleur, les
avants bras dessinent le contour de la silhouette opposée quelques
instants oppressés tandis que tout au loin, du tréfonds de sa glotte
surgit la voix de l’horizon.


-Croiser le fer avec vous peut prendre tant de formes. Si nous poursuivions sous la forme littérale avant de gouter à la forme littéraire, Caprie ?
Imaginez que cet instant d’ablutions ne se paie plus tard par le prix de mon inexpérience au maniement de la rapière, que la simple goutte de
sang soit submergée par d’autres flots. Car si un autre que vous me caressait le cou, je passerais de son arme adroite, l’arme à gauche sans ciller ni crier si gare.



Ordre et discipline, ces mots doivent vous écorcher… mais il nous faut faire de moi un manipulateur acceptable de lames avant que je ne puisse tremper ce dard effilé entre les côtes d’un importun bandit brandissant menace.


C’est vous qui le disiez, il y a danger. Apprenez-moi comment vous fouettez et tranchez les airs patibulaires, et pas que ceux des alouettes anodines.



Ses bras se resserrent imperceptiblement autour d’elle. Leurs regards
croisés, hypnotiques et tendus, s’apprivoisent, se fuient, se
soutiennent, se tiennent, se soutirent et repartent à la conquête l'un
de l'autre.

-Le temps nous sera laissé pour nous ébrouer, plus tard. Puis j’ai éventré cette bassine, souvenez vous. Il y en a bien une que je pourrais trouver mais… elle est chez… enfin peu importe.


Même sans ça, chaque étang, chaque point d’eau claire deviendra trouble et gardera trace émue de notre passage si vous le voulez. L’attente est si délicieuse qu’il serait dommage de la gâcher, non ?



Puis je voudrais voir comment vous manipulez le… la… euh… ce truc dans vos mains ça doit… hem… bon…


Il sourit à ses propres bévues et rattrape les armes échouées, tend son épée à Caprie.


-En garde jolie dame, faites m’en baver… ça va me faire du bien de sautiller un peu...

Une brassée de sarments jetée dans l’âtre
apaisé, le ravive en crépitant joyeusement sous un regard quelques
instants captivé par la sarabande d’étincelles fusant du brasier.


Accoudé à la cheminée, le novice ès-crime observe le mini feu
d’artifice, qui aiguillonne une rêverie flânant innocemment de
flammèches en brandons.



Le gout immodéré de la brune pour son alcool d’infortune l’incite à
y goûter lui aussi, histoire de se souvenir de ce breuvage avant que
son goût discutable et sa recette imprécise ne se perdent à la fois
dans l’insatiabilité de son invitée et la nuit des temps.



L’ondoiement des flammes, les gerbes de flambeaux prolongent le
souvenir des élégantes arabesques de Caprie animant une lame prête à le
mordre et s’amortissant au contact de la bâtarde, la rejoignant en
croisées de fer tantôt prévisibles, tantôt amicales, mais lui rappelant
toujours la supériorité et la maîtrise du geste de la flamboyante
jouvencelle.



Le silence à peine troublé par les grésillements du creuset, il se
coule avec ce délice particulier d’abandon indolent à un sursis qui
s’apprécie par petites gorgées, revisitant la leçon qu’elle lui a
donnée, cette invitation à la danse sublimée par les cambrures de ce
corps vif, ses déhanchements imprévisibles, ses feintes subtiles et ses
retraites soudaines, de reptations en tourbillon, ses cheveux flottant
dans les airs à la poursuite de ses impulsions.

Citation:

Vous êtes adroit pour un novice cher ange… Sincèrement… Je suis stupéfaite…

Le silence n’est effectivement qu’un sursis… l’appréciation de son
instructrice torpille une torpeur naissante, qu’il abandonne une gorgée
plus loin, pour se remémorer là nouveau le duel illustre de
contradictions. Le tintement de lames s’entrechoquant en mouvements
suffisamment appuyés tout en retenue de crainte de blesser.


Sourire en coin et paupières mi-closes, il baisse la tête au souvenir
de ses mouvements patauds face aux voltes de la belle bien indulgente
en ses sentences. Heureusement qu’il est doté d’un sacré sens de
l’autodérision…



Stupéfaite
de quoi au juste… de ma balourdise ? Ne m’incitez pas à croire que je
sois à la hauteur, si ce n’est pas un fiasco je suis loin de penser à
pavoiser. Mais je reconnais qu'il soit étonnant d'être encore vivant...

Citation:

Vos mouvements sont un peu… Inexistants ? Risibles ? Timides, ah ouais… mon éducation ça…manquent en conséquence de … Comment dire…. D’ampleur ? ça doit être ça, j’en pleure pas assez ... Encore une mince réticence à l’ instant de l’estocade mais je conçois qu’il ne vous soit pas nécessairement aisé de désapprendre qu’il s’agit de ma personne et non malandrin butor qui vous cogne… c’est bien normal… Ben oui en tocades je suis pas trop doué…Je présume que le cas échéant vous trouverez motivation suffisante à frapper plus sévèrement… Ben tiens, pour ce qui est de frapper le vide je m’y entends comme un chef pour sûr…

Il ricane…



Euh vous savez, face à une peste ou un butor la nuance est infime



Il profite de la pause soiffarde pour trinquer muettement avec elle et
accompagner d’une lampée bien sentie qui l’étourdit quelque peu…

Citation:

Mais je n’ai aucune crainte, vous êtes de loin le condisciple le plus enthousiaste que j’ai eu a… croiser… le fer bien sur…Sur une bâtarde… enfin je veux dire…

Il lui sourit de reconnaissance, mimizan...euh...minimisant d’une moue
dubitative les encouragements qu’elle lui prodigue. Une nouvelle lampée
empressée de ce breuvage bien trop fort pour désaltérer envahit son
torse à le brûler d’un alcool poignant, animant à nouveau une verve
plus hésitante, alourdie, alanguie…



Belle dame… Vous êtes bien…pfff…trop indulgente. –hips-…J’ai bien des –hips- progrès à faire avant d’a–hips-tteindre les sommets de votre art. Je crois que vos prop–hips-…propos doucereux cherchent à compenser les blessures que votre lame aurait pu m’infliger si vous n’av–hips-… navré… n’aviez volontairement tempéré votre fougue. Non –hips- fugue… Ah–hips-non c’est fougue… –hips- Seriez-vous–hips-occupée à ménager mon orgueil de bâtard ? N’en –hips- faites rien… Vous savez depuis bien –hips-longtemps en quel mépris je tiens les postures–hips- ridicules de virilité mal placée…–hips-

Citation:

Je suppose que nous saurons partir tantôt, rapidement je veux dire… quand vous le désirerez …

L’élève tâte quelques muscles endoloris, considère avec une grimace
teintée de dégout ses vêtements fatigués exhalant des relents boucanés…
La voila qui revient avec cette idée de voyage… Il prend un air évasif,
préoccupé par d’autres contingences hygiéniques qui deviennent
inévitables.





Vraiment temps que je prenne un bain moi…–hips- Je vais chez Jaheira. Il doit y avoir une bass–hips- ba… bassiste…–hips- bassassine chez elle je crois savoir où…



Tandis qu’il se dirige vers la porte, retentissent quelques coups secs à pêne frappés

Citation:

Vous attendez de la visite ?

Bill la regarde mi figue mi raisin…



Pas que je –hips- susse… Mais vous… non plus bien sûr… ?

_________________
Ben quoi?

--Ximene_la_sanglante
PNJ

Sempiternellement dissimulée sous sa coiffe, Xi traverse quartiers et
ruelles de la ville d’un pas feutré, toujours non chaussée. L’insolite
exècre sortir de son antre si une bonne raison ne l’y pousse…
L’invitation de Caprie à rencontrer enfin le légendaire Bill en
est-elle une ? Elle a douté un instant puis s’est résolue finalement à
faire cette démarche… Comment refuser quoique ce soit a cette peste
adorable ? Nonobstant l’humeur est maussade… «
J’vais lui dire quoi moi a ce … minotier… j’le connais pas, y m’connaît
pas... Bonsoir messire, allez, moi je m’en retourne ? Tssss… j’vous
jure j’aurais du amener la poétesse et son môme en definitive, ca
aurait fait diversion… »

Parvenue
à destination, elle frappe et élève le regard sur l’ouverture qui
pivote bientôt imperceptiblement sur les charnières. Le visage placide,
elle patiente qu'on l'invite à pénétrer .
Un individu paraît, pas l’air frais le garçon… Son odorat lui intime des conclusions qui la porte a sourire intérieurement… Ben si c’est la frangine qui l’a mis dans cet etat… avis liminaire à la mine du possesseur des lieux qui semble tenir certain épuisement à se porter sur ses jambes.



« Bonsoir messire… Bill je suppose. »



Xi
baisse la tête un peu plus, ombrageuse, s’infiltre, dardant au passage
un œil plus marqué et importun sur le détrousseur de fratrie. Elle le
fixe de haut en bas avec impertinence et quelque grossièreté.

Ce n’est qu’une fois faufilée dans la masure qu’elle pivote vers
Bill dégageant capuchon. Elle sourit subtilement, un peu embarrassée,
livrant ainsi l’éclat de ses yeux sombres à la vue de son vis à vis.



Je suis Ximène, la sœur de Caprie… Mais je suppose qu’elle vous ait parlé de moi … Questionne
la dame a la mise spectrale, décochant une prunelle en angle à Caprie
qui s’est redressée d’un bond en sa direction… A figurer que celle-ci
venait de se faire darder pas une curieuse mouche…

Ravie de vous connaître enfin… Enchaine la Sanglante, toujours sourire se voulant avenant aux lèvres. Ceci
dit, j’ose souhaiter qu’elle fut moins volubile me concernant qu’elle
ne l’est a votre sujet lors des exceptionnelles visites que ma tendre
sœur daigne me rendre…



La
railleuse badine observant la figure désappointée de sa frangine et
l’air quelque peu perplexe du meunier, ayant l’air de désirer
déchiffrer une situation qui paraît lui échapper…



Je suis venue seule ma sœur, j’ai spéculé que la présence de ta
complice Oryax et de ce mioche qui l’escorte partout n’est pas
essentielle pour une première rencontre. J’ai eu peur d’encombrer ton
compagnon tout autant que de l’effrayer … Oui, ne me remercie pas, je
suis trop bonne, j’en conviens…
rit-elle le regard fixé à celui de Caprie alors insensiblement
rosissante. Assurément la frangine n’est pas plus confondue qu’à
l’accoutumée et c’est avec un visible apaisement que Xi reçoit la
tendre étreinte de sa sœur



Alors… Comment –vous portez-vous vous deux ?

Des espèces de gonds mal graissés et grinçants
interpellent d’un râle sinistre un contre-crépuscule chatoyant,
encensant de son halo la sombre découpe d’une silhouette encapuchonnée,
probablement féminine, altière et a priori impressionnante. Animal ? Végétal ? Mâle ? Femelle ? Ecclésiastique ? Percepteur d’impôts ? Fantôme ? Sorcière ? Carnaval ?



Son éthylisme naissant à grand peine réprimé, Bill a du mal à
déchiffrer de prime abord ce que ses pupilles mal préparées aux
subtilités d’un contraste qu’un facétieux soleil couchant lui inflige
sans ambages.


Il n’a toutefois pas trop loisir à poursuivre le déchiffrage
investigateur, laissant rétine et cerveau se mettre d’accord sur la
probable identité de qui ou quoi ce trouve sur le seuil.


Il y a en effet plus urgent à faire, et notamment retrouver un
équilibre moins précaire que celui qu’autorisent des jambes envahies
par une douce torpeur alcoolisée. A pêne accroché, la senestre reposant
lourdement sur la poignée de porte en salvateur appui, la dextre en arc
de cercle à la recherche d’un point d’équilibre en contrepied, la tête
lourde ployant sous son propre poids et la soudaine impression de
porter en faix toute la misère du monde, le meunier se racrapote
lentement sur lui-même à la recherche probable d’une vie intérieure
révélée par l’alcool et prend involontairement posture qui pourrait
évoquer l’invitation à entrer sur laquelle l’impétrante pénétrante se
méprend.



Et qu’à cela ne tienne, Bill, raide, bulle au point qu’un troupeau
de vaches enragées aurait pu s’engouffrer dans l’ouverture sans qu’il
ne le remarque outre mesure ni outre- tombe, dont semble venir la voix
sépulcrale qui le percute, probablement poussée volontairement dans ses
tessitures les plus graves pour ponctuer la solennité de cette
rencontre, au point qu’il ne parvient toujours pas à en déterminer le
genre avec certitude…

Citation:

« Bonsoir messire… Bill je suppose. »

L’œil attiré par la cheville puis le pied dénudé et sale, bien que
féminin, il réprime le « messire » qu’il allait rétorquer aux
salutations distinguées.



- Euh… bon suaire mess–hips–… m’dame, oui m’dame… Bill, donc simple plouc et–hips–Boquet de naissance… éleveur d’autruies et meunier à ses heures… parce que j’aime que la mine haute rie… hem bon c’est pas drôle … –hips–et v...

Citation:

Je suis Ximène, la sœur de Caprie… Mais je suppose qu’elle vous ait parlé de moi …

- Oufff c’est une dame… j’ai failli commettre un imberbe moi…

Citation:

Ravie de vous connaître enfin… Ceci dit, j’ose souhaiter qu’elle fut moins volubile me concernant qu’elle ne l’est a votre sujet lors des exceptionnelles visites que ma tendre sœur daigne me rendre…

- Ah ? Chasseur ? Vous êtes–hips–
chasseur de cabris ? Qu’a prié votre sœur ? Euh… en chantier je suis
ravi au l… aussi… non ? Non je dis, ravi de faire votre continence,
gente…. C’est choutant ça. Je suis brouté. –hips–
Non je veux dire, c’est trou blanc. Elle m’a parlé de mou… non de vous
? Ah c’est bien probable et même euh …accessoire, c’est principal …
principice…–hips–
peut être quand on était sur la balaise… falaise oui, y’avait tant de
vent ce jour là, c'est imbuditable... indu.. bitable, certes mais on
fait ce qu'on peut.... Holal–hips– ma bonne–hips–
dame cette trempette, ça fusait de partout … et de par là aussi
oui…peut être n’ai-je pas bien entendu mais sans doute oui… Pis c’est
la vie hein… ah ben oui…sa sœur… quel veau l’eut Bill… euh éleveur de
cochonnes m’dame… pas des veaux… mais c’est bien aimable à vous… et à
part faire sa sœur vous faites quoi dans la vie, dame Chim–hips–… Ximène ?



Ce genre !! Inhibé d’imbibition ébaubie Bill balbutie en bibendum béat.
S’exhalent quelques moiteurs vaporeuses qui ouatent l’esprit embrumé
par la corne de brunes qu’ornent d’abondance.



Bref il a trop bu et il comprend pas tout.



Il n'est guère troublé par ce dédoublement de houris, se contentant
d’un sourire exprimant le plus haut crétinisme et tentant à tout prix
de rester debout.


Cette torpeur est bienvenue pour les bienséances, car s’il n’eut bu au
point de s’estourbir, la condescendance de la consangouine présumée à
peine dissimulée sous les affables mondanités l’eut exposée à un
accueil bien moins candide. Bill moins éméché n’eut mâché ses mots et
mis moches les miches en méchoui à la mioche emmanchée d’un long goût
pour la provocation, laquelle lui tourne le dos, laissant la question
du meunier sans réponse et s’adressant à sa sœur comme si elle le
congédiait déjà…



Et de mioche il est question dans l’invective qu’elle lance à une
Caprie encore stupéfaite, tout comme d’une comparse qui ne se serait
montrée…



Le déséquilibré enregistre passivement les déclarations
fraternelles et devine vaguement qu’il se passe quelque chose derrière
les brumes de sa providentielle griserie protectrice. Il pressent tout
aussi imprécisément que lorsque ces vapeurs se seront dissipées, il y
aura des ennuis, peut être, pas vraiment, des explications, sans doute,
et à quoi bon, des mises au point, au poing, sur les i, sur la table,
et quelle impotence au fond, l’essentiel n’est il pas de ne point se
casser la figure céans et d’aller prendre ce fichu bain ? Hein mon lapin?



Bon ben … bon bain…–hips–

Citation:

Alors… Comment –vous portez-vous vous deux ?

- Euh… Pour ma part je vais–hips– comme je peux… Et je vais me laver le caisson, à puire de la sorte je vais finir par me–hips– faire fuir moi-même.



Je vous laisse, je vais à coté. Je voulais ramener la barri–hips–rique ici mais j’y emmènerai plutôt le chaudron… euh ça lui fera prendre l’air…–hips– Vous serez plus à l’aise pour parler entre sœurs n’est ce pas ?





J’vous dis pas faites–hips– comme chez vous, mais le cœur y est.





Bill s’approche du chaudron en titubant légèrement, l’effort de
concentration aidant à restaurer une attitude plus digne, et emmène son
futur bain à bout de bras, passe la porte qui se referme sur ses pas…et
étouffe à peine le bruit de chute et de geyser surgissant du seuil,
précédant un grand cri de désespoir et de solitude...



* PLOUUUUAAAFFFFFFFFFFFF... *



Raaaaaah...Maaaa noooooon…
_________________
Ben quoi?

C'est
décoction de tubercules de Kuzu en main que la modeste troupe s'est
réfugiée près du foyer. Le philtre conserve une saveur plus qu'
improbable mais le gage de son efficience dégrisante n'est plus a
établir...



Les
deux sœurs confabulent tendrement tandis que Caprie sonde œil en angle
Bill qui n'exprime lexie et demeure atone et moite vis a vis des
flammes crépitantes.



- Ben, tu croyais quoi? Qu'il allait sauter de joie? Il aurait fallu pour ça qu'il soit prévenu déjà...

- Oui, ben, j'ai oublié, j'avais l'esprit ailleurs.

- On peut savoir ou ? Non! Vaut mieux pas...

- Commence pas.



Le minotier semble se rétablir
paisiblement de l'ablution inopinée qui s'est abattue des nues. Son
esprit a présent moins abreuvé par les brumes du tord-boyaux, la
déraison plus raisonnable.
Toutefois Caprie estime l'atmosphère de la pièce insolite... Pas
vraiment désagréable, mais... étrange... Puis elle goute sans affection
le calme de Bill...



- Vous voulez que je vous prépare ce fameux bain Bill? Sourit-elle en sa direction tentant de trancher le silence. Elle se lève alors doucement, dépose la tisane.

-Tu veux que je le déshabille? Gausse une frangine railleuse.

Une chiquenaude vigoureuse sur le crane sera l'unique réplique de la peste au passage.

- Dites moi, ou se trouve ce tonneau, cher ange?



Ximene confie alors un parchemin froissé dans la main d'une Caprie, l'esprit a d'autres conjectures, - J'ai oublie de te remettre ceci, tu le liras plus tard S'excuse t'elle maladroitement reprenant derechef sa conversation avec sa décoction.



La
brune ne s'en préoccupe guerre plus, prend les choses en main, dont
l'une est déjà embarrassée, et se dirige vers la porte qu'elle ouvre
prestement.

- Laissez, je trouverai bien cette bassine moi-même, quelque part! Clame t'elle en sortant d'un pas précipité et motivé, claquant la porte derrière elle.

-Kof... Kof... Si je peux me permettre une suggestion, "Cher ange" -Trop drole- On ne devrait peut être pas la laisser seule trop longtemps... Déclame
l'oiseau de mauvaise augure de sa voix d'outre tombe replongeant au
plus vite dans son verre l'air d'avoir l'esprit ailleurs, se disant que
le mal est maintenant fait...