Caprie, Voyage auX centreS de leur terres
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Caprie, Voyage auX centreS de leur terres

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 [RP] Debout les GeuX!!!

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*Caprie*

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MessageSujet: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMar 28 Oct - 16:01


28 Octobre 1456

Mimizan


L'iode... vivifiante fragrance qui lui a toujours tant manquée...
A nulle autre comparable, seule cette odeur lui fait cet effet.


Caprie chevauche tranquillement, Malin semblerait presque connaitre le chemin, s'il n'y en avait pas qu'un a arpenter.
Elle ferme les yeux quelques instants, respire longuement afin d'emplir
ses poumons et tout son etre de cette odeur enchanteresse et
enchantée...
La nature ne s'est pas encore éveillée, l'heure est encore a l'engourdissement pour tous sauf pour elle, insomniaque avérée.
Mais les premiers rayons du soleil ne tarderont pas a pointer,
dardant de sa lumière zébrée, les pins tamisant la clarté jusqu'au sol
couvert de fougères parfumées.
Une automnale odeur de champignon emplie l'air marin, la pleine
lune récente et la douceur des températures ont du faire merveilles sur
les poussées de cèpes et bolets.

Impossible de résister.
Elle tire sur le harnais de son cheval stupide qui a une fois
encore bien du mal a appréhender correctement la commande au premier
coup et se range avec sa monture sur le bas cote.
Caprie saute prestement a terre et lie distraitement l'animal a une branche d'arbousier.
Un sac de jute en main, et la voila partie a la recherche de ses champignons préférés.
Son secret pour toujours si facilement les trouver?
L'odorat, uniquement, sens de prédilection, si fortement affute.
Elle ne s'est jamais trompée, elle sait qu'elle peut s'y fier...

La tache est prestement achevée, il suffisait de se pencher au pied
d'un chêne, et oui, les vrais, c'est pas sous les pins qu'il faut les
chercher...
Le sac débordant de la délicieuse denrée, elle reprend la route en direction du Mimizannais...

Première étape, l'océan bien sur. S'asseoir et se contenter
d'apprécier, de respirer, de se poser, se rassurer par l'élément adoré,
qui a pourtant bien failli l'emporter.
Elle révérait de se baigner, mais la fraicheur du jour naissant et la fatigue du voyage sont de mèche pour l'en dissuader.
Se rappeler cette baignade qui a mal tourné.
Comment l'oublier?
Ses cordes vocales chaque jour sont la pour lui rappeler.
Sa voix de femme elle n'a jamais récupérée, mais si elle y réfléchis, ce ton grave n'est pas fait pour la gêner.

Il faut bouger, y aller avant de ne laisser le sommeil l'accaparer.
Caprie secoue le sable amassé et se remet en scelle avec vivacité.
Bien, maintenant, il faut se remémorer...
C'est ou qu'il habitait?
Elle est bien loin cette dernière soirée, et pourtant elle est
toujours restée bien présente, comme un petit bonheur qu'on aurait
cache, choyé...

A force de bouger, Caprie fini par se dire que tous les village se ressemblent, toutes les ruelles de la même façon arrangées...

Elle arpente a dos d'animal les allées une a une, tentant de se rappeler, un volet, une enseigne qui s'agitait...
Quartier de la plage, c'est la seule indication fiable qu'il lui reste de façon avérée.
Cette facade... une bouteille de terre cuite oubliée près de l'entrée...
Ce même récipient qui contenait l'alcool infâme qu'il lui avait gentiment donné.
Elle est arrivée, elle le sait, son souvenir se fait maintenant plus clair, elle ne peut aucunement douter.

Sauter de l'animal, a l'anneau l'attacher...
Et maintenant qu'est ce qu'on fait?
A cette heure il doit encore être dans les bras de Morphée.
Elle serait bien allée l'y retrouver, dans ses bras cela doit être agréable de se lover...
Bien entendu, je parle de Morphée...

Elle se dit que crocheter la serrure et entrer serait des plus cavalier.
Mais elle se dit aussi qu'elle n'en ai pas a son coup d'essai!
Sa dague effilée fera merveille a cet effet.
Sitôt dis sitôt fait, la voila malicieusement entrée.

Elle jette un regard a l'entour. La pénombre, il faut un peu de
temps pour s'y habituer, mais les papiers huilés de la fenêtre laisse
déjà transparaitre quelque clarté.
Elle ressort chercher le sac de jute encore harnaché.
Elle sait pas lui ce qu'il fait quand il est levé, mais elle, elle est affamée.
Caprie se met en quête d'une poêle, d'ustensiles, a mouvement feutrés pour ne pas l'éveiller.
Elle ajoute une ou deux buches dans l'âtre, ravive le feu, dépose le récipient a chauffer.
En moins de temps qu'il ne faut pour le dire les cèpes sont nettoyés et émincés.
Un peu de graisse, et l'odeur appétissante commence a emplir la maisonnée.
Les champignons sont en train de rissoler, son ventre se met a gargouiller.
Quelques épices et les voila prêts a être dégustés.
Elle dispose le met dans un plat en terre et s'assied, fourbue par cette nuit passée a chevaucher.
Elle picore délicatement dans le plat, perdue dans ses pensées,
n'osant pas monter, de peur de le réveiller, de peur de l'effrayer,
bien qu' aux pas de loup elle soit habituée...
Quand même, s'il était devant elle, elle serait plus rassurée...
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*Caprie*

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MessageSujet: Debout les Gueux!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyJeu 30 Oct - 16:07

...Elle est là, à minauder avec la nourriture, l'esprit ailleurs...

D'un geste leste, elle se saisit d'une jatte de l'infâme alcool qu'elle a pourtant si souvent regretté.
Opercule saisit avec ses dents carnassières, craché au loin, elle porte le goulot a ses lèvres, laisse glisser le liquide qui réveillerait un mort dans sa bouche sans vraie délicatesse.
La brulure est intense, le gosier enflammé, il y a la de quoi être bien mieux réveillée.
Caprie grimace un instant sous l'effet, après tout elle est seule autant en profiter, pas besoin de jouer la maline, nul spectateur a la reluquer.
Elle s'affale au fond du siège, pieds sur la table, confortablement installée, les doigts léchés minutieusement a chaque bouchée, une bonne rasade pour faire passer, elle finira soule et après...

Bientôt repue, elle pousse le plat au plus loin, l'odeur de la nourriture lui donne toujours la nausée passé le repas.
Ne reste que l'alcool entre les cuisses et la pièce qui pousse a se souvenir...
Les yeux perdus dans le vague, ou plutôt sur le mur, elle laisse vagabonder ses pensées.

C'est vrai, les ragots et racontars c'est pas vraiment son fort.
Mais a plusieurs reprises ce qu'elle avait entendu sur lui l'a gênée, jusqu'à ce qu'elle n'y tienne plus et vienne par elle même vérifier.

Citation :
"Il se terre, un véritable ours, on ne le voit plus, il ne s'exprime plus, a croire qu'il n'a plus gout a rien, encore moins a la vie..."

Voila qui est suffisant pour s'en inquiéter a son sens.
Lors de cette période sa vie maudite, en quelques regards, quelques gestes, quelques mots somme toute anodins, il avait su lui insuffler un souffle, une lueur dans les ténèbres, comme un espoir de joies potentielles a venir.
Il ne se connaissait qu'a peine, quelques heures a échanger tout au plus, mais a aucun moment il n'avait ménagé sa bienveillance a son égard. A aucun moment celle ci n'a été feinte, ces choses la se sentent.
Et surtout a aucun moment il n'a désiré en tirer parti.
Il s'est contente de donner sans rien attendre, et même rien accorder de ce qu'elle avait voulu lui subtiliser...

Un sourire s'affiche au fil de ses tendres souvenirs.
Il semble qu'il soit venu de lui rendre la pareille.

Caprie inspire profondément, le poids du voyage commence a être lourd a porter, ses yeux qui la piquent ne pensent qu'a se fermer d'un repos bien mérite.
Mais il reste campement a dresser, ceci est simplement au dessus de ses forces.
Un regard a la ronde avant de se rappeler que son cheval est encore harnaché, toutes ses affaires y sont rangées.
Elle va déjà commencer par les ramener.

Caprie se lève lourdement, d'un pas trainant ramène besace et autres biens qu'elle entrepose dans un coin.
Elle se défait lentement de ce qui semble somme toute incongrue en ce lieu.
Déboutonnée la ceinture de son épée, déliée le fouet qui y est attaché et rangée la dague avec le tout.
Voila bien comment se sentir de suite plus légère.

Le jour commence maintenant a pointer son nez plus franchement, elle se tourne et se retourne... Impossible de se décider.
Non pas que l'idée de s'installer a terre puisse la gêner, mais si elle est juste un peu honnête, c'est pas vraiment la qu'elle a envie de se nicher.
Un rictus espiègle aux lèvres, elle pense qu'après tout ils ne sont plus des enfants, qu'il faut aussi savoir arrêter de jouer.

Caprie se dirige d'un pas aérien en direction de la chambre.
La porte légèrement entrouverte permet d'entendre le souffle de la respiration de l'homme endormi.
Elle s'appuie un instant au chambranle de la porte, simplement écoute, le regarde en souriant, attendrie...
Il lui a manqué le démoniaco-angélique Bill, plus qu'elle ne l'a compris visiblement.
La pièce respire la sérénité que la nuit a oubliée, dans la pénombre elle devine ses formes, sa silhouette...
La paillasse l'attire telle une panacée.
Les effluves de la pièce, odeur de sommeil, de rêves et d'irréalité, embaument de sorte qu'elle ne peut y résister.
Caprie entre alors avec la plus grande délicatesse, sans refermer la porte afin de ne pas prendre le risque de la faire grincer.
Elle laisse lentement glisser ses effets au sol, il ne reste a présent que les bas a retirer pour se trouver nue en intégralité.
Elle frémit doucement de la fraicheur du petit jour, contourne le cadre en bois et vient soigneusement s'allonger près de lui.
Elle peut maintenant librement le contempler.
Sa bouche gourmande ne résiste a la tentation de ce cou et s'y pose telle une brise qui a son contact vient s'enflammer.
Elle s'allonge, puis se colle de tout son long contre son corps, contact charnel dont elle a déjà rêvé, aucune honte ne vient l'animer a profiter impunément de la situation.
Sa main sur son bras vient se poser, puis glisse ostensiblement, avec bonheur, ses doigts se réjouissent du contact de sa peau d'homme alors que de bien bas instincts embrase son bas ventre.
Mais elle n'est pas ici pour l'ennuyer, redoute de le réveiller et cet instant magique achever.
Alors elle l'étreint simplement avec tendresse, l'effleure de baisers a peine perceptibles, ferme les yeux de volupté et se met simplement a ronronner...
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MessageSujet: Debout les Gueux!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyJeu 30 Oct - 16:14

Insidieusement la torpeur apparaît, la chaleur de son corps près d’elle, son contact tout contre, ca a quelque chose de rassurant, assez pour laisser son esprit vagabonder entre rêve et réalité…

Dormir, dormir, puis quoi encore…
Faire tout ce chemin, pourquoi ? Pour ca ?
Aller se pieuter en bonne fainéante affligée d’un désarroi pathétique induit par l’insipidité d’une vie stérile ?
Ne pas se laisser sombrer, se secouer, ouvrir les yeux et lui parler…
Tant d’heures à chevaucher, tant de contrées traversées, tant de routes croisées, trop d’hommes dégustés, le sang répandu a jamais, la haine de leur race qui s’est installée, impossible a décrotter…
De tant de turpitudes fades s’être gargarisée…
Trop de vie avoir froidement ôtées…
Trop de temps a chemin chercher…
Avoir choisi la vengeance pour seule compagne.
La violence pour guider son bras… Songer a retourner son arme contre soi parfois…
Haro au monstre, Sus à la sanglante !!!
S’être égarée et ne plus savoir ou regarder…
Au hasard des souvenirs se rappeler, qu’une fois déjà il a su l’apaiser.
S’inquiéter pour lui, regretter de s’être fâchée, il l’avait blessée, elle s’était elle-même blessée, de ne pas avoir pu saisir ce qu’il lui disait.
Vouloir le revoir une dernière fois, ils savaient que ca arriverai.
Se querir de lui de sa sante pour ne rien avoir a regretter.
Aller au bout ou du moins tenter.
Se réveiller sur le champs, pas de temps a perdre en sommeil éthéré !!!
Avoir envie dans ses yeux plonger et une fois, une fois au moins, dire la vérité.
Cesser de se cacher, cesser de minauder, la fin approche, elle le sait.
C’est ainsi dans son corps que c’est inscrit, alors juste vouloir jusqu’au bout profiter, cette chienne de vie, savoir qu’on va la pleurer, que des instants comme celui-ci on les amène avec soi pour l’éternité.
Penser que c’est certainement cela qui dans la tombe doit vous réchauffer, des instants magiques, des souvenirs chéris, des regards de tendresse, se sentir belle dans les yeux d’un homme pour atténuer l’image putride que reflète le miroir.
Se sentir humaine au moins un fois, savoir dire que l’on aime.
Ne pas craindre de dire, ne pas avoir peur d’avouer, laisser le masque tomber, s’ouvrir, même écorchée, même si ca fait parfois mal a en crever.
Savoir dire au moins une fois ce que l’on veut vraiment, avouer timidement : « c’est toi, tout simplement »
Fermer sa grande bouche et lui laisser ainsi entendre, que les mots échangés s’ils ne sont dits, ont valeur édulcorée face a la vie.
Penser que jouer a faire semblant, ne vaut rien alors que l’on est plus enfants…
Seulement désirer être proche de lui, juste vouloir percevoir la beauté et la complexité de son âme au travers de ses yeux, envisager uniquement prendre tendrement sa main dans la sienne, plaisanter, le connaître ainsi, en réalité.
Ouvrir les yeux maintenant, d’un souffle de vie sursauter, tout envisager pour ne pas emmener de regrets, quand cette saloperie de l’intérieur aura fini de la bouffer, il sera trop tard pour dire on efface et on refait.
Alors profiter, seulement, ne rien espérer, faire taire les douleurs ou au moins les masquer.
Lui sourire et lui avouer « tu me manqueras, tu m’as manquée… »


Leger sursaut avant d’ouvrir les yeux.
Etat de conscience confus, la lumière diaphane qui pénètre la pièce.
Caprie sourit presque timidement, se redresse sur un bras et le dévisage confusément…
Ses doigts agiles se porte sur son visage, dessine ses traits avec délicatesse…
Ses lèvres a son oreille se penche pour susurrer dans un souffle :

« Bill, cher ange, réveillez-vous, je vous en conjure… Ouvrez les yeux, regardez-moi… »

Elle redresse lentement son visage pour se placer face au sien, sa bouche impertinente effleure la peau des ses joues, exquise rudesse de ce derme de male qui griffe ses lèvres d’une brulure indécise.

Fermer les yeux juste un instant afin d’enfermer a jamais la fragrance de son odeur, mise a l’abri dans le flacon des souvenirs olfactifs, bien refermer pour être certaine de partir avec a jamais.


« Mon ange, ouvrez-les yeux vous dis-je… »


Elle le contemple, ne se lasse pas d’embrasser ses lèvres avec la tendresse la plus infinie, gouter sa bouche comme on le ferait d’une friandise interdite, mordiller délicatement, esquisse d’une douleur imaginaire.
Sa main navigue sur son torse avec un zeste d’appréhension, seulement un zeste, qui ne saurai aucunement l’empêcher d’oser plus s’il décide de rester endormi…
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptySam 1 Nov - 6:23

Bill Boquet

[RP] Debout les GeuX!!! 080818015641131552391668

Il y avait longtemps que l’amas de chair et d’os vautré sur le lit n’avait si profondément sondé les profondeurs abyssales du sommeil, qu’il parcourait d’apnées en légers sursauts ponctués de bruits de langue et de retournements voluptueux, dans un sommeil éthylique proche du coma.

La visiteuse avait beau se mouvoir avec légèreté et discrétion, l’oreille du dormeur battait pavillon chercheur et donnait quelques alertes à ses autres sens endormis, sans parvenir toutefois à interrompre sa sarabande onirique avec Morphée. Son esprit comprenait bien qu’il se passait quelque chose autour de lui mais s’obstinait à poursuivre la futile recherche de l’un ou l’autre rêve dérisoire qui ne lui venait plus depuis bien longtemps. C’est à peine si la présence de l’intruse provoquait quelques borborygmes abscons.

Bien que l’ouïe soit déjà en éveil, cela ne suffisait pas.

Puis flûte, il ne faisait jamais les choses à moitié et quand il dormait, eh bien il dormait, pas moyen de l’en sortir tant qu’il ne l’avait pas décidé si l’on n’employait pas les grands moyens.

L’odeur du repas avait beau s’insinuer dans toute la pièce, s’insinuser à chaque respiration, les effluves lancinants de cet alcool brutal avaient beau charger l’atmosphère et puis, surtout cette fragrance de vie, cette présence étrangère et étrangement familière emplissaient ses poumons, irradiaient ses membres d’une sensation insolite. Et pourtant rien.

Bien que l’odorat soit en éveil, cela ne suffisait toujours pas.

Et puis quoi ? Qu’est ce qu’un simple paysan aurait eu à craindre d’une agression nocturne ? Même si on en avait voulu à sa vie, il n’en avait plus vraiment cure, sachant que sa seule raison de vivre allait bientôt disparaitre. Une page trop lourde à tourner, pas la force, pas l’envie, pas le temps et un infime espoir que toutefois le destin dévie.


Dernière édition par *Caprie* le Dim 9 Nov - 22:02, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptySam 1 Nov - 6:37

Bill Boquet

[RP] Debout les GeuX!!! 080818015641131552391668

Nul espoir, nulle douleur
Et en somme aucun regret,
Nul transport, nulle rancoeur
Et si peu de projets

Se moquer de tout
Et surtout de soi-même
N’éprouver nul courroux
Rien n’en vaut la peine

Ne s’étonner de rien
Ne voir que vacuité
Dans ces piètres destins
Que d’autres iront chercher

Vivre au ralenti
D’avoir trop vite vécu
Oublier l’ennui
Morne d’avoir tout vu

Qu’importe les chimères
Que meurent les souvenirs
Quand reste le désert
Juste vouloir s’endormir

Ne plus jamais rêver.
Quitter les illusions
Ne plus se leurrer
N’avoir nulle passion

Traverser tant d’épreuves
Pour atteindre le vide
Qui de poison abreuve
L’existence insipide

Toi la douce, la colombe,
Substrat de tendresse aimée
Sur qui soudain tombe
Un si infâme couperet

Où que tu ailles, où que tu sois
Tendre acolyte, femme de ma vie
Reviens me hanter ici-bas
Pour que jamais je ne t’oublie.


Du mouvement. Il y a de la vie dans cette chambre, cette fois on le frôle, on le touche. Bon sang que cette machine qui lui sert de cervelle est rouillée, faudra-il vraiment incendier sa couche pour qu’il daigne ouvrir un œil ? Il s’enfonce dans sa léthargie, refuse d’en sortir, comme l’ours qu’il est devenu prolonge l’hivernage jusqu’au dernier souffle permis.
Une main fébrile le parcourt et ranime un vieux frisson.

Bien que le toucher soit en éveil, cela ne suffisait pas.


A l’aveuglette partent ses lèvres,
A la rencontre de l’inconnu
Inquisitrices, savourent la fièvre
Que leur offrent une épaule nue


Bien que le gout soit en éveil, cela ne suffisait pas.

Mais quatre sens rendus curieux
Alertent enfin le cinquième
Et finalement s’ouvrent les yeux
Un jour nouveau d’un matin blême


L’image s’imprime dans sa conscience
Une certaine réminiscence…



Il marque un temps d’arrêt, se débat un peu, se retourne, observe la chambre, comme un nouveau-né, à la recherche des premières évidences pour se rassurer.


Citation :
« Bill, cher ange, réveillez-vous, je vous en conjure… Ouvrez les yeux, regardez-moi… »
« Mon ange, ouvrez-les yeux vous dis-je… »


Cette voix… ce timbre un peu éraillé, ces inflexions graves qui frappent le ventre de plein fouet...

Pas possible, je dois encore rêver…

Il la regarde sans comprendre, cligne des yeux, l’esprit encore dans l’étoupe, se frotte le visage, déglutit, un peu hagard. Que s’est il passé ? A-t-il bu au point d’oublier ce qu’il a fait la veille ?…

Avance une main vers son visage, la pose, trace ses contours, remarque une ridule d’amertume, la moue plus boudeuse, une froideur plus prononcée, un voile dans le regard…

Il la dévisage sans un mot, comme s’il était naturel qu’elle soit là. Pressent que le moment est grave, impression rehaussée par la nudité sans fard de l'impudique.

Non, il en est sur, la veille il était seul. Mais c’est comme s’ils s’étaient quittés la veille. Et à vrai dire… une retraite suivie d’une existence d’ermite, ce temps là n’a pas compté. Ils se sont quittés la veille. Et la veille, il la faisait rire.

Vous… comment allez vous ? Je croyais que vous partiez avec votre canasson mais vous avez fait demi-tour en somme, têtue que vous êtes.

Lui sourit

Je suis têtu aussi, vous le savez. Vous avez l’air si fatiguée… Reposez-vous un peu. Je suppose que vous avez plein de choses à me raconter… et j’en ai tant à oublier.

Il se saisit d’une étoffe de literie et s’en fait un pagne avant de se lever, essayant de masquer la lourdeur de ses pas, la regarde et recouvre sa nudité qu’il a feint ne pas voir, la borde avec soin et va se toiletter.


Dernière édition par *Caprie* le Dim 9 Nov - 22:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptySam 1 Nov - 17:42

Un soubresaut...discrète oscillation de l'inconscient, extase d'un sommeil sans rêve ne voulant libérer son étreinte...
Aphasie de la vie, l'esprit qui se rebelle, le cher ange a ouvrir les yeux cherche a se motiver...

Son regard enfin... Un peu hagard, encore embue des réminiscences de la nuit... puis la conscience qui fait son apparition et enfin une lueur de compréhension... les questions, l'entonnement qui font place au souvenir et a l'acceptation...
Ce linceul de tristesse qui recouvre la flamme de la vie sensée animer son regard... Le manque d'expression qui reflète les ténèbres de ses émotions...
Elle ne s'est pas leurrée, elle le savait... qu'il n'allait...

Sa main déposée sur son visage, la tendresse d'une caresse meurtrie.
Mais rien n'a changé.
Ce lien si subtil et si fragile qu'ils avaient tisses, est toujours bien présent, touchant de fragilité.

Citation :
-Vous… comment allez vous ? Je croyais que vous partiez avec votre canasson mais vous avez fait demi-tour en somme, têtue que vous êtes.
-Mon cheval est bien plus têtu que moi encore, en effet, il a décidé de rentrer...

Connivence jamais achevée, sourire emplit de complicité a peine confessée, comme effleurée...
Irréalité subtile d'une situation trop souvent rêvée...

Son sourire... joliesse presque forcée, derrière entrevoir le chagrin et les choses qui font mal...
Faire semblant de ne rien remarquer... respecter sa pudeur, son jardin secret...
Quand il le désirera, il saura lui parler...

Citation :
Je suis têtu aussi, vous le savez. Vous avez l’air si fatiguée… Reposez-vous un peu. Je suppose que vous avez plein de choses à me raconter… et j’en ai tant à oublier.

Lui sourire a son tour, être bien dans cette réalité, simplement profiter.
Citation :

Je ne suis jamais fatiguée cher ange, vous le savez...

Elle se glisse alors a l'endroit ou il a laisse ses rêves et ses pensées, se blottir dans la chaleur et l'empreinte que son corps a laissé.
Caprie se laisse couvrir, se love de ses attentions autant que de sa couverture qu'il lui impose, faignant de trouver banale son impudeur provocante.
Recroquevillée, elle le regarde se sauver, attendrie pas sa peine si mal masquée, émue par son trouble qu'elle ressent comme si elle lui etait propre...

La torpeur l'envahit cette fois de façon sereine, ses yeux se ferment, lentement, son esprit s'égare, voyage, plus près de lui encore... Son sourire serein ne la lâche pas alors que Morphée vient la cajoler...
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*Caprie*

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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMar 4 Nov - 14:45

Bill Boquet

[RP] Debout les GeuX!!! 080818015641131552391668

Guidé par la routine, il se faufile dans son réduit réservé aux ablutions, ne pensant à rien, comme si rien de particulier ne s’était passé. Tout de même, il évacue l’eau croupie qui sommeillait dans la bassine depuis une éternité, marque un soin un peu plus appuyé à sa toilette et choisit des vêtements un peu moins ternes qu’à l’accoutumée. Pas qu’il cherche à être à son avantage, aucun calcul là-dedans, juste que… enfin une impression qu’il faut agir comme ça.

Un semblant de vagues réflexions s’anime au fin fond de sa mémoire, des prémices de questions imprécises qu’il chasse de ses pensées. Il sera toujours bien temps de se les poser plus tard si vraiment il est désoeuvré au point de s’embêter avec ça.

Se mouvoir sans bruit est un exercice inhabituel pour lui, il y a bien longtemps qu’il n’a du préserver le sommeil de quiconque. Les reliefs du repas matinal trônent encore sur la table, il en examine les traces…

Citation :
Pouah ! Des champignons à cette heure matinale, il faut avoir faim… Faim ? Tiens… J’ai faim, moi…

Sensation oubliée à force de précéder les envies du poids des habitudes. Il graisse une tranche de pain et l’accompagne d’un morceau de viande à peu près mangeable, savoure en se disant que la prochaine fois ce sera un peu plus frais. Tout de même quand on reçoit...

Il tourne un peu en rond dans la pièce, ne sachant s’il doit attendre qu’elle se réveille ou vaquer à ses occupations réglées comme un métronome. Trouve les maigres bagages de la voyageuse entreposés dans un coin, les range différemment comme pour y laisser ça touche personnelle, leur cherche une place dans un placard puis se ravise… Qui sait si elle va rester, au fond, elle n’est peut-être que de passage et a probablement l’intention de repartir le soir même…Elle est si imprévisible.

Il s’approche de la couche où la forme endormie respire doucement. Observe le visage qui émerge de la literie, sous les cheveux épars qu’il ne peut s’empêcher de peigner du bout des doigts pour démasquer les pommettes. Elle semble paisible, confiante, abandonnée… bref, bizarre, elle qui semblait toujours sur ses gardes. Il sourit en remarquant qu’elle est étalée de tout son long, signe de bien être exceptionnel pour elle qui doit sans doute être habituée à dormir recroquevillée sur elle-même, prête à bondir en cas de menace.

Des résurgences de leur première rencontre se cristallisent dans quelques images, des échos d’éclats de voix surgissent de sa mémoire et l’étonnent un peu de par leur vivacité. Elle était si fière, si opiniâtre, presque lunatique, défiant quiconque osait la regarder avec trop d’insistance. Il sent bien qu’un rouage s’est brisé, il l’a vu dans ce masque de souffrance qu’elle cachait sous son sourire un peu faible.

Allons donc, élucubrations que tout cela, elle est fatiguée c’est tout. Bill se reproche déjà ce moment d’alanguissement, va enfiler ses bottes et sort au grand jour. Il s’approche du cheval qu’il n’avait jamais vu que dans la pénombre, vérifie son licou, lui porte à boire et quelques légumes fanés.

Les tâches habituelles se succèdent durant cette matinée automnale, nourrir les bêtes, déplacer les sacs de blés,faire tourner le moulin, s’occuper du potager,nettoyer la barque, automatismes ruraux parfaitement acquis qui sont censés remplir une vie, jusqu’au jour où on s’aperçoit qu’ils sont incapables de combler un vide soudain. Il maîtrise trop les gestes à accomplir pour devoir se concentrer, il pourrait faire tout ça les yeux fermés, sans devoir y réfléchir. Le travail ne lui occupe pas assez la tête. Il chasse à nouveau cette voix intérieure qui lui demande si tout ce qu’il fait a encore un sens. Ne pas penser, surtout ne pas penser, essayer de se laisser aller, quitte à se laisser emporter par cette lame de fond, il n’y a rien à perdre, il faut toucher le fond pour rebondir. Ou alors s’efforcer d’adopter cette fatalité propre aux rustiques, accepter le destin comme inévitable et continuer à louvoyer entre les coups du sort, insensible, comme un baudet ahanant sous le poids de son faix .

L’après-midi est déjà bien entamé lorsqu’il s’en revient chez lui, après être passé par le marché, ramenant quelques denrées. Il se demande si son invitée dort encore, si elle est déjà réveillée, voire même déjà repartie. Et malgré ses efforts pour rester impassible, cette dernière idée l’inquiète un peu. Il presse le pas et arrive en vue de son logis.


Dernière édition par *Caprie* le Dim 9 Nov - 22:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMar 4 Nov - 14:50

Un éperon dans l’œil, similaire est la perception qui la sort du sommeil et l’entraine doucement vers un état de semi lucidité...

La clarté du jour a fini de gagner la chambre et résolu de la tirer de sa léthargie, forcément bien trop déplacée à cette heure…
Un œil se hasarde de s’ouvrir, sitôt injurié par la douleur fulgurante comme si cet éclairage la perforait de part en part.
Un grognement d’humeur s’en escorte.

A son tour le reste de son être s’éveille, la rappelle a l’ordre a haut renfort de courbatures diverses et douleurs variées.
Malgré tout, elle s’étire de manière féline, appréhende au toucher le linge de lit, faste auquel elle n’est plus familiarisée.
Sa main s’évade comme a la recherche tangible d’un réconfort incertain sans nulle pensée cohérente.

Caprie déplie ses muscles un a un, excite leur activité par de légers mouvements et se motive a ouvrir les yeux et affronter la lumière.
Pourtant elle est si bien la, bercée par la torpeur du faste presque majestueuse de la couche a l’instar de ses habitudes de sol.
Soudain un sursaut de conscience anime son entendement et son corps s’en suit : Bill !
C’est pour lui qu’elle est venue et non pas se vautrer dans le stupre du confort !!!

Son ouïe lui fait sentir que l’oiseau a déjà pris son envol, alors ses entrailles se serrent d’une incommodité presque nouvelle pour elle : la crainte.
Ou peut-il être, et surtout dans quel état d’esprit ?
D’un geste trop vif elle se redresse, la brutalité de l’opération la laissant quelque peu étourdie… Mais elle en fait fi.
Ces vertiges sont devenus monnaie courante récemment, il faut croire que l’on s’habitue a tout.

Simplement parée de la courtepointe elle virevolte a la recherche de traces qu’il a pu laisser, d’indices sur sa condition…
Quelques miettes de pain rassis, vestige de ce qui devait être de la viande, au moins s’est-il nourri.
Le questionnement laisse place a la nausée face a la pitance, gérer les haut-le-cœur n’est pas toujours une mince affaire.
Mais non, certes non elle n’est pas ici pour s’apitoyer sur son propre sort mais uniquement sur celui du cher ange.

Alors Caprie se secoue, elle ainsi que ses cheveux en bataille.
Il faut au moins se vêtir et se débarbouiller. Ne pas rester dans cet état proche du pitoyable.
En s’approchant de ses sacs elle constate qu’ils ont été ranges, ordonnés plutôt, différemment. L’imaginer ainsi s’affairer la fait sourire.
Il est vrai qu’a nul instant elle n’a songé se demander si elle n’envahissait pas pour le moins son espace vital.

Seulement vêtue de cette couverture si mal couvrante, elle fouille dans ses besaces a la recherche de rechange, les habits déjà portés fleurent bon l’écurie et la poussière.
Pas extrêmement féminin comme fragrance.
Bien évidement ce ne sont pas de ce type de conjectures dont elle se soucis a l’accoutumée, mais il est incontestable que ce n’est pas en émanant une effluve de palefrenier que l’on redonne a un homme l’envie de sourire.

Elle est dos a la porte, la tête presque engloutie tant elle est penchée sur son fatras alors que la porte s’ouvre vivement.
Les vieux reflexes ont la vie dure quel que soit le sentiment de sécurité qui vous habite.
Sans avoir le temps d’y penser, sa main s’est saisie de sa dague a sa portée et l’a lancé en direction de l’intrus d’un geste trop vif pour être précis.
La peur l’envahie alors qu’elle reconnaît le si charmant propriétaire du lieu qui reste a peine surpris d’avoir été ainsi frôlé par l’arme venue se ficher profondément dans le bois la porte.
Elle ferme les yeux de soulagement en comprenant qu’elle restera heureusement toujours aussi maladroite au lancé.
Un léger sourire embarrassé s’imprime sur ses lèvres, elle rouvre ses mirettes et le dévisage un moment.
Son air éteint, sa mine blasée et la tristesse de son regard n’ont rien pour la rassurer.
Alors, toujours sommairement emmitouflée, elle s’approche de lui avec délicatesse, jusqu'à le frôler et pouvoir ainsi passer ses doigts dans ses cheveux avec la plus infinie tendresse.
Plus troublée par sa présence et sa douceur qu’elle ne l’aurait désiré, elle plonge un regard bienveillant dans le sien.




Citation :
"-Bonjour cher Ange…
Je vous prie de m’excuser pour ce geste maladroit… A croire que ce n’était le bon moment pour votre fin…"



Elle dépose alors un délicat baiser à la commissure de ses lèvres au moment ou sa main glisse posément sur sa joue.



Citation :
"J’allais justement partir vous chercher, vous auriez du me réveiller…
J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé par mon intrusion désinvolte…
Vous m’avez manqué…"


Elle baisse alors les yeux, elle-même embarrassée de la spontanéité de ses mots…
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMer 5 Nov - 6:44

Utopique a endiguer, chimérique a canaliser, semblable a la résurgence de la conscience qui ne consent jamais à oublier.

L’abord émouvant de cet homme, se troubler de lui la mémoire l’avait édulcoré, ivresse éprouvée outre le malaise de leurs existences conjuguées.

Désirer faire fi de sa propre affliction mais ne savoir faire autrement que laisser percuter les soubresauts de l’âme.

Cependant les dissimuler simplement et laisser se manifester ses craintes profondément, les murer dedans soi, bien retranchées.

Impression d'impuissance, gaucherie a régenter mais être certaine cependant que c'est indubitablement ici qu'elle devait poser pied a terre.

Novembre, le sol s’asphyxie sous les feuilles,
Il fait glacial, chacun notre deuil.
C’est ainsi, je dois me préparer,
Cruelle est la destinée, je sais qu’il nous faudra se quitter…

A l’ instant, je dévisage le présent, j’omets la paraitre,
Mes yeux caressent nos mémoires à naître,
Fais-moi danser, embrasse-moi.
Face aux regards, étreint-moi.

Fais-moi l’amour sur l’endroit de nos non-dits
Ivresse absolue, sous un firmament en extase,
Porte-moi vers ces lieux inédits,
Plongeons dans l’éphémère, déployons nos emphases.

Mais alors que les inconstances de mes espoirs,
Viendront blesser aux parois de ma ferveur,
Je désirerai expier, égarer la mémoire,
En mon âme n’éprouver nuls regrets, nuls pleurs…

Si seulement… tu le souhaitais…
Demain serai moins pénible,
La perspective moins horrible,
Si simplement tu caressais mes plaies…

Aujourd'hui espérance laconique,
Respire, l’air embaume le terme, le déclin…
Enlace-moi, sens-tu parfois je panique…
Tandis que nos chemins se déchireront, amour, ne lâche plus main…
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyDim 9 Nov - 22:16

Bill Boquet

[RP] Debout les GeuX!!! 080818015641131552391668

Difficile de rester de marbre face à un témoignage si peu conventionnel de bienvenue. Un peu lourdaud, fatigué du labeur, des émotions diverses et de son petit périple dans le village, véritable odyssée pour un apprenti- troglodyte, il ne remarque pas l’arrivée de la dague en sa direction, occupé à rassembler ses paniers laissés sur le seuil. Le sifflement du surin et la déflagration lors de sa morsure dans le bois s’est noyé, bien que la porte soit en châtaignier, dans les échos du fracas provoqué par l’ouverture de l’huis d’un coup de pied, trop chargé qu’il était pour procéder autrement.

Les tressaillements de l’arme vrombissent encore lorsqu’il la remarque enfin. En d’autres temps, la cocasserie de la situation lui aurait inspiré une réaction plus vive, qu’elle soit amusée ou courroucée mais, haussant un sourcil interrogateur et levant les yeux au ciel, il se contente d’un léger soupir réprobateur, se terminant par un sifflement presque admiratif.


Citation :
"-Bonjour cher Ange…
Je vous prie de m’excuser pour ce geste maladroit… A croire que ce n’était le bon moment pour votre fin…"

Je suis fort aise de l’apprendre. Je ne sais si je devrais qualifier cet accueil de charmant au demeurant ou de charmé au demeuré mais je crois que j’en garderai un souvenir inoubliable, bien plus que cette pauvre porte qui ne vous a rien fait… Enfin vous avez raison d’être sur la défensive, elle laisse entrer n’importe qui depuis hier…

Frêle sourire, taquinerie qui tente faiblement de rappeler qu’autrefois il maniait le sarcasme jusqu’à la férocité, flammèche vacillante qui tente de promettre la réanimation future du feu sacré.
Alors qu’il pénètre sans plus de cérémonie dans la pièce, qu’il pose ses victuailles au sol pour refermer la porte et récupérer la dague, elle lui administre une agression de douceur qui l’oblige à marquer le pas.


Citation :
"J’allais justement partir vous chercher, vous auriez du me réveiller…
J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé par mon intrusion désinvolte…
Vous m’avez manqué…"

Il reste un moment interdit, cherchant contenance, troublé par cet élan de tendresse ingénue et cet aveu sans fard. Les lettres qu’elle lui écrivait évoquaient ce trouble qu’elle semblait résolue à chasser de son esprit, tandis qu’il lui répondait mi-figue mi-raisin, et là, les suggestions des écrits trouvent une matérialisation inattendue, du moins parce qu’il s’est interdit d’imaginer que ce moment arriverait vraiment un jour. Et cette attitude de retenue, venant de celle qu’il considérait comme une fière insoumise, achève de le perturber. Que répondre quand on perd ses repères…

Vous êtes ici chez vous. Puis vous ne m’avez pas trop laissé le choix jusqu’à présent.


Aimable raillerie, esquive inutile qui ne sert qu’à afficher le factice détachement qu’affectionnent les hommes, trop peureux de se montrer tels qu’ils sont vraiment. Et puis cette soirée d’été, passée à jouer tous deux aux anguilles est encore vivace. Elle ne l’a pas habitué à l’appeler comme ça. Ni de lui dire les choses avec cette simplicité désarmante qui le pousse à baisser un peu la garde.

Je… j’aurais bien des choses à vous dire… plus tard…à commencer par l’expression de mon étonnement de vous voir si… chose…

Lève une main hésitante pour l’obliger à relever le menton et croiser son regard comme on croise le fer.
Sa voix perce à peine son souffle court, émergeant péniblement d’une gorge un peu écrasée sous le flot subit de paroles brassées par un maelstrom de sensations diffuses, peu rompue à cette volubilité soudaine après des semaines de mutisme.


Ne baissez pas les yeux, ça vous ressemble si peu… Où est passé votre aplomb, dites moi ? Oublié sur les routes que vous avez arpentées ? Qu’y avez-vous donc croisé pour … revenir tout d’abord et me sembler si différente…

S’il y a une seule chose que j’attends venant de vous… enfin, en supposant…


Il se reprend, soucieux de ne pas lui paraître faible, dans un élan bourru qui rompt l’alanguissement et se détourne.

Allons, nous discuterons plus tard. Habillez-vous pendant que je range un peu ce gourbi, puis nous nous occuperons du repas. Vous n’allez pas passer la journée avec quelques maigres champignons dans l’estomac et moi j’en ai assez de manger comme un indigent.
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyDim 9 Nov - 22:28

Ambiance: http://www.deezer.com/track/885711


Alors qu'il arrive comme un sauvage, chargé de victuailles de toutes natures, elle l'entend s'auréoler de railleries et sarcasmes divers...
Ils se connaissent peu mais Caprie le perçoit assez pour en faire fi au premier abord...
Pudeur mal rangée, toute masculine... Bien que mal placée soit question de point de vu... Pour l'heure elle préfère que celle ci se situe la plutôt qu'ailleurs de manière forcenée...


Citation :
Enfin vous avez raison d’être sur la défensive, elle laisse entrer n’importe qui depuis hier…

Délicat serrement d'amour propre...
Malgré qu'elle ai bien conscience que sa susceptibilité soit poussée a son paroxysme ces derniers temps, ça reste bloqué... petite bulle amere au fond de la gorge...


Citation :
Vous êtes ici chez vous. Puis vous ne m’avez pas trop laissé le choix jusqu’à présent.

Et de deux!
Elle sait bien pourtant que baisser le masque est est praxis périlleux, bien pour cela que c'est un exercice auquel elle ne selaisse que rarement aller car la maitrise en est toujours aléatoire...
Alors quand c'est de bill dont on parle...


Citation :
plus tard…à commencer par l’expression de mon étonnement de vous voir si… chose…

Mais ce fut une simple impulsion... les mots ont jaillis seuls, s'argant alors d'une indépendance qu'elle ne leur avait en aucun cas impartie...
Baisser les yeux de façon instinctive, juste pour cacher l'éclat de vulnérabilité qui veut de force apparaitre a son insu...


Citation :
Ne baissez pas les yeux, ça vous ressemble si peu… Où est passé votre aplomb, dites moi ? Oublié sur les routes que vous avez arpentées ? Qu’y avez-vous donc croisé pour … revenir tout d’abord et me sembler si différente…

S’il y a une seule chose que j’attends venant de vous… enfin, en supposant…

Cette fois s'en est trop!!!!
Un instant de faiblesse a peine esquissé, un lueur de fragilité et déjà les reproches....
Non elle n'a nullement changé, elle est simplement blessée, meurtrie a l'intérieur, rongée du dedans et épuisée...
Mais que nenni!!!
Nulle droit de cesser la représentation, la pétasse acerbe, a l'occasion acariâtre, impulsive, provocante, exubérante, voila ce que l'on veut voir d'elle... l'aspect tout simplement humain de son âme n'intéresse personne... Et bien soit... Pétasse vous voulez? Pétasse vous aurez...

La mouche est prise, l'orgueil est piqué, un sourire s'affiche sur ses lèvres, gentil, aimable alors qu'elle plonge un regard comme du métal dans le sien.


Citation :
Allons, nous discuterons plus tard. Habillez-vous pendant que je range un peu ce gourbi, puis nous nous occuperons du repas. Vous n’allez pas passer la journée avec quelques maigres champignons dans l’estomac et moi j’en ai assez de manger comme un indigent.

Alors toujours souriante elle se retourne en direction de ses sacs puis se ravise...
"Bill?...."
Juste un instant d'inattention de sa part... dommage, le soufflet part d'une telle vigueur, avec une telle dextérité, que sans lui faire bien mal, il est assez preste pour qu'il reste interloqué.
" Moi aussi je vous adore cher ange..."
Sourire cynique avant de se retourner sans plus lui prêter un regard, lâcher la couverture avec indolence et se parer des bas qu'elle a préparés sur la paillasse sans nulle pudeur, inconscience de nudité feinte, juste pour agacer, même pas pour jouer, juste pour lui faire savoir que si c'est ainsi qu'il veut la conserver, la peste peut aussi lui en faire baver...
Elle tourne alors la tête, toujours affairée a remonter son collant de laine, pied cale sur la couche...
"Qu'est-ce qu'on mange? J'ai faim..."
Seulement un regard insolant mais d'où la lueur de tendresse a son endroit ne peut être ignorée...
Bien sur il l'agace au plus haut point, mais pour lui est est revenue, même si elle ne l'avouera jamais...
Et elle préfère bien le voir ainsi, incisif, que de le repêcher dans dieu sait quel méandre ténébreux... Il remontera... un jour, quand il sera prêt, elle le sait, et qu'il le veuille ou non , elle sera pas bien loin...
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyLun 17 Nov - 23:48

Bill_Boquet

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Qu’est ce que j’ai dit ? Mais bon sang, qu’est ce que j’ai dit ? se demande-il en se frottant la joue, plus par réflexe atavique que sous le coup d’une douleur bien négligeable.

Elle a du avoir un coup de sang qui empêche de bien maitriser le geste, faisant plus de dégâts à son amour propre qu'à la joue qu'elle visait.
Il n'empêche que s'il se doutait bien jouer avec le feu, il n’a pas vu arriver la baffe magistrale, tout à son quasi-monologue paternaliste.

Il croyait avoir trouvé le ton qui convenait et paf, la voila qui… mais ça... et... mais... pfff... et en plus elle se promène à p… mais rooo, la garce !

Cette impudeur affichée prolonge sa réaction de défi, piquée au vif, insaisissable de nouveau. Pourtant il n’a pas rêvé, il a bien vu qu’elle pouvait être douce, émouvante et débarrassée de cette morgue qu’elle réserve aux importuns. Il n’est pas sur de bien la comprendre, ou alors oui, il lui faudra un effort certain pour y arriver. En attendant, ne pas broncher, encaisser sans ciller et se réserver pour la suite.


Citation :
" Moi aussi je vous adore cher ange..."

Bill détourne le regard des courbes de l'insolente, captivantes ou non, il ne faudrait pas non plus qu’il lui fasse en plus l'hommage d'un regard concupiscent sur ses déhanchements. Cela ne ferait que la renforcer et il n’a pas ce genre de choses en tête, encore moins après avoir pris une gifle, non mais ! Son flegme, réel ou feint, reprend le dessus, tandis qu’il se dirige dans le réduit qui lui sert de cellier.

Votre adoration est… piquante très chère, c’est un honneur d’en recevoir un témoignage aussi… appuyé.


Manifestement elle ne l’aidera pas à ranger son capharnaüm. Quoi de plus logique, il lui a dit de s’habiller alors elle s’habille, faut pas chercher non plus. Il s’affaire à poser ses victuailles du jour dans un semblant d’ordre quand à nouveau elle l’interpelle d’un ton des plus badins.

Citation :
"Qu'est-ce qu'on mange? J'ai faim..."

Ben voyons, moi faire la cuisine, et pourquoi pas de la couture tant qu’on y est, pense-t-il, la tête fourrée dans une alcôve dont il cherche à détailler le monceau de provisions périmées depuis l’invasion béarnaise au moins.

Heu… à vrai dire… je pensais à une grillade de viande mais j’ai pu constater que vous étiez en pleine possession de vos moyens…

Il marque une courte pause. La chaleur de la claque irradie un peu sa joue, réveillant cette sensation oubliée de griserie à l’instant ou on sait qu’on va aller trop loin, pousser la provocation un peu plus vers les limites. Il en savoure tout le sel, et pourrait être hilare s’il n’y avait pas cette gravité lancinante qui le possède encore.

Que diriez-vous d’une bonne poêlée de carottes ? Il parait que ça rend aimable. Et du poisson grillé ? Il parait que ça rend intelligent.

Caché dans les profondeurs du cellier, il imagine l’effet de ses railleries sur l’expression de Caprie, qui doit sans doute déjà préparer un uppercut fatal. Quitte à ce que ses paroles soient suicidaires, qu’une dague vienne le cueillir à sa sortie, mourir pour un bon mot ne lui semble soudain pas plus ridicule que pour une cause dont il n’aurait que faire. Mourir… Quelle pensée idiote, vraiment. Comme si l’on pouvait mourir pour une plaisanterie un rien inopportune.

Et cette réflexion superfétatoire lui donne presque l’envie de sourire.
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMar 18 Nov - 0:26

A
l'instant même ou Caprie se dit que sa verve souffletteuse fut peut
être un peu rapide, elle l'entend confusément maugréer au sujet de
l'expression de son affection a son égard...
Elle ne peut réprimer un sourire intérieur, abjurant même un temps la commissure de ses lèvres imprimer le mouvement similaire.


Elle achève d'enfiler ses effets de façon laxiste, il faut l'admettre, nulle passion subite pour les taches ménagères....
Interminable soupire.... Allez....On f'ra ben un 'tit effort Malgre tout...




Aussitôt ou elle dégage la tète de l'encolure de la houppe, les sarcasmes reprennent:
Citation :
"Carottes.... Aimable... Poisson.... Intelligent..."
Elle étrangle de justesse un éclat de rire... Tout de même, il est infernal!
Rien a faire, il faut qu'il en rajoute, avoir le dernier mot en bon mâle dominant qu'il est...


Arf... Pour la forme, ne pas laisser passer ça...

De quelques mouvements precis dans son
cabas, extraire une poignée de grains de poivre ainsi que poudre de
safran et racine de gingembre, glanes sur les marche du sud,
spécialisés en épices.


Originellement elle les destinait à la revente, les denrées rares sont toujours une monnaie d'échange idéale en cas de besoin.
Ceci dit, l'occasion de le moucher un tantinet,pour la forme, est trop belle.


Caprie le rejoint a pas feutres, l'observe avec amusement la tête dans le réduis a provision, maugréant toujours.
Elle se campe alors innocemment (ou presque) derrière, pose une main
douce sur sa hanche de bougon alors que son autre main se tend ouverte
devant lui:


"Tenez, Cher ange, quelques épices qui
accompagneront a merveille cette poêlée de.... comment dites-vous déjà?
... Amabilité c'est ça, assortie de la grillade d'intelligence.
Elles font aussi merveille, parait-il, contre les carences en virilité.
Ceci dit, même s'il s'agit la d'une légende, c'est excellent..."


Avant qu'il n'ai l'opportunité de
réagir, elle se glisse a son cote, s'élève sur le bout de ses pieds
encore déchaussés afin de déposer ses lèvres sur sa joue avec douceur.


Furtif murmure a son oreille "Je suis bien aise de voir que finalement rien n'a change, savez-vous..."

Un sourire doux ne quitte pas son
visage alors que la seule pensée qui l'habite est de profiter
pleinement de ses instants de tendre guerre que seul eux deux sont
capables de savourer.


Moments doucereux comme une frénésie de sérénité...


_________________
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMer 19 Nov - 19:15

Bill_boquet

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Citation :
"Tenez, Cher ange, quelques épices qui accompagneront a merveille cette poêlée de.... comment dites-vous déjà? ... Amabilité c'est ça, assortie de la grillade d'intelligence. Elles font aussi merveille, parait-il, contre les carences en virilité. Ceci dit, même s'il s'agit la d'une légende, c'est excellent... "

Oh le joli coup bas… Mais tu sais que tu m’amuses toi ? pense-t-il en réprimant une envie de sourire. Quant à faire le mâle offusqué, il ne s’y risquerait pas avec cette rouée qui doit certainement l’attendre sur ce terrain pour mieux lui retourner l’estocade. Le piège est trop grossier pour qu’il soit là où elle l’attend, elle devrait le savoir tout de même, tout comme elle connait son adoration très lacunaire pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à un paon.

Mais tout de même, ne pas relever l’occasion de gouailler, là il ne faut pas trop en espérer de lui.


Citation :
"Je suis bien aise de voir que finalement rien n'a change, savez-vous..."



Non, rien n’a changé. A part cette morosité qu’il espère voir s’évaporer avec le temps et qui lui donne l’impression d’être un vieux cabotin sur le retour, toujours astreint par ses tripes à répondre du tac au tac.



En effet, et vous êtes toujours aussi prévenante. C’est très gentil de penser à cet aspect de ma petite sentie… euh santé… Sachez que je compatis sincèrement à votre malheur, devoir vous promener avec de tels adjuvants en dit long sur le sinistre ordinaire de vos rencontres…

Tiens prends ça en attendant… Tandis qu’il sifflote, quelque part dans sa tête, sa petite boîte à malices est désormais en activité, plus rien ne l’arrêtera, à part l’usure peut-être. Une ritournelle improvisée s’empare de son esprit et l’occupe pendant qu’il vaque distraitement à la préparation des agapes.

Epicer épicer, oh… Epicer épicer, ah… Amusant ce mot… On peut en faire des choses avec un peu d’imagination…

Eh bien, réflexion faite, il faut savoir vivre dangereusement, mangeons, épiçons du moment que ce ne soit pas simultané, encore que tous les goûts sont dans la nature. Manger épicé, pourquoi pas, même épicé à fond. Tiens l’épicéa, vous connaissez cet arbre ? On le trouve en sapinière. Oh, ça me fait penser à cette boutade sur les troncs d’arbres, vous vous souvenez ? Faudra que je vous emmène visiter cette pinède, ça vous permettra de renouveler votre stock de poudre de perlimpinpin pour mâles poussifs mal pensants, la race n’est pas près de s’étendre, mâle heureusement.. On y trouvera peut être du bois bandé avec un peu de chance et en plus s’il est un peuplier ce sera le sapin de noël… Je me demande quelle est fesse ça fait moi, si tout ce bois dure…

Il la regarde, d’un air aussi badin que s’il lui parlait des commérages qu’il a entendus sur le marché, et termine sur le ton de la confidence, observant le pli qui barre le front concentré de l’effrontée, un peu perplexe, occupée à décortiquer l'improbable sens profond de ses propos abscons, l’air incrédule aux avanies qu’il lui dé quoi ? Qu’il lui débite.

Vous savez… en principe il ne revient pas aux femmes de tendre la perche mais plutôt le fourneau. Parole de vieux complicé… Enfin, les principes... on s'en fout un peu aussi.



Et d'ajouter en lui tendant quelques légumes à accomoder :



Tenez, amusez-vous avec les carottes, essayez de ne pas trop les faire rougir tant qu'elles sont comestibles.



Puis il continue à préparer les victuailles, l’air satisfait de sa diatribe.



Epicer épicer, oh… Epicer épicer, ah…
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyJeu 20 Nov - 13:52

Citation :
Sachez que je compatis sincèrement à votre malheur, devoir vous promener avec de tels adjuvants en dit long sur le sinistre ordinaire de vos rencontres…

Grrrrrrrrrrrrrrrrr..................

Un tit regard acide en coin... Piquée, pour le moins.... Sale..... Mais faut bien l'avouer: Touché!


Citation :
.../... mangeons, épiçons du moment que ce ne soit pas simultané, encore que tous les goûts sont dans la nature.../...
.../... Oh, ça me fait penser à cette boutade sur les troncs d’arbres, vous vous souvenez ?.../...
.../... renouveler votre stock de poudre de perlimpinpin pour mâles poussifs mal pensants,.../...
.../... Je me demande quelle est fesse ça fait moi, si tout ce bois dure…

Mais.... Nomdidiou!!!!! Mais quel.... Arffff... Tsssss... Arghhhhhh...

Plisser un sourcil d'un mouvement inconscient, s'interroger un instant sur le sens exact de sa diatribe, ne pas etre bien certaine d'avoir tout apprehendé, mais se sentir prete a bondir afin de lui arracher les yeux de facon animale....

Citation :
Vous savez… en principe il ne revient pas aux femmes de tendre la perche mais plutôt le fourneau.

Ben tiens... Ou comment clôturer le tableau du Mâle dans toute sa splendeur, sa bêtise et son culot...
Commencez donc par envisager de nourrir mes sens avant que je ne songe a nourrir votre panse cher ange...


Citation :
Tenez, amusez-vous avec les carottes, essayez de ne pas trop les faire rougir tant qu'elles sont comestibles.

Se saisir des légumes, l'air circonspect...
Lui jeter un dernier regard avant de sourire sarcastique.

[b]"Mouhahahahahahahahaha..."


Caprie gobe alors diligemment l'un des plantes potagères qu'elle croque avec vigueur et force de crépitations croustillantes.
Elle lui tourne le dos et retourne dans la pièce se vautrer sur un siège.
D'un bond elle se relève a l'affut de sa dague, revient arme en main et retourne l'attribut à fanes dans ses mains, se questionnant un instant ce qu'il attend d'elle exactement avec ca....
Intense réflexion, carotte d'une main, dague de l'autre, mathématiquement il devrait en resulter....
[/color]

Bien beau male, vous avez gagne le premier round, je m'incline...
Mais vous ne perdez rien pour attendre...
Tout vient a point....



Un petit rire raisonne encore dans son esprit.


Une boule au creux du ventre.
La colère? Pas certaine...
La convoitise du défi qui pointe son nez? Possible... Probable...
Quoi d'autre ?


Ça ne me dit pas se que je suis sensée faire de ça moi... J'me demande si y m'prend pas pour le grand Ménagier du Roy la...

Soupire interieur...

"A part ça, Cher Bill, quoi de neuf a Mimizan?
Qui est Maire?
Mon ami qui ne veux pas de peste supplémentaire au village exhibe t'il toujours sa mauvaise humeur viscérale en taverne?
Vous avez revu mon meunier préféré? Comment va-t'il?"


Non j'me moque pas, j'l'aime ben au fond... Bon très très au fond d'accord, mais quand même...

"Il parait que vous avez rencontré Feli et Saian au fait?
Longtemps que je ne les ai pas croisés... Comment va mon futur époux? J'espère que Cul-Sec lui griffe un peu le cou de temps en temps de ma part..."


Un sourire un peu triste s'affiche, lui manquent parfois ces trois la...

"Blablablablablablablabla...Blablabla...Blabla..."

Babillage incessant, et inutile n'ayant pour seule fin de noyer le poisson déjà mort qu' incarne son amour-propre chancelant... Alors que déjà pourtant, quelque part a son esprit... Certitudes? Précognition?....

Moi qui cherchais un Homme, un vrai, un qui pense pas... Mouarf...
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptySam 22 Nov - 6:39

Le regarder revenir dans la pièce, chargé de victuailles de toutes sortes, et cesser de babiller…
Oublier un instant les légumes et gentiment l’épier.


Il s’affaire déposant sur la table les diverses denrées qu’il a certainement prévu de préparer.
Caprie le dévisage, sourit ostensiblement, se laissant surprendre par les émotions plus que de raison.

Elle tente de lire sur ce visage, sur ce corps qui s’affaire de choses et d’autres.

Ses expressions, son regard presque illuminé du contentement de ses reparties bien senties, presque un éclair de vie qui l’anime a présent la réjouissent
Alors ne plus laisser place aux enfantillages et se régaler, de lui, de ce qu’il est, de la chaleur qu’il dégage, de sa beauté.


Un court instant elle ferme les yeux pour emprisonner cette image.

Elle se rappelle bien l’avoir apprécié bien sur, mais ne pensait pas de sa vue pourvoir ainsi se régaler, de sa présence se sentir a ce point rassurée.

Torpeur d’une âme constamment sur la défensive qui n’a a cet instant nulle envie de jouer, seulement de se griser de son approche et s’enivrer de ses parfums.
Elle ne peut détacher son regard de lui, toujours légume en main, d’aucune utilité, simplement une consistance se donner…

Découvrir que la solitude n’a pas que du bon alors qu’elle avait oublie ces fragments d’éternité bénits par la vie…


Elle sourit imperceptiblement, le détaillant encore et toujours du regard.
Ses entrailles se serrent alors que sa main caresse d’une manœuvre irréfléchie et tendre le manche de la dague dans ses doigts.
Elle voudrait que le temps s’arrête, juste conserver ce moment, cette sensation de bien être, cette chaleur au fond d’elle c’est si bon de se sentir pour une fois de toute turpide apaisée.

Elle sourit plus franchement redéployant ses yeux gourmands sur les fanes plutôt que sur ce corps d’homme dont l’attraction est bien trop évidente, soupire profondément, tentant de cacher futilement ses troubles et ne cessant de l’epier encore l’air de rien.


Avoir la sensation que la perfection fait parfois partie de ce monde et devoir le garder pour soi, égoïstement, le plus beau des secrets qu’il soit…
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMer 26 Nov - 0:59

Le regarder revenir dans la pièce, chargé de victuailles de toutes sortes, et cesser de babiller…
Oublier un instant les légumes et gentiment l’épier.

Il s’affaire déposant sur la table les diverses denrées qu’il a certainement prévu de préparer.
Caprie le dévisage, sourit ostensiblement, se laissant surprendre par les émotions plus que de raison.

Elle tente de lire sur ce visage, sur ce corps qui s’affaire de choses et d’autres.

Ses expressions, son regard presque illuminé du contentement de ses reparties bien senties, presque un éclair de vie qui l’anime a présent la réjouissent
Alors ne plus laisser place aux enfantillages et se régaler, de lui, de ce qu’il est, de la chaleur qu’il dégage, de sa beauté.

Un court instant elle ferme les yeux pour emprisonner cette image.

Elle se rappelle bien l’avoir apprécié bien sur, mais ne pensait pas de sa vue pourvoir ainsi se régaler, de sa présence se sentir a ce point rassurée.

Torpeur d’une âme constamment sur la défensive qui n’a a cet instant nulle envie de jouer, seulement de se griser de son approche et s’enivrer de ses parfums.
Elle ne peut détacher son regard de lui, toujours légume en main, d’aucune utilité, simplement une consistance se donner…

Découvrir que la solitude n’a pas que du bon alors qu’elle avait oublie ces fragments d’éternité bénits par la vie…

Elle sourit imperceptiblement, le détaillant encore et toujours du regard.
Ses entrailles se serrent alors que sa main caresse d’une manœuvre irréfléchie et tendre le manche de la dague dans ses doigts.
Elle voudrait que le temps s’arrête, juste conserver ce moment, cette sensation de bien être, cette chaleur au fond d’elle c’est si bon de se sentir pour une fois de toute turpide apaisée.

Elle sourit plus franchement redéployant ses yeux gourmands sur les fanes plutôt que sur ce corps d’homme dont l’attraction est bien trop évidente, soupire profondément, tentant de cacher futilement ses troubles et ne cessant de l’epier encore l’air de rien.

Avoir la sensation que la perfection fait parfois partie de ce monde et devoir le garder pour soi, égoïstement, le plus beau des secrets qu’il soit…
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyDim 30 Nov - 23:38

[RP] Debout les GeuX!!! 080818015641131552391668


Il n’est plus vraiment sur ses gardes, elle ne cherche pas à la molester bien qu’il sait que tôt ou tard elle lui fera payer ses paroles. Mais la trêve semble tacitement déclarée, la faim justifie l’émoi moyen. Et puis lui en cuisine, ben on n’est pas sorti de l’auberge il vaut mieux se concentrer tandis qu’elle fait mal la lapine avec ces pauvres carottes qui ne seront jamais qu’huit.

Bill répond évasivement aux questions de Caprie d’autant plus absconses pour lui qu’à part le nom du maire, il ne voit pas trop bien de qui elle parle et n’a de toutes façons aucune idée de ce que deviennent ses illustres concitoyens ni de la couleur des potins dont il n’a cure.
Il s’anime un peu à l’évocation de Feli et Saïan qui lui rappelle une cocasse coïncidence.Pour la seule rencontre notoire lors de son unique sortie digne de ce nom depuis sa première soirée avec Caprie durant l’été, il avait fallu que le hasard le fasse tomber sur des amis à elle.

Souvenir agréable au demeurant.

L’après midi bien entamée s’écoule dans sa sereine course vers le pré... le crépuscule, meublée de leur babil retroussé émaillé d’aimables pitreries enfantines qui agrémentent cette fin de journée.

Cela est bien trop faible pour juguler la sourde angoisse qui remonte peu à peu des hauts fonds à la surface, imperceptiblement, lorsque les paillettes du jour s’évaporent et que le lourd manteau de l’obscurité s’installe peu à peu.


La nuit hivernale entame sa danse de la mort, assiégeant une veillée déclinant en débris de basses nuées roussâtres, et ce bas roux donne heure vespérale au barouf donneur en spirale du soir encore mourant. Les ténèbres donnent l’hallali à la lie du crépuscule, en ce sublime accouplement éthéré du clair et de l’obscur aux métissages infinis, le désastre du jour répudié par l’astre de la nuit, tandis que les vaines divagations et arguties des duellistes trompant l’attente du moment fatidique, n’ont rien pu faire oublier.

Il faut y aller.

Bill sort quelques instants sur le seuil de sa chaumière, interrogeant du regard les éléments et surtout ce satané vent qui risque de lui jouer des tours. L’élément céleste s’oriente résolument vers le large, en un souffle lancinant, poursuivant les dernières chimères de lueurs purpurines aux horizons incertains, sous une lune couleur de plomb au halo cuivré.

La magie du moment qui autrefois le fascinait, le laisse de marbre, il a d’autres préoccupations que de béer extatiquement sur des jeux de lumières, il veut juste savoir si les cieux seront cléments à la réalisation de ses desseins et si le vent tourbillonne dans la bonne direction. La moue qu’il débite hâtive, dubitative, s’étale puis s’étiole, entourée d’un haussement d’épaule fataliste. Il y a mieux mais on fera avec.

Il s’habille chaudement pour affronter l’hiver, plus par réflexe que par besoin. C’est sans doute à l’intérieur de lui qu’il fait le plus froid, que la désolation poignante est la plus vivace. En somme, ses vêtements protègent plus l’atmosphère de cette glaciation intérieure qu’ils ne protègent l’hère de l’air glacé. Cette anxiété face à l’épreuve enserre ses tripes comme un étau aux mâchoires d’un acier marmoréen, brisant les rêves et espoirs, ne laissant que les ruines d’une âme en rémission de peine, des fragments d’une vie d’insouciance, belle, si belle qu’elle devenait trop précieux attrait pour le hasard, coquin de sort, trop joueur pour n’être point maladroit.


_________________
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Dernière édition par *Caprie* le Sam 6 Déc - 21:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyLun 1 Déc - 1:01

Mensongère légèreté du décor au sein même des entrailles d'une aura plombée d'une gravité pondéreuse.

Jeu de complaisance, alors que chacun d'eux sait qu'il n'est ici présence que de pudeur, peut être mal feinte, certes bien réelle, de sentiments funestes....

Babillages perpétuels, jeux d'enfants tardifs afin de permettre au temps de s'écouler et laisser la peine cheminer, inexorablement.

Il est des chemin de croix, lui se doit de progresser vers son calvaire...
Elle se doit d'être simplement présente et inapparente a la fois...
Telle l'ombre d'une présence, comme un souffle chaud venu d'on ne sait ou mais que l'on accueille avec réconfort le moment venu.

Empathie exacerbée... frissonner...
Se réfugier alors dans la dissimulation fictive de la nuit.
Le regarder s'habiller, nul questionnement à opposer, mais avec ce sentiment d'impuissance demeurer...

Toujours de lui se tourmenter...
Chercher comment son affliction alléger...
Patienter... apprendre alors l'experience en la matière.
Respecter encore...
Derrière le voile de la discrétion savoir parfois se dissimuler, être consciente que le moment n'est pas né.
_________________
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyLun 8 Déc - 0:47

Bill_Boquet

[RP] Debout les GeuX!!! 080818015641131552391668

Tandis qu’il se prépare, il feint ne pas voir le regard interrogateur de sa convive et renonce à lui bredouiller un semblant d’explication de l’inexplicable.

C’est une grande fille, elle le suivra si bon lui semble. Ce serait lui faire insulte de lui expliquer ceci-cela par le menu, elle devine bien trop facilement, il le sait, il le sent. L’abandon de toute prétention de lui dire ce qu’elle a à faire, il l’a acquis dès leur rencontre. Elle ne se mène pas, elle s’aimante, jette son dévolu si ça lui chante et s’en va quand cesse l’attraction, c’est d’une simplicité implacable et malheur à celui qui cherchera à inverser le cours des choses.

Il ressort et se dirige comme un poivrot automate vers la maison d’en face. Là, il fait jouer la clé la plus brillante de son trousseau fatigué. La clé dégage sans peine la gâche d’un pêne qui porte à ouvrir une porte qui peine à pivoter en dedans, gorgée d’humilité et de peine au triste spectacle qu’elle occulte, d’un long gémissement grinçant, comme si elle n’était pas de bois devant la misère humaine.

Bill entre et tâtonne un peu avant que ses yeux ne s’habituent à la douce obscurité. Progressivement aidé d’un rai de lumière lunaire qui zèbre la pénombre du logis, il s’affaire quelques minutes à l’intérieur, tandis qu’au dehors le bruissement de la bise hiémale redouble d’intensité, couvrant le clapotis du ressac qui parvient parfois jusqu’à ce lieu en des moments plus riants, lorsque les cieux sont plus cléments et que les humeurs sont moins chagrines.

Depuis la veille, il a mille fois redouté cet instant d’impossible irréalité, cette issue insane à laquelle il avait cru jusqu’au dernier instant préférer la mort. Etre vivant, survivant, en cet instant lui parait si veule trahison que le droit de s’accrocher désespérément à la vie dérisoire qu’il mène sans conscience lui semble incongru. Pire que cela, l’insensibilité qui s’était installée le rend glacial et méthodique.

Il laisse ses gestes se succéder sans plus penser aux événements que se sont bousculés durant cette journée irréelle, de cette main tendue au réveil matinal, improbable irruption, résurgence d’une amitié qu’il croyait en veille à jamais. Un sourd et aveugle destin la lui a envoyée, dans cette loi que seuls les dieux connaissent et qui prend tout la veille pour rendre le lendemain, brouiller les cartes de la vie pour celui qui croit la connaitre et le laisser aussi démuni qu’un nouveau-né.

Quant à savoir ce qui se passera après, il n’en sait fichtre rien. Mais l’heure n’est plus à la pensée ni aux inutiles interrogations. A quoi bon chercher où aller quand on est prêt à se laisser porter sans combattre par les aléas d’une existence qui a échappé à tout contrôle. A quoi bon…

Il prépare, hâtif, le déroulement de ce qu’il a vrillé à son esprit, et enchaîne les gestes comme s’il les avait mille fois répétés, arrime une petite besace à ses épaules et s’empare du fardeau qu’il mènera à croiser vers les plus lointains horizons, ceux là même qu’ils contemplaient ensemble main dans la main il y a quelques semaines à peine. Tout est paré pour la balade.

Il l’y emmène pour la dernière fois, comme il lui a promis.





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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyMar 9 Déc - 4:22

Le mutisme... de retour au silence...
Accablant, glacial, indigeste, oppressant...
Elle jette un œil un peu hagard autour d'elle, ne sait comment agir, quoi penser ni comment débrouiller le flots des émotions contradictoires qui la transportent.


Et maintenant, tu fais quoi maline, hein ?
T'as l'air fine!
Comme d'habitude tu sers a rien...
Juste t'es la mais tu sers a rien...
Même pas une potiche, une potiche fini toujours par avoir une utilité toute futile soit-elle...
Mais toi...
Regarde toi...


"FERME LA!!!"

Caprie se lève d'un geste vif, renverse son siège sans y preter aucune attention, les futilités n'ont pas leur place dans l'instant.
Seule l'angoisse et la peine toute empathique qui l'étreignent sont bien réelles.
Le reste n'existe pas.
Elle n'a pas conscience distincte de ce qui se trame mais elle sait pertinemment que l'instant est grave et pressent bien que l'issue peut être aussi précaire...


Rester la a faire les cent pas...
Se ronger...
Futilité du dérisoire de l'existence qui apparait telle une évidence poignante, étouffante.
Toujours de cette impuissance vouloir gerber...

Ne plus y tenir et vers la fenêtre se diriger.
Guetter, épier, se questionner, chercher, s'inquiéter, se ronger, ne savoir quelle conduite adopter...
Alors rester longtemps a s'interroger, soupirer...
Attendre...

Le regarder dans l'autre demeure entrer, appréhender de le voir sortir tout autant que l'espérer...
Ne plus raisonner et laisser l'instinct guider.
Ce soir, il n'y a déjà plus place pour la réalité épurée, ne reste que la pesanteur suffocante de la tourmente omniprésente.
Toujours elle, qui ne finit jamais son œuvre, intarissable...


Vas t'en de la.
Ta place n'est pas ici tu le sais très bien.
Vas t'en de la.
Ne t'occupe pas de lui il n'a pas besoin de toi dans les pattes.
Va t'en de la...


Hors de question tu m'entends?
Hors de question!
Je ne le laisserai pas, ou qu'il soit je serai la.
Nan... Cher ange... vous ne me verrez pas mais vous n'irez pas sans moi....
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptySam 13 Déc - 6:39

Bill_Boquet

[RP] Debout les GeuX!!! 080818015641131552391668

Mâchoire serrée, visage fermé, les yeux fixés sur un point à l’horizon lointain, il marche à pas lourds en direction de la plage.

Captée par le linceul immaculé flottant sur ses bras, la luminescence lactescente et blafarde de la nuit balise quelque peu le chemin de croix qu’il doit parcourir. L’étoffe blanche flotte, abandonnée à la fausse innocence des aquilons à qui l’on prêterait Dieu sans procession, et cette procession qu’homme unique entame a noir panache. La tristesse du crachin chagrin affaiblit le pèlerin, et chaque mouvement coûte, chaque obstacle franchi est une victoire sur le déséquilibre, un jalon posé sur l’impossible et périlleux périple. Son regard vide est ailleurs, dans les pensées fugaces que lui inspire cette randonnée funèbre, accablante consolation de n’avoir jamais osé aller au bout de leur rêve, de ne l’avoir portée de la sorte, pétillante de malice, vivante et joyeuse, jusqu’à l’entrée d’une chambre nuptiale, écrin d’un amour insolent et peut être… peut être...

Mais à quoi bon regretter, si c’était bien ça le bonheur, il n’en a pas voulu quand il était temps de le saisir, elle n’a jamais cherché à l’y pousser, sans doute savait-elle que la félicité lui faisait peur, qu’il ne l’envisageait jamais qu’en la repoussant au lendemain, enfermé dans sa débile certitude que le bonheur est une tragédie. Et qu’importe, puisqu’il est désormais inaccessible… Inaccessible, tout comme ce qui se dresse juste en face de lui, cette distance qui le sépare encore du but et qui ne semble pas se réduire, alors qu’il faiblit à chaque pas.

Il lui semble avoir traîné une éternité lorsqu’il a franchi les quelques centaines de toises qui le séparent de la lisière du village, atteignant les hautes dunes, promontoire qu’il escalade habituellement sans même le remarquer et qui lui parait soudain presque insurmontable. L’impression soudaine que la montée vertigineuse n’est pas à sa portée le démoralise un instant. Allons courage, après ça descend doucement vers la plage, ce sera presque un jeu d’enfant.

Mais le sable est moins damé, ses pas s’enfoncent plus profondément, la progression déjà malaisée se ralentit davantage et l’addition pour le jeûne trompé par l’absorption massive d’alcool se paie comptant ou pas content. C’est donc ça un poids mort. Il comprend tout le sens de l’expression. Elle qui était si légère, si pleine de vie, son corps semble peser si lourd depuis que son coeur a cessé de battre, alors qu’il la soulevait de terre sans le moindre effort.

Plus il approche la cime des dunes, plus le vent le gifle et s’engouffre insidieusement par les mailles de son surcot, ses griffes glacées lacérant son épiderme, fouetté d’une bruine obstinée et traversière, mélange d’embruns et de larmes du ciel égouttant les nuages bas. Les cruelles bourrasques le déséquilibrent, gonflent les lourds pans du suaire flottant aux rafales, menaçant de l’arracher de ses bras dont il resserre l’étreinte autour du corps sans vie. Un ultime assaut d’un Éole trop facétieux pour le laisser en paix, le pousse à mettre genou en terre, éreinté, brisé de partout et assommé. Ne pas lâcher, ne pas céder…

Moment d’égarement et d’hébétude, reprise de souffle, inventaire des faibles forces qui restent dans son corps qui n’est plus qu’une douleur intense et accablante. Il calcule l’espace qui reste à franchir, tentant de calmer la brûlure des soufflets de forge incandescents qu’en d’autres temps plus sereins il appelle poumons.
Au travers de l’étoffe, son visage touche la joue de la défunte, comme la veille au moment où elle rendait son dernier souffle d’amour dans ses bras, avant d’être emportée par le temps assassin.

Il puise ses dernières ressources de cet effleurement. Faisant fi de ses écorchures lancinantes, il se relève pour braver à nouveau les éléments qui se déchaînent à présent, farouchement décidé à mener le cortège funèbre à son terme, quitte à y laisser toute son énergie, sans défaillir, pour ne point trahir l’ultime rendez-vous de l’adieu à l'ange.

Sa silhouette se plante au sommet des dunes qu’il atteint enfin au prix d’efforts surhumains et se confronte au spectacle dantesque d’une mer furibonde, affolée par les assauts répétés des éléments déchaînés, et la descente vers la plage qu’il croyait plus facile se révèle tout aussi ardue. Ses muscles défaillent mais, mu par sa seule volonté désormais, il lutte contre la tempête ululante de tout son chagrin, étouffe ses râles de douleur, martèle le sable en s’abandonnant dans une demi chute à chaque pas rattrapée, avalant patiemment la distance qui le sépare encore de sa vielle barque arrimée à une pierre.


Là, la petite crique lui offre un abri qui le protège de la furie mistrale, les brisants retiennent un peu le bouillonnement des flots et le calme relatif est propice à l’achèvement de la mission qu’il à juré mener à son terme.

Physiquement, le plus dur est fait.

Moralement, le plus dur reste à faire.


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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptyDim 14 Déc - 2:57

Caprie s'attendait a trouver une émulation, belle croisade somme toute.
Depuis l’origine il le lui avait signifié, il n'avait jamais rien occulté à ce sujet...
Mais contre le funeste elle ne présumait pas rivaliser, face a la morbide fatalité elle se sent a présent désarmée.[/i]

N'avoir déjà plus le cœur à flamber et devoir à présent trouver la ferveur d'insuffler en son cœur un bien audacieux second souffle.
Aspirer être de taille, être armée pour ca.


C'était donc de cela qu'il s'agissait...

Au suaire avoir préféré voir voleter une toilette nuptiale, pas une parure de tombeau.

Les sanglots baignent ses joues devant la lypémanie de cette vision sans qu'elle en ait conscience.

Rester hypnotisée face à cette scène de la résipiscence la plus sinistre.
S’échouer au sol sous le faix d'un corps que ses membres ne savent plus tenir.
Les yeux vides d'expression stagner recroquevillée, accuser le choc, brutal, trop plein d'émotions.
Omettre de respirer, poitrine oppressée...
S'interroger... Ou trouve-t-il la force? ... Ou trouve-t-il la volonté ?
Penser qu'a nulle âme il ne devrait être donné de vivre si douloureuse expérience, ce type de combat ne devrait pas avoir à se livrer, pour l’avoir vécu, elle sait, ce qu'en lui il peut se passer en cet instant...
Savoir, résurgence d'émotions, souvenirs avariés d'avoir tant tenu à les calfeutrer


Caprie est consciente que seul, cette épreuve est presque impossible à surmonter.

[i]Mais penses tu que ce soit bien a toi de faire ca?
Penses tu que ce soit vraiment ta main qu'il ait envie de voir se tendre face a lui?


Douter en effet.
Incongruité d'une position à laquelle elle ne songeait pas être confrontée.
Penser que tous deux en ressortiront d'une certaine façon damnés.

Encaisser, méditer.
Un long moment est nécessaire avant de réagir au bouleversement.


S’il l’avait voulu il t’aurait parlé… Mais il ne t’as rien dit…
T’as pas compris ?


Il ne doit pas garder ca pour lui, ca le rongera de l’intérieur, ca va le miner, l’empoisonner, jusqu'à ce que l’aigreur prenne le pas sur sa vie.
Il ne faut pas qu’il soit seul à faire face.
Peut être est-ce déjà trop tard.


Tergiverser, aspecter au dehors les éléments qui se déchainent de façon de plus en plus violente a l’image de la violence qui empoigne ses entrailles de le savoir seul… la bas…

Tu le vois bien qu’il l’aime encore non ?
Ca crève les yeux, mon Dieu, ca crève les yeux !!!


Et puis alors ?
Evidement qu’il l’aime encore !
Qu’est-ce que ca peut faire ?
Et puis alors ???
Moi je veux juste entendre son cœur qui bat encore… Même doucement... Comme un sourd…
Moi mon cœur parfois s’emballe, il vole haut, peut être trop haut pour moi, mais ca m’est égal, je suis vivante... à chaque instant… Assez vivante pour deux je crois…


Partir vite, le retrouver.
Partir vite et le veiller…
Braver la tourmente, les angoisses… Braver tout pour le retrouver, désirer le protéger, de tout, de lui-même surtout.


Bien sur un moment il vivra comme un aveugle mais il ne sera pas toujours sourd…

Dans son ventre se dessine des images… leurs images…
Ne rien vouloir souiller mais simplement au besoin l’épauler.
Sentir son cœur s’emballer, ouvrir la porte d’un geste vif et dans la nuit pluvieuse se diriger le retrouver.
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*Caprie*

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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptySam 20 Déc - 20:14

L'ange

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Plus tôt dans la journée, c’est là qu’il est venu avant de se rendre au marché, muni de son coutelas encore maculé du sang d’un cochon fraîchement abattu. Fichée dans l’interstice entre deux planches, la lame effilée a mordu la coque vermoulue sous la ligne de flottaison, y laissant des fines traces de rouille et un mince opercule, qu’il a recouvert ensuite d’un bouchon de résine suffisamment léger pour ne résister que temporairement à l’érosion des vagues et aux attaques du sel.

Bill fixe à présent le mât et la voile improvisés qu’il a bricolés pour l’occasion, espérant qu’ils résisteront assez à la furie des éléments, vérifie les fixations, fait jouer les liens et se rassure, ça tiendra. Le grain s’est apaisé, comme pris de pitié par la sourde détermination du simple gueux enguenillé, blessé, exténué mais debout. S’étiole peu à peu la muraille opaque de nuages obscurs, qui redeviennent plus légers comme il convient à des nimbus bien élevés. Ils s’étirent en rideau pour dévoiler le décor d’un théâtre où se jouera le dernier acte d’une pièce tragique, sur fond d’une part de ciel oubliée où scintillent quelques étoiles rescapées du maelstrom, havre de paix qui semble attendre l’équipage funeste.

A bout de forces, il dépose le plus délicatement possible le corps dans le fond de la barque et dégage le haut du linceul pour contempler une dernière fois le visage de sa Jaheira.

Jaillissent de sa besace quelques pétales de fleurs qu’il disperse soigneusement autour du linceul, chevillé par l’illusion de les fixer pour la postérité, bien qu’il sache qu’ils s’envoleront au premier souffle, mais il lui plaît de croire qu’ils resteront là à jamais, capturés par son regard fixant le doux visage et enfouissant l’image au plus profond de sa mémoire. Ironie de ces gestes qu’il eut trouvés superfétatoires en d’autres temps, mais qui aujourd’hui lui deviennent aussi indispensables que le pain et l’eau.

La douceur des traits de cette femme belle comme le jour, défie les limbes où la nuit la conduira. L’ange aux yeux clos semble sourire, apaisée dans ce sommeil éternel, indifférente aux fulminations des cieux qui peuvent hurler de tout leur saoul sans plus jamais troubler sa quiétude éternelle, à l’haleine fétide des hyènes jalouses qui l’ont tant maudite, aux corbeaux minables et anonymes qui l’ont saoulée de leur hilarante prose maladive, au crétinisme commun et ordinaire auquel l’habitude résignée donne un habit supportable de brave gentillesse.

Bill pose son front contre celui de Jaheira, murmure quelques mots qu’emportent au plus loin de l’infini les écumes battantes et reste prostré quelques minutes, une heure, une éternité... Peu importe, cela restera trop court ou trop long, le temps ne peut rien contre la profondeur de ces moments. Les écorchures d’un cœur blessé se ravivent en cette communion, mais le feu vorace de cette douleur tellurique qui l’a terrassé depuis qu’elle a fermé les yeux n’a plus rien à détruire, comme un brasier qui a flambé trop rapidement et qui s’étouffe sur des bûches calcinées, trop vidées de leur substance pour encore nourrir son avidité. Qu’importe les plaies et les poussées de vent, qu’importe que la foudre s’en mêle et que la pluie lessive tout sur son passage, quelle douleur pourrait encore infliger la toute-puissance météorologique à un corps qui s’est vidé de son sang, et qui ne ressent plus rien que cette atrocité du vide...

Les dieux peuvent à présent cracher leur colère, lancer éclairs et tempêtes, trépigner leur tonnerre et déchirer le ciel, il n’en a cure, ils n’ont plus de prise sur lui, puisqu’ils lui ont déjà pris l’essentiel, les cent ciels, l’Essentielle, l’essence, elle.

Le recueillement le réchauffe, curieusement, une alchimie étrange de sentiments contraires, la douleur qui l’a trop étreint semble elle-même faiblir, pourtant il la sait omniprésente. S’accomplit le début l’une lente métamorphose, où l’insensibilité emplit les sillons laissés par les écorchures du sort, où la peur de la mort n’a plus cours, où plus rien ni personne ne peut l’atteindre ou le blesser, abreuvé par la force de ceux qui n’ont plus rien à perdre.

Il se relève, observe encore la défunte avec un sourire imperceptible, inédit de nostalgie naissante, passe une dernière fois ses doigts dans le châtain de la lourde chevelure, et brusquement tourne les talons.

Arc-bouté contre le plat bord de l’esquif, il tente à présent de l’extirper du cloaque boueux que le sable et l’écume on patiemment engrangé en gangue poisseuse, dans laquelle il est envasé. Les reliefs laissés par les pêcheurs encombrent le chenal qui mène vers l’océan, gênent sa progression, se refermant sur le sillage qu’il laisse derrière lui, semant pièges et chausse-trappes visqueux sur lesquels il glisse et trébuche. Il s’enfonce parfois jusqu’à la taille dans les eaux glacées et boueuses, s’écorchant coudes et genoux sur les roches acérées et morceaux de coquillages effilés, mais se relève sans cesse, mu par la rage d’avancer.

Le canot enquillé dans les débris s’accroche et s’entortille aux obstacles, dodeline et sautille aux coups de reins, cherchant les flots de la marée fuyante raclant si lasse la silice en silence. Il peste contre sa propre lenteur, il aurait du arriver plus tôt pour éviter d’avoir à rattraper les vagues éloignées. Un ultime effort, une glissade qui entraine la dernière poussée et la barque est happée par une vague porteuse, le vent s’engouffre dans l’étoffe tendue au mât et Bill se sent perdre l’équilibre déjà précaire, tente de s’accrocher en vain à l’embarcation qui lui échappe des mains et file au loin, tandis qu’il s’étale de tout son long dans l’onde glacée.

Insensible, insensible, il n’empêche que hormis cette satanée barque, il ne faut pas trop pousser, elle est sacrément glacée cette eau, didiou ! Il se relève, s’épongeant le visage comme il peut, tentant de dissiper le ruisseau d’eau salée qui l’aveugle, enfoncé dans les flots jusqu’à la ceinture.

Il aperçoit le voilier improvisé dansant sur les vagues, s’éloignant à vive allure vers le large, emporté par le bouillonnement du tumulte marin, semblant de plus en plus perdu dans l’immensité océane. Nul geste hormis le dos de la main, caressant machinalement la surface de l’eau au bout de bras ballants, nulle agitation ou cri éperdu, seul le silence profond auquel il aspire pour encore quelques instants, tant qu’il s’imprègne de ces derniers soubresauts d’une vie sur laquelle une page se tourne.

Il sait que la dureté qu’il affectionnait parfois de feindre va devenir une réalité quotidienne, que l’insouciance conservée envers et contre tout n’était que diaphane paravent devant une fuite en avant, et que la dérision insolente n’était qu’un trompe-l’œil arachnéen d’une déréliction inévitable. Mais il sait aussi que la profonde tristesse se transforme déjà en mélancolie qui ne le quittera jamais plus mélange incessants de souvenirs heureux qui font mal dès qu’on les conjugue au passé compassé. Mutisme obligé quand plus aucun mot ne semble à la hauteur de la situation, aucune phase assez profonde pour exprimer le ressenti.

La revoilà cette falaise. A chaque fois qu’il s’en approche à nouveau, il s’y penche plus hardiment. Un jour il tombera dedans corps et âme. Cette perspective lui fait de moins en moins peur, chaque épreuve y contribue parait-il et il imagine mal connaître pire un jour.


Insidieusement… la main que je tenais depuis des mois s’est raidie, refroidie et s’en est allée. La colombe s’est éteinte doucement, rendant son dernier souffle dans mes bras, frappée par l’imbécillité d’un destin aveugle, émouvante jusqu’au bout des doigts qui s’effleureront encore au-delà des barrières de la mort. Nous nous serons aimés jusqu’au dernier instant et je sais qu’elle sera toujours quelque part près de moi.
Cette douleur qui saccage le corps et l’âme comme une pluie glacée et traversière, qui ne se calme que pour laisser une profonde mélancolie, je sais que je n’en mourrai pas. Seule une partie de moi s’en va, sans doute la meilleure.

Océan de tendresse
A l’océan, te rends
Qu’il l’accueille en déesse
Te mène au firmament

Tu venais de là-haut
Curieuse de voir de près
Ces sinistres troupeaux
D’abrutis et benêts

Et si dieu est parfait
Ta place est près de lui
Qu’il te rende chaque bienfait
Que tu donnas ici

Adieu femme de ma vie
Rejoins tes frères et sœurs
Les anges du paradis
Et reste dans mon cœur


Au loin, le youyou n’est plus qu’on point à l’horizon, que seule la voile encore debout, tache blanche perdue dans l’obscurité profonde, permet encore de distinguer. Nul ne saurait dire, au moment ou elle disparait, engloutie par la ligne d’horizon, si la barque a coulé ou si elle est trop loin pour encore exister.

Lui, il est persuadé que le ciel miséricordieux à ouvert un pan de sa robe de soirée pour accueillir la naufragée et la couver en son sein, pour l’éternité.

L’état second excuse l’insanité de cette certitude, s’il n’était pas ahuri par l’émotion et l’effort, cette conviction absurde lui paraitrait baliverne en d’autres moments.

Mais finalement qui sait, la vérité n’est jamais que ce que l’on veut bien croire...


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Du faîte de la dune, s'agenouiller, et ainsi tapie dans la nuit être aux aguets.
Seule la nitescence blafarde d'une lune glaciale et occultée pour lui permettre d'y parvenir.
Somnambuliquement entre ses doigts avec le sable flouer...
Besoin de ses mains occuper pour tenter de se réfréner, ne pas y venir.
Négliger d'être soi, se prévaloir de vivre, de respirer...
A chacun de ses faux pas vouloir sourdre, et lorsque dans les ondes un instant il disparait, sursauter, avoir peine à ne pas se precipiter.


T'es en pleine confusion hein...
Tu sais plus quoi penser...
Pas tous les jours que ca t'arrive de douter...
J'y vais pas? J'y vais...
Je fais quoi? Je ne sais...
Tu m'fais rire...


C'est ainsi que je suis morte avant lui, il vient de rejoindre les rives du Styx...


Savoir que c'est a cet instant précis que l'humanité d'une âme passe de vie a trépas.

Il n'y est encore aguerri, il pourrait s'y égarer.

Alors simplement sa main dans la sienne vouloir glisser.
Dans cet univers de contrition et d'insensibilité, se hasarder à l'accompagner a défaut de la présomption de l'orienter.
Du linceul de leur âmes peut être faire naitre quelque chose.
Ne plus avoir rien a perdre même si on a rien a gagner...
De l'aridité de leurs deux cœurs se parer mais nullement souhaiter, dans les ténèbres, le voir seul avancer.


Quelque chose en lui vient à jamais de se briser...
D'aujourd'hui la compassion sera un sentiment mort ne.
Le sort vient de l'achever...


Caprie fini par se relever, franchit les quelques pas dérisoires qui les séparaient.
Elle patauge un moment avec difficulté, mais n'accorde a ces considérations physiques aucun intérêt.
Glacée dehors, tumultueuse au dedans, elle s'approche, luttant, jusqu'à ses cotes.
Chaleureusement, sa main dans la sienne elle vient glisser...
De ce moment elle sait qu'ils sont a égalité.
Alors simplement la main dans la sienne serrer.
Elle n'est pas certaine qu'il ai ressenti sa présence mais ne s'en soucie.


Simplement sa main dans la sienne rester....
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MessageSujet: Re: [RP] Debout les GeuX!!!   [RP] Debout les GeuX!!! EmptySam 27 Déc - 6:04

Bill_Boquet

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On a beau s’avancer, on a beau courir, on a beau regarder au plus loin que l’on peut, se hisser au plus haut, se projeter au plus profond, elle est toujours là, cette ligne d’horizon. Elle reste un implacable défi à la dérisoire volonté des esprits faibles qui cherchent à se rassurer, à se persuader que toute chose est finie, qu’il y a un début et une fin à tout, un côté gauche, un côté droit, un dessus, un dessous (et si possible affriolant), un chaud, un froid, un allumé, un éteint, un avant, un après, puis forcément un pendant.

Ces braves gens raisonnables qui méprisent les rêveurs, les rationnels méthodiques, potentats élus des consensus entre médiocres, conteurs de rien, comptables de tout, jouisseurs de peu, séides de la conformité, vigiles de la norme, ânonneurs de truismes et d’évidences, enfonceurs de portes ouvertes, apothicaires de sentiments, gardiens autoproclamés des bonnes moeurs, brasseurs de vent, zélateurs d’orthodoxie compassée, inspecteurs de la pensée qu’ils voudraient unique pour des millions d’âmes, farcis de certitudes, perclus de préjugés et prisonniers de leurs dogmes, pompeux de sentences toutes faites qu'ils ponctuent à tout va, n’auront jamais certitude ni preuve formelle que derrière cette inaccessible ligne d’horizon qui sans cesse les nargue, ne se trouve pas la part de rêve de ce monde, jamais il ne pourront empêcher les doux hérétiques de penser que c’est là que s’abreuvent les âmes, que c’est derrière cette ligne que nos pensées s’évadent en divagations diverses et déversent des vagues de passions divines.

Divines, car cet endroit où s’accouplent ciel et océan, où se couche le soleil, où naissent les étoiles, doit forcément être résidence des dieux. Il parait qu’il est possible de s’y rendre, ou du moins de s’approcher et d’être autorisé à regarder à la dérobée, à condition d’abandonner sa vie quelques instants au risque de la perdre, les sens en apnée, l’âme vagabonde et l’esprit touchant l’infini, loin de l’enveloppe charnelle trop grotesque, lourde et pataude pour appréhender ces lieux.

Les êtres bien nés et propres sur eux diront que ce ne sont là que balivernes. C’est bien possible, mais aucun de ces bienheureux n’a osé y aller, encore moins réussi, quant à en ramener une preuve que tout cela n’est que délire, autant rêver.

Rêver, justement…

Campé dans les eaux glaciales, Bill regarde la ligne. Les yeux s’écarquillent et scrutent au plus loin qu’ils peuvent, vides d’expression, secs et froids, désertés de larmes pour avoir trop pleuré.

Il pourrait rester là des heures, insensible aux pincements de l’eau glacée, inconscient du danger d’être emporté par une lame, une rafale, un kraken, une moule enragée, une sirène syphilitique, ou une future pneumonie. Il ne peut d’ailleurs l’être parce qu’il n’est pas là, mais bien de l’autre côté, derrière l’infranchissable ligne d’horizon, jouant quelques instants avec le feu, abusant de la tolérance, regardant à la dérobée ce qui est interdit de voir. Il en oublierait de respirer tant le spectacle imaginaire nourrit tous ses sens, hypnotisé par la tentation de la folie, s’y installer et s’y complaire pour mieux narguer le rationnel qu’il abhorre à ras bord.

En cet endroit flotte une barque entre deux eaux ou deux nuages, un ange qui déploie ses ailes ou ses nageoires, sondant les abysses ou le firmament, saluant les étoiles de mer ou de la voute céleste, flottant avec cet éternel sourire un peu moqueur aux commissures et ce pétillement du regard, confondant l’infini d’en haut et l’infini d’en bas en un seul univers qui devient son jardin secret.

A bord de la barque ne subsistent bientôt que des voiles légers, traces du passage d’un monde à l’autre. Le vaisseau le fascine, exerçant une irrésistible attirance, sublime véhicule qui pourrait permettre le passage ultime. Il fallait oser, embarquer et se laisser conduire jusque l’au-delà. Et pourquoi ne serait ce pas encore permis ? Se laisser couler là, disparaître et renaître derrière la ligne qui protège du regard des cloportes. Cela doit être possible, il suffit de le vouloir. Et si ce n’est pas vrai, allez y vous-même et ramenez la preuve du contraire.

S’ouvre le ciel en craquements sinistres, une réplique de tempête sonne le glas de la trêve, dansent encore les images que la nuit emporte, visions qui s’estompent, s’évanouissent et se referme la porte, il est encore temps de s’y couler, dépêche-toi donc, qu’est ce qui te retient encore ? Laisse-toi porter… Vas-y…

De la terre ferme, s’élève un bruit de pas rapides, le claquement de l’eau foulée rageusement, quelqu’un qui respire et veut le faire savoir, se rapproche du pantin et se saisit de sa main, l’appelant silencieusement à recouvrer ses esprits, rassurante, proche. Certes, la douleur reste vivace, mais cette présence la rend supportable et l’apaise quelque peu. Les mains sont glacées, transies, et il ne saurait dire laquelle des deux tremble, mais pourtant la préhension discrète reste ferme et en émane un fluide de vie. Le contact qu’elle impose irradie ses veines, lui rappelle qu’il a une main, puis même qu’elle est au bout d’un bras qui lui appartient aussi, un tronc, des jambes actuellement en voie de glaciation certaine…

Il ne tressaille pas, c’était écrit qu’elle serait là. Curieuse et intrépide, elle n’allait certainement pas rester bien au chaud en attendant qu’il décide de se noyer ou pas, c’te bonne blague !


« Il y a de ces rencontres qui laissent un vide, des êtres qui ont vocation à se rendre indispensables et à laisser l'estomac noué à chaque fois qu’on pense à eux. »

Indispensable…

Ces quelques mots qui lui reviennent du soir de leur première rencontre, et qui semblent tout éclairer. Comme si elle avait décidé ce retour, uniquement poussée par la conviction qu’elle devait être là, en ce moment précis, lui tenant la main et rendant toute parole superflue.

Il tente d’imprimer un léger serrement à ses doigts engourdis, seul merci qu’elle obtiendra mais bien plus sincère que toute logorrhée mélodramatique qu’il pourrait prononcer.

Il revient au présent, se souvient soudain de l’endroit où ils se trouvent, du ton de leurs verbiages, de l’atmosphère de cette journée, du masque flegmatique qu’il a toujours voulu arborer devant elle, l’obligeant à se débattre pour comprendre qui est derrière. Tout lui revient d’un seul tenant, comme s’il revêtait un nouveau costume pour jouer un autre acte. Reprendre le spectacle et à nouveau brouiller les pistes ? Là n’est pas la question, s’il s’agissait de tricher elle n’en serait pas dupe. Mais elle ne le connaît que sous cet angle de hâbleur insensible, elle sait où s’arrête le paravent et doit se douter qu’il ne cache finalement rien de bien inhumain. Et si elle le croyait encore avant ce soir, là elle a vu.

Sans quitter l’horizon des yeux, il essaie de reprendre le contrôle de sa glotte étranglée, tente de couvrir le bruit des alizés et retrouve le ton détaché qu’il affectionne à garder devant elle.


Elle est fraîche n’est ce pas ? Un peu trop pour envisager un bain de minuit.

Bill détache son regard du lointain et se tourne vers Caprie, scrute son visage battu par des mèches soulevées par les vents. Il lui adresse un faible sourire grelottant pour se faire pardonner d'avance l’ultime hypocrisie qu’il s’apprête à prononcer :

Rentrons s’il vous plait. Je ne voudrais pas que vous preniez froid.

Mais le poids qu’il laisse peser dans la main amie trahit bien son épuisement.

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Caprie plonge son regard au fond de celui cet homme presque trop ... digne...
Elle cherche, dévisage en lui souriant presque timidement, qui de la meurtrissure ou l'épuisement a le plus marque ses traits ?
Elle réprime, d'un frisson prétendument né de la température glaciale des ondes, un geste de tendresse à son égard
Son insensibilité feinte, son détachement forcé, sa douleur masquée, tout ce qu'il est a cet instant noue les tripes de la jeune femme probablement plus qu'il n'est nécessaire...


Mais ne pas vouloir le laisser seul jouer à la frivolité dérisoire de la pudeur, rester hypnotiquement souriante, ne s'en départir, se contenter de cette main tremblante de causes variées, serrer encore davantage.
A bien y regarder, entrevoir un bien faible éclair de vie dans son regard masqué bien au chaud de la superbe de ses mots.
S'en réchauffer et juste souhaiter loin d'ici l'emmener.


"Oui... j'ai froid... rentrons..."

Dans la nuit cheminer à l'inverse, ne se départir de ses phalanges, espérant ainsi lui insuffler les quelques forces physiques ou morales qui lui font cruellement défaut.
Tout au fond, caché dedans soi, sourire, se réjouir... Presentement il est la, c'est l'essentiel.
Nul besoin de promesse de jours meilleurs, nul besoin de rêves d'un bonheur absurde et empêtrant. Se contenter de son souffle court, son cœur qui bat, ici, maintenant...
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