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Caprie, Voyage auX centreS de leur terres Forum de Caprie au travers des Royaumes Renaissants |
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roxhanne
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: [Un jour... quelque part...] Jeu 5 Mar - 17:08 | |
| Dans sa geôle, Roxhanne attend. Quoi au juste ? Elle-même ne sait pas trop. Une délivrance, sans doute, quelle qu’elle fût. Un preux chevalier ? Quelle idiotie… Elle essaye encore d’y croire mais son espoir à ce sujet jadis si ardent, s’est désormais réduit à une minuscule flamme vacillante. Un geste de bonté de celui qui l’avait jetée là ?... Un miracle ?... La mort ?... Pourquoi pas…
Affaiblie, amoindrie, la jouvencelle n’est plus que l’ombre d’elle-même. Son teint halé s’est fait blafard, de profonds cernes sont apparus sous ses yeux. L’âge ne l’avait pas rattrapée, non, il l’avait dépassée : des ridules se sont prématurément dessinées aux coins de ses yeux vides, quelques fils d’argent se sont même tissés dans sa chevelure d’obsidienne.
Elle a perdu toute notion du temps. Depuis combien de temps l’a-t-on arrachée à ses moutons ? Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Des mois ? Des années ? Il lui semble que cela fait des siècles.
Roxhanne repense à ce jour où les dénommés Dugueulhan et Kram ont fait basculer sa vie. Le voyage n’avait pas été de tout repos : les deux mercenaires étaient visiblement pressés de toucher leur faramineuse récompense. A plusieurs reprises, ils lui ont bandés les yeux afin qu’elle ne sache rien de leur destination. Hormis cela, elle avait été passablement bien traitée : en d’autres circonstances, elle aurait même trouvé la compagnie de ce Dugueulhan acceptable voire intéressante.
Mais la situation a changé du tout au tout une fois qu’elle fut « livrée ». Elle a été jetée dans une chambre, certes point trop inconfortable, mais petite et faiblement éclairée. Elle fut laissée là, des jours durant, sans aucune explication ; les seules visites qu’elle a reçues sont celles, brèves et silencieuses, des domestiques lui apportant à manger.
Puis le furieux flavescent est entré dans la pièce, vociférant dans une langue qu’elle ne comprenait pas et la foudroyant du regard. A en juger par le ton employé par l’homme entre deux âges qui se tient devant elle et l’expression de son visage, ce n’est assurément pas des salutations de bienvenue qu’il adresse à la captive. Et il y a fort à parier, à la réflexion, qu’il parle teuton.
De cette conclusion, Roxhanne a instinctivement fait le lien, elle savait son ignoble promis d’origine germanique.
Ne te fatigue pas à essayer de comprendre ce que je te dis, engeance bâtarde, lui a lancé avec un accent très prononcé le blond, car nous savons bien la même langue
…
Inutile de nous présenter à nouveau, n’est-il…
Le gouverneur adresse alors un sourire narquois à sa prisonnière qui lui répond, d’un air résigné.
Bonjour gouverneur, j’imaginais bien qu’il s’agissait de vous…
Le noble a la haute stature fait une petite moue légèrement dédaigneuse.
Ma foi, tu as l’air d’être moins sotte que tes géniteurs. Aussi, je pense que tu as compris la raison de ta présence ici.
La jeune noble détourne le regard.
A vrai dire, je n’en comprends pas le détail, non. A ma connaissance, votre famille a tout fait pour faire disparaître le nom qui est mien… Qu’ai-je donc fait ?
La réponse est cinglante de mépris.
Tu t’es refusée, tu nous as déshonorés, jeune impudente.
Si cela n’avait pas été aussi inconvenant, il ne fait nul doute que le cerbère aurait craché à terre pour accompagner du geste ses propos.
Tu t’es refusée, tu as fuit et non contente de cela, tu t’affiches et reprend le court de ta vie comme une évidence. Oh comme tu aurais du avoir fière allure avec ta couronne de duchesse sur la tête ! Que tu aurais pu être fière de signer des traités d’alliance! Seulement voilà, à cause de toi, mon nom, et d’ailleurs je ne sais par quelle prétention tu le méritais… Ce nom disais-je a été bafoué. Dès lors, je n’eu qu’une idée en tête : partir te retrouver. Et après… qui sait… rester auprès de toi ou pire, je ne sais pas, te faire mienne a tout jamais, que sais-je… ?
Roxhanne adresse alors un regard véritablement haineux à cette homme malfaisant
Notre famille a déjà suffisamment de soucis comme cela pour qu’une pauvre folle écervelée ne jette un peu plus l’opprobre sur notre nom en faisant surgir ce type d’histoires. Aussi me suis-je permis de prendre les devants et d’envoyer ces deux mercenaires te chercher pendant que ton pauvre imbécile de père tentait vainement de préparer secrètement sa venue en territoire d’Ermenonville. Il songeait t’apitoyer, te conjurer de rentrer… Comme c’est… touchant…
Le sourire du geôlier se fait satisfait, victorieux même.
Maintenant, je te tiens, Tu le sais. Plus besoin de partir à l’aventure pour retrouver le fruit de cette passion dégénérée et incompréhensible. Mais je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, et je veux conserver l’espoir, qu’un jour, tu sauras te tenir tranquille et te taire… Notre famille est immensément riche, mais hélas sans plus d’héritier, c’est bien la seule raison pour laquelle ma personne, à qui on t’a promise, a souhaité envoyer des hommes te retrouver, je songe a présent à me débarrasser de ton père et peut être de toi. Ou alors je t’épouserai, va comprendre pourquoi je me suis amouraché de telle catin. Sinon, tu penses bien qu’il y a longtemps que je me serais chargé de trouver celle.
La brunette sent alors le désespoir s’abattre un peu plus sur ses épaules. La situation est cauchemardesque ; le piège se referme toujours plus implacablement sur elle. Elle n’a pas même trouvé la force de simplement penser à faire taire cette engeance qui vomie tout son fiel. Son geôlier et « futur époux», puisqu’il en était ainsi, la laisse là, quittant la pièce dans un rire sardonique.
La discussion a été aussi instructive qu’insultante et contre toute attente, il a donné à la jeune femme un espoir égoïste, inespéré, comme un signe de Dieu qui lui dit que toute espérance n’est pas vaine. Elle prie alors ardemment, égocentriquement, pour que l’on lui vienne en aide.
Le soleil amorce à peine sa descente lorsque l’enfant se couche. Elle est encore fatiguée par cette fièvre dont elle a eu tant de mal à se débarrasser ces derniers jours. Elle ne sait pas pourquoi mais ce soir, elle s’endort paisiblement et ce pour la première fois depuis son enlèvement.
La délivrance, quelle qu’elle fût, est proche…
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 5 Mar - 17:32 | |
| [NUIT DE FIEVRE ]
Ce que je désire ? Un carafon d’eau givrée. Rien de plus. Nuit et jour, cette onde, dans ma pensée, Filtre finement comme d’une fontaine. Elle est pâle, elle est céruléenne à force d’être froide. Elle arrive de la fontaine ou d’une cruche garnie. Elle a cette monnaie vague qui duvète les alberges Et la luminescence d’un spath à facettes. Elle est de grésil fin, de crachin, de rosée, Éclabousse de quelque vasque en gerbes moirées, Glisse de chaque rameau en rondes perles. Au cœur du carafon, elle badine. Elle germe Sur son giron policé, semblable à une sueur enchantée. En mille laconiques eaux, pour vétille, elle déferle, Ou n’est qu’un repère comme un resplendissant dans une palissade. Elle danse a l’arche, se charme dans la banquise, Martèle aux vitraux avec l’ondée. Ah ! ces chutes... C’est vert bleu, vert jade, C’est l’eau miraculeuse en un cours de faveur ; Toute l’eau des névés, des lacs, des mers boréales, Toute l’eau du Rocher de Moïse, l’eau immaculée D’une refuge oublié au cœur des glaciers ; Toute l’eau qui invective, toute l’eau qui chuchote, Toute l’eau, toute l’eau du firmament et de la terre, Toute l’eau condensée au sein glacé d’une coupe ! Je ne sollicite rien qu’une chope d’eau givrée... Vous ne sentez donc pas mes doigts incandescents de fièvre, Mes doigts hérissés vers l’eau qui détale ? Mes misérables lèvres Anhydrides comme une herbe à la tige brisée ? La soif qui me supplice est celle des hauts limons Où cavale inlassablement le vent. Je ne médite Qu’à ce filet d’eau merveilleuse, prodigue, Où des poissons fortunés circulent. Nitescence, Fraîcheur... Est-il rien d’autre au monde que j’implore ? Alcarazas, alcarazas... un philtre sémite Et, dans la torpeur bleue où des buveurs s’attardent, Un verre expansif parmi les autres, Une coupe sans couleurs exquises qui la fardent, Mais débordant de cette onde si froide, propice, chatoyante... Ah ! récoltez pour cette eau ce qui me reste à exister, Mais laissez-la sourdre en moi, larmes de givre, Offrande de l’hiver à ce brasier qui m’embrase. Vous remémore-t-il de ces clapotis chatoyants, dans de l’écume, Au bord d’un torrent insensé ? J’ai soif de tous les ruisseaux. Les sabots des mulets, vous imagine-t-il, s’y décrassent, Les pieds du vagabond s’y délassent. Dieu miséricordieux, Ne puis-je lamper au moins comme l’herbage, l’arbuste, Le molosse de la montagne au cordeau de l’eau qui court ? Cette eau... Cette eau qui me fuit inlassablement, Qui, nuit et jour, hante ma raison... Ne m’accorderez-vous deux grains d’eau glacée ?
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 5 Mar - 17:33 | |
| [ Un autre moment…]
Le gouverneur pousse la porte d'entrée et pénètre. Il scrute rapidement l'ensemble de la pièce… Rassuré, il détache sa lourde ceinture qui porte son épée bâtarde et ses dagues, la dépose sur la table proche de la porte. Mais il garde sur lui les deux dagues, on n'était jamais assez prudent. ..
La môme est endormie, recroquevillée sur elle-même sur sa couche, la gorge aussi sèche qu’un bois mort… Il fait sombre dans la cellule. L’homme s'approche lentement et s’assied auprès d’elle afin de pouvoir lui parler dans un murmure : Alors, vicomtesse de pacotille… céderas tu ? Susurre t’il alors que ses mains se posent sur le corps frêle de la jeune femme, inquisitrices à outrance… La brune le targue de son regard noir et fiévreux, rassemblant les quelques forces que la rage et la haine envers cet homme lui confèrent. Elle glisse subrepticement sa main sur la cuisse du renégat et navigue subtilement d’une posture qui se veut subjective et sensuelle. Le coquin affiche un rictus de satisfaction alors que les doigts graciles voguent en direction de l’intimité du vaurien, déjà mise en exergue de prétention belliqueuse. Le sourire se meut en convulsion abjecte à l’ instant où Roxhanne affirme son étreinte présentement dénuée de toute tendresse a l’endroit de ses réticules, comprimant tant qu’elle peut la pression accablante, le regard toujours Ancré au sien. Elle lui souffle, rebelle : Jamais….
Furieusement il se saisit de son poignet qu’il plaque avec puissance près de son visage : Cessez ce jeu, gamine ou il vous en cuira…. Vous céderez ! Jamais ! Honnit-t-elle comprimée d’un rire méphistophélique et implacable. Autant me tuer dès à présent… L’homme se dirige vers le guéridon et en retour, il lui projette la coupe d’eau au visage en riant à gorge déployée. La vision de la farouche se brouille tandis qu’elle s’essuie d’un mouvement rageur
Alors il propulse la jeune femme terre, lui lance un violent coup de pied au niveau de la mâchoire, et la ramasse dans ses bras. Il articule en murmurant : Tu y viendras, foi de moi, stupide engeance… Une violente douleur déchire maintenant le maxillaire de l’effrontée s'adjoignant à celles que provoquait déjà la fièvre.
Il se rapproche une nouvelle fois de l’indigente et la saisit par la crinière, et la traîne à présent sur le sol roide et froid. Il se redresse promptement et allonge un coup, le plus violent qu'il sait, rassemblant toute sa vigueur, dans les cottes de la femme à terre. Il lui semble même avoir entendu un léger craquement. La nobliaute sent des côttes se briser sous la vigueur de l’agression mais ne laissera surgir qu’un râle sourd de ses lèvres. Fierté quand tu nous tiens… Bien mal placée assurément, mais plutôt expirer que de lui octroyer l’usufruit de la savoir souffrir. Jamais… expire t’elle encore. Se rectifiant, il se fait craquer l'échine, les dextres sur les reins, puis explose de rire, en élevant les yeux au ciel, chavirant la tête en arrière. La conséquence de son entêtement survient très vite et n’est qu'une succession de heurts violents, d’hilarités démoniaques. Elle est ballotée tel une vulgaire musette de blé… Roxhanne git à demi inerte sur le plancher. La gamine sent sa fin arriver à grands pas avec gratitude... Elle plonge dans une agonie voluptueuse qui lui permet de taire un tant soit peu ce corps qui n'est qu’affliction et tourment.
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 5 Mar - 17:34 | |
| [Plus tard…]A nouveau sur sa famélique couche de paille, Roxhanne tente mollement de recouvrer conscience. Elle récupère partiellement le contrôle de ses sensations. Elle en a la confirmation en percevant son corps la tourmenter. La vaporeuse réunie sa diaphane vigueur et pousse un grommèlement singulier et critique tant l’épreuve lui semble cruelle, chaque muscle de son faciès se crispe à ses mouvements. Roxhanne ne sait pas nettement où elle a mal. Tout en glissant sur elle-même, elle peut sentir son ossature brisée, ses organes boursoufflés, ses ecchymoses entrer en contact avec la paillasse. L’écorchée flotte dans une position de semi-cognition, se hasardant à reproduire le casse-tête des derniers assauts, dont les pièces étaient disséminées dans son cerveau. De plus, la souffrance n'accommode pas les choses et tout déplacement intempestif lui vrille le crâne. Elle perçoit une démarche sur le plancher qui se rapproche, puis reçoit en pleine face un ustensile dur et glacé. Mais la gosse a déjà tant enduré qu'elle ne ressent quasiment rien, l’épreuve provoquée est insignifiante en relation du reste. Elle n'a nulle difficulté à reconnaitre le timbre venimeux de Hans, qui une nouvelle fois vient la provoquer, vient satisfaire ses pulsions infectes. Elle se conforte de la pensée que ce cachot sera sa sépulture lorsqu'il défait sa pelisse pour empoigner une dague dont le fer étroit lui renvoi des éclats qui produisent en elle un sentiment d’effroi.Le cerbère se rapproche de la douce et lui intime une nouvelle fois le facies déformé par la concupiscence : Céderas-tu abjecte maraude ? La jouvencelle déglutie difficilement cherchant au plus profond d’elle-même la résistance nécessaire. Mais le terme et la délivrance se font plus proches a chaque reprise, ultime motivation à sa sentence abscone : Jamais… Le germain abat avec tant de malveillance que de jouissance la dague sur la face de l’anéantie. La lame sectionne une part de la joue, incisant les chairs quasiment à l’os, répandant sur le chaume des giclées d’hémoglobine. La souffrance tant physique que morale est si intolérable qu'elle manque défaillir, elle crie dans la main du tortionnaire qui lui obture la bouche, à s'en anéantir les cordes vocales. Elle restera mutilée et meurtrie, baignant dans son propre sang. Des larmes mêlées de souffrance et d’impuissance ruissèlent sur ses joues crasseuses et blessées. Son esprit menace d’aliéner et de lâcher prise. Elle gémit, implorant intérieurement pour que ce supplice gratuit s’achève, pour obtenir le coup de grâce, pour être délivrée à tout jamais de cela. Mais cela n'est pas dans les intentions de cette fange qui s'éloigne d’elle en séchant le sang qui souille sa lame. [hrp]Navrée d'etre si prolixe :? Mais difficile de faire taire une invétérée bavarde ![Rolling Eyes](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_rolleyes.gif) insomniaque de surcroit ![Twisted Evil](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_twisted.gif) [/hrp]
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Dim 8 Mar - 1:59 | |
| A nouveau submergée dans cette nébulosité poignante, Roxhanne se sent descendre aux limbes. Les souffrances diverses de son anatomie estropiée achève furtivement les ultimes résidus conscients de son entendement. Sa raison lâche prise par miettes, comme si elle poursuivait à entretenir ses fonctions essentielles en préjudice d'autres. Elle perd doucement le contrôle de son corps. Décatie, elle se devine à sangloter de plus belle, de honte cette fois. Cette honte qui s'insinue de son esprit, la livrant encore davantage diminuée. Cette honte qui s'immisce dans les méandres de son âme et qui est en passe d’achever ses dernières résistances intellectuelles. Se percevant égarer toute liaison avec la réalité, ayant soudainement froid, recroquevillée sur elle-même du plus qu’elle peut, elle tente spontanément de réintégrer cette posture fœtale, cette situation initiale qui fut la source de son existence sur ce sol... et qui devrait être sa dernière condition avant d’abandonner ce monde. Elle aborde les portes de la folie, ses larmes s’enchevêtrent aux appels sourds qu'elle ne parvient plus à réprimer. Elle clos alors les yeux et se laisse aller inexorablement vers la fatalité, son souffle diminue doucement, elle s’habille de ce froid de plus en plus épais.
Mais nécessité est de présumer que son heure n'est pas encore venue, que ce Dieu opiniâtre récuse à la convier en son sein. La porte s'ouvre et une nouvelle fois une vague d'air glacial perce son corps, rétrocédant de la substance aux souffrances ankylosées. Le trait de lumière, cette clarté divine lui calcine la vue, accoutumée aux ténèbres. Pourtant la farouche est toujours en vie… Son regard embrumé distingue les traits de son tortionnaire qui apparaît tranquillement. Tout en sifflotant, il fait plusieurs aller-retour, dépose à ses flancs un récipient et des touailles. Mais Hans n'est plus tout à fait identique, il paraît désabusé, son timbre est plus obligeant à son égard tout en conservant son mystérieux aspect dément. Cela ne le détourne nullement de vilipender son fiel et de provoquer ce qu’il subsiste de la fière enfant… Tout n'est que contraste insaisissable chez son bourreau, voilà présentement qu’il s'affaire à soigner son visage mais prenant un contentement vicieux à l’amocher encore de son coutelas. Son instinct animal, brutal prend le dessus et il se délivre sur la malheureuse, l’arrange maintenant tel un pantin démantibulé. Sa figure n'est que componctions et ecchymoses, ses yeux au titre de sa bouche sont clos, ses oreilles ronflent telles les beffrois de l'abbatiale tonitruant en elle… Le pervers lui parle mais ses mots ne sont que faibles chuchotements incompréhensibles. Roxhanne perd lentement conscience alors qu’il lui flanque l'eau de la bassine au visage. Elle se contente d’ouvrir mollement les lèvres tuméfiées afin de rattraper les diaphanes gouttes de liquide qui subsistent. La brune dépose les armes…
Du mince filet de vision qui lui reste, elle observe Hans placer sur sa couche un poignard et déposer un pot sur la table... Déjà, clapotis cajole son isthme, excitant quelque fragment ténébreux de son encéphale en détresse. La soif, la taraude sans fin et un râle de convoitise file de sa gorge. Déshydratée à l’extrême, elle contemple le broc qui est hors de portée mais qui peut évoluer au prix d'efforts barbares et le couteau salvateur qui saurait résoudre à tout jamais son martyre. Une fois seule, Roxhanne est partagée entre la désaltération et le trépas. Cruel alternative qui se déroule, comme si la mort ne se trouvait être créature si élémentaire à apprivoiser. Il y a quelques minutes, elle implorait pour qu'on lui arrache l’existence, simultanément elle lamperait avec délice un filet de cette eau qui la bravait...
D’un effort surnaturel qui lui enlève des clameurs de souffrance, elle décide de s’accoler du mur jouxtant et de se hisser, se fixant du bout des doigts aux pierres. S’arrachent des ongles, permettant de s'échapper ce fluide carmin et inestimable, mais l’ombre d’elle même réussit à se porter droite par force d’acharnement. Elle manque s’évanouir à nouveau, funeste conséquence de l’effort dépensé. Le sang cogne dans cette joue meurtrie aussi elle temporise quelques temps avant de s’élancer vers le fruit de sa convoitise. Mais ses jambes délicates flanchent sous son poids, la vulnérable s’écroule à terre. Sa frivole résistance s’est évaporée, elle git sur le flanc, impuissante à se mouvoir. Elle est à bout, son entendement vacille, elle veut se livrer. Mais son insolente opiniâtreté la précède.
Désemparée, le poignard à quelques foulées, elle rampe afin de clore définitivement sa fortune... Avant principalement de s’évanouir sous l’effort et la densité de la souffrance…
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 19 Mar - 4:51 | |
| L’ombre indécise d’une présence a ses cotés… Quelques mots a son attention murmurés
Voyez la femme, ô mes yeux, quel objet déplorable ! La honte, le veiller, la faute d’aliment, Les douleurs, et le sang perdu si largement L’ont bien tant déformée qu’elle n’est plus désirable. Ces cheveux Sanglantés, hérissés, par ce couronnement, Embrouillés dans ces joncs, servent indignement À sa tete ulcérée d’une haie exécrable. Ces yeux rebattus, renfoncés, Resalis, sont, hélas ! deux soleils éclipsés, Le corail de sa bouche est or jaune pâle. Les roses et les lys de son teint sont flétris : Le reste de son corps est de couleur d’opale, Tant de la tête aux pieds ses membres sont meurtris.
L’abject sourit avant d’ajouter sentence machiavélique dont il connaît fort bien les conséquences sur la raison de la petite : Ainsi mise, tu me fais pitié, stupide arriérée… il reste ainsi long moment à la contempler gisant sur le sol, sans même prendre la peine de la ramasser, jouissant pleinement de la portée de ses forfaits…
Dernière édition par roxhanne le Jeu 19 Mar - 5:10, édité 1 fois | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 19 Mar - 4:54 | |
| ![[Un jour... quelque part...] Ulrichavatar](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/Ulrichavatar.jpg) [Quelque part… Dans la pénombre de la forêt...] Des heures que nos cheveaux étaient au pas et mes compagnons silencieux. De loin, les feux de Cambrai nous parvinrent, mais rien d'autre, des arbres! L'arbre peut cacher la forêt, mais il peut aussi cacher une simple chaumière et sa mare. Levant la main droite, je fis stopper mes hommes. " Avançons en ligne, à vue les uns des autres. Rappelez-vous ce que nous cherchons! La masure ne sera certainement pas éclairée, donc soyez attentifs!"Suivant mes ordres, nous avançions en ligne, le soir tombait, ce qui m'arangeait quelque peu, mais rendait bien plus difficile nos recherches. Chuchotant au plus proche de moi : "Sortez vos lames et soyez sur vos gardes. Au moindre signe suspect, prévenez votre voisin et arrêtez-vous! Passe la consigne aux autres!"Le message se passa de l'un à l'autre tandis que nous continuons à avancer, et toujours rien à vue. Où se trouve cette fichue chaumière?! ![[Un jour... quelque part...] UlrichbannerT2](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/UlrichbannerT2.jpg)
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 19 Mar - 4:58 | |
| ![[Un jour... quelque part...] Ulrichavatar](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/Ulrichavatar.jpg) [Quelque part… Perdu dans nos recherches...] Voilà des heures que nous tournions en rond, sans trouver trace de cette mare, de cette chaumière. Plus les heures avancèrent, plus l'espoir me quittait, qu'allait-il advenir de cette pauvre enfant? Si elle était toujours, ce qui était de moins en moins certain. Les bois mort, victimes de l'hiver rude que nous subissions, craquaient sous nos sabots. Au loin, les feux de la ville nous parvenaient toujours, un signe aux hommes et ceux-ci me suivirent vers un point donné, un point culminant. Arrivé à ce faux sommet, dégagé de hautes végétations, je me mis à bien observer les environs sous la clareté d'une lune bien dégagée. A quelques lieux de nous se dessinait un coin découvert où me semblait stagner de l'eau, serait-ce là? "Venez Compagnons, allons voir de plus près. Je crains que ce ne soit notre dernier espoir de ne point rentrer bredouille." Dernier espoir de la revoir en vie aussi! Nous avancions d'un pas lent et précautionneux vers le lieu-dit. Quelques temps après, nous arrivions à destination. Est-ce le bon endroit? Nous le saurons bien vite! ![[Un jour... quelque part...] UlrichbannerT2](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/UlrichbannerT2.jpg) | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 19 Mar - 4:59 | |
| Renversée sur le sol de la chambre, Roxhanne s’éveille continûment mi inconsciente. Immergée obstinément dans les nébulosités des nimbes, elle est isolée de toute notion séculière, ne sachant plus si l’astre diurne est à son zénith ou si la lune éclaire de sa chétive lueur les paysages avoisinants. La froidure qui l’a ceinturée de ses bras funestes a renoncé en faveur d’une léthargie sans préalable. Est-elle tombée aux géhennes, elle n’en sait rien. Elle transpire alors même qu’elle grelotte de tous ses membres. Son épiderme est compulsé de milliers de frémissements. Une fièvre démesurée s’est emparée d’elle et l’a faite sourdre dans un sommeil des plus remuants. La brune recouvre mollement ses esprits, prospectant des repères autour d’elle. Elle sonde le plancher, respire l’air chargé qui sature l’atmosphère.
Une violente quinte de toux, qu'elle ne peut comprimer la saisit brutalement, ranimant sa plaie, tapissant ainsi le parquet d'un obscur carmin. Il lui fallait parvenir à se relever à tout prix…
- Enfin je te retrouve !
Roxhanne hisse son regard sur une silhouette absconde et encapuchonnée, dont la physionomie émaciée est dissimulée dans les ténèbres. La mort, il lui avait parlé à maintes reprises déjà, se divertissant d'elle en lui opposant sa volonté.
- Dame la mort, je méditais vous voir icelieu, répond-elle sans plus percevoir la souffrance ni le froid. Elle jouit subséquemment pour clore les yeux et s’envelopper de ses bras. J’attends que vous désiriez prendre acquisition de ce que vous pouvez observer ainsi que votre bien.
- Tu discernes mal, tu n’as pas fait ton temps et ta place est en conséquence ici bas.
- Peut être avez-vous raison... Mais combien de temps encore vais-je devoir endurer ? De plus, je n'ai nulle utilité de vous, je sais bien ce qu’il adviendra.
- Tu fais erreur, mortelle. Mais soit, je veux bien ne pas t'en tenir rigueur. Je commence a parfaitement te connaitre après tout.
- C'est fort magnanime de votre part, mais je ne demeurerai point ici. Je ne vais plus résister à présent, c'est un fait. Mais sachez que j’aurais ovationné que vous emmeniez autres individus.
- Allons donc, j’en ai bien le dessein. Je ne me dérange jamais gracieusement…
- Assurément, mais saisissez moi parfaitement. Si un jour votre chemin croise celle du soupçon qu’il me soit encore offert d’estimer, préjugez bien que je saurai alors vous discerner.
- Il suffit. J'en ai assez entendu, vaque à retrouver des forces et laisse moi.conclut la mort agacée. Elle ne saura jamais si ces entrevues se déroulent véritablement, mais elle ne se pose nullement la question. Toutefois le fait que l'engourdissement renoue possession de sa chair est un bon élément de réponse. La gosse avance avec gaucherie, dans l'ultime effort vers la demeure du Très Haut. Elle n'aurait su dire si des personnes auraient pu cerner les clameurs que ses précaires déplacements lui ôtent. Elle n'en a cure. Elle manque de s’effondrer à diverses reprises sous les maux enfantés par le périple, dans des craquements sourds suivis d’exhortations effrayantes. Il lui paraît suivre un interminable passage, composant un interminable calvaire. Mais la vagabonde combat et achève par crouler en pleine paillasse, à terme de résistance, face au mur de torchis grossier.
Des bruits sourds et lointains de foulée lui parviennent depuis le couloir. Ses sens recouvrent leurs fonctions liminaires et elle raccroche les images dans son esprit. La chétive se souvient progressivement des ultimes épisodes et une crainte trouble s’empare d’elle, pareille à un globe de flammes qui prend gésine au plus profond de ses entrailles pour se propager en elle. Elle porte sa main à sa pommette déchirée et recueille l’affligeante caresse de chairs lapidées, ses doigts s’y enfouissent sans peine nonobstant la ligature de fortune posée par le démoniaque gouverneur. Roxhanne ressent à peu de chose près le même sentiment qu’au moment où Dugueulhan et Kram l’avaient séquestrée, il y a combien de temps de cela ? Cette angoissante sensation de voir le monde basculer, la stupéfaction incrédule devant la frayeur de la situation… Un timbre de métal, des chevaux, des excitations … La perception est si inopinée qu’elle en devient inconcevable. C’est la douleur pénétrante d’un nouveau coup se logeant sur son visage qui fait prendre précisément conscience à l’adolescente, qu’une fois encore et malheureusement, tout cela est bien concret. Quelques instants après, alors qu’elle vient à peine de vaincre l’envie de défaillir sous l’affliction, le second assaut vient se loger en plein cœur de sa poitrine, lui arrachant un nouveau cri, plus risqué encore que l’initial.
Je crois qu’on vient, je te recommande de te faire muette la batarde.
La douce a renoncé à se hasarder d’appréhender ce qu’il se passe. Elle laisse sa tête partir en arrière contre les pierres humides du mur. La fièvre grimpe toujours, elle claque des dents et tremble de plus bel. Chacun de ses mouvements devient ardu, sa vue se trouble et son esprit navigue dans les eaux troubles et sombres qu’elle a connues parfois en se régalant d’alcool plus que de raison. Son esprit ne tardera pas à lâcher définitivement, chaque parcelle de son être se laissant mourir à petit feu.
Cependant qu’elle a le cœur serré par la peur, elle ne veut pas, elle ne peut pas laisser sa chair et son sang a cet infâme si facilement. C’était bien trop tôt.
Les larmes de la dame d’Aragon coulent à nouveau à la pensée de cet avenir plein de douces promesses qui, tel du sable, file entre les doigts écartés du gouverneur .Elle aurait voulu lui dire sa haine et son mépris, mais les mots sortent trop difficilement de sa bouche délabrée. Alors que des sabots foulent la chaussée a proximité, chaque respiration est pour Roxhanne une véritable lutte. L’enfant hisse tant bien que mal sa main près du coutelas, puis c’est la chute de la lame s’enfonçant profondément dans les reins de Hans. Le visage de l’homme se tord sous la douleur et l’incompréhension. Ses hurlements tant de colère, de frustration, que de démence face a l’inimaginable. Maintenant elle est à bout de force. Sa vue est trouble, elle a froid et ce n’était pas seulement du au contact de la lame glacée qu’il lui impose de nouveau au visage. La brune lève les yeux vers son tortionnaire et dans un ultime effort, elle articule de sa voix faible : Allez-y … tuez moi… Elle tousse. Les traits troubles du gouverneur d’Aragon se mêlent dans ses yeux presque vides avec de doux souvenirs dorés. Prise de regrets, de tristesse et de peur, une fusion de sentiments, elle ne peut même plus pleurer tant ses poumons sont douloureux. Ce seront les derniers mots que prononcera la nobliote avant de défaillir bientôt. Sa main d’albâtre glisse de sa joue et son bras tombe lourdement le long de son corps tandis que sa tête se renverse. Deux larmes, ultimes, roulent sur ses joues crispées par la douleur et le tourment, en même temps qu’un léger filet de sang s’écoule de sa bouche meurtrie. Ainsi seront les derniers mots prononces au titre de Roxhanne d’Aragon. Si elle survit, la vicomtesse cèdera place une fois pour toute a la va nu-pieds venue de nulle part… a jamais… | |
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| ![[Un jour... quelque part...] Ulrichavatar](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/Ulrichavatar.jpg) [Un jour, une nuit... quelque part face à une étrange demeure...] La clareté lunaire offrait à nos regards une scène ténèbreuse. Le point d'eau était bien là, la maudite demeure aussi. Ainsi donc, les deux infâmes n'avaient point mentis, leurs racontards n'étaient point fable. Mais ce qu'ils dirent était vrai, c'est que!!! Non! Où était la petite? Puis un cris, étouffé, de douleur nous parvint. Discrètement je donnais ordre à mes Compagnons. "Tous pieds à terre et attachez les cheveaux à ces arbres. Vous deux, de face à la porte et bandez vos arcs. Si menace pointe le bout de son nez, point d'hésitation, que le sang coupe court à celle-ci! Les deux autres avec moi!"Deux de mes hommes se postèrent acroupis face à la porte, seul chemin non-inondé menant à la bâtisse. Les deux autres se faufilèrent avec moi, lames hors du fourreau, discrètement vers l'entrée de notre destination. L'endroit semblait abandonné! Semblait, s'il n'y avait eu ce cris, cette plainte!!! L'humidité de l'endroit imprègnait nos chairs autant que les murs que nous approchions. Qui pouvait bien élire domicile à si répugnant endroit, même rebouteuse choisirait meilleur trou à rat pour concocter ses remèdes douteux. Je regardais de par le toit, mais nul autre entrée ne m'apparut. Seule cette porte! Chuchotant : "Allez telles de ombres jusqu'aux arbres, et amassez des branchages secs que vous positionerez en tas aux coins cardinaux des murs au bord de l'eau et mettez-y le feu. Il faut que ça flambe bien!"Les suivant, je rejoint mes deux tireurs : "Restez aux aguets, personne ne doit sortir, pas sans mon autorisation en tout cas."Allant jusqu'à mon cheval, je pris mon arc et préparais quelques flèches auquelles je nouais des lambeaux de tissus arrachés à ma cape. Peu de temps après, les tas étaient formés. Je donnais le signal de les allumer, les feux disséminés dans la nuit donneront un semblant de nombre aux occupants assiégés, sans savoir combien ils étaient, nous n'étions que cinq. Peu à peu, les crépitements se firent entendre dans la nuit, le bois prenait lentement et l'humidité ambiante ajoutait de la fumée à la senteur d'écorce à la brume qui caressait l'herbage. Mes deux Compagnons revinrent à mes côtés et attendirent les ordres. "Bien! Maintenant préparez-vous à assaillir quiconque sortira de là. Rappelez-vous de la bergère d'Ermenonville, seule cette enfant aura droit à sortir de là sans goûter de vos lames. Elle uniquement!"M'approchant du feu, se transformant petit à petit en bûcher, le plus proche, je plaçais une première flèche à ma corde. Pointant celle-ci aux flammes lêchantes, je criais en direction de ma cible. "Quel que soit celui ou celle qui se terre en ces murs, ouvrez la porte et portez-vous sur le seuil... Lentement! Si je n'ai point satisfaction au plus vite, je réchaufferai la dame blanche qui éclaire cet instant par le brasier du chaume au-dessus de vous! Je n'ai que peu de patience, si nulle hostilité n'est à constater, vous ne risquez rien!" Il est vrai que sans savoir si j'étais au bon endroit, je n'allais point rôtir des âmes innocentes. "Si votre conscience n'a rien à se reprocher, sortez de suite! Nous voulons juste éclaircir certains dires qui nous ont été contés! Sortez!!!"Portant mon arc vers le haut, ma main gardant la flèche prisonnière tramblait, non pas par hésitation, mais par envie de la libèrer et la voir consummer le haut des murs. Faites que signe de vie soit donné avant que l'irréparable ne vint de par ma main! | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Jeu 19 Mar - 5:19 | |
| C’est en une position de lucidité profondément aléatoire que le discernement des événements parvient à l’esprit de Roxhanne. Tout paraît auréolé d’un éther duveté, tout semble fictif, tout autant que le fracas de l’embrasure qui vient de rugir a ses tympans lorsque qu’un individu dévale dans la minuscule pièce tel un exalté. Une fois encore, nulle entendement de ce qui s’articule pour l’indigente, le phrasé subsiste inlassablement allogène toutefois l’aura de son geôlier manifeste chanceler. Les termes échangés ne lui parlent en rien pourtant l’inflexion ne se conçoit pas des plus flegmatiques… Le flavescent s’agace, se crispe… Il évolue d'ailleurs vers Roxhanne la mine furibonde Ainsi des fous ce sont lancé a ta poursuite ? Qui l’eut cru ? Qui eut cru que l’on puisse se hasarder a vouloir récupérer pareille engeance batarde… A s’interroger sur ce que tu leur as prodigué… Soit…
Il s’oriente vers l’homme armé et braille quelques paroles d’une inflexion cassante. Laissez partir la domestique en premier, ainsi s’ils doivent donner l’assaut, elle nous en avertira. Usez d’elle comme bouclier et tentez de négocier, de gagner du temps… Nous ne savons combien ils sont mais certes je n’avais pas prévu que nous aillons a nous défendre…
Une cohue de voix une nouvelle fois, les chuintements d’une femme agitée quémandant indulgence, les deux gardes armés l’escortent fers en main. Echanges de voix au dehors néanmoins tout reste amplement irréel alors l’enfant récuse à y consentir vraisemblance... Quelle crédibilité concéder a des vocables méconnus, des déplacements confus, des visions d’un autre monde ? Non indubitablement, c’est son entendement qui doit livrer les armes. Elle consent à clore les yeux encore, éprise d’un épuisement tant charnel que morale, n’aspirant qu’à ressombrer dans les abysses de son agonie à la cohérence plus que précaire.
C’est sans compter sur l’abject, qui se saisit du corps vulnérable semblablement d’un balluchon de plumes et la soustrait vers l’extérieur de l’endroit la trainant plus que la soutenant… L’action arrache des nouveaux râles improbables qui surviennent de l’enceinte de ses lèvres de sorte indistincte et quasiment prodigieuse tant les forces l’ont abandonnées. Elle se perçoit émigrer, elle se sent désorientée, elle n’a plus de notion ni du temps ni de lieu et ne saisit plus rien a ce qu’il se déroule.
A l’ instant où son chef accompagne l'impulsion imprimée à sa chevelure, agitée en arrière, la main contraire de son ravisseur lâche prise, la maintenant subséquemment en situation verticale exclusivement à la résistance de son cuir chevelu. Pourtant le regard de la va-nu-pieds persiste clos, elle n’a plus que faire de tout ceci, sa conscience a révolu de s’émouvoir de son existence ou de ses afflictions… Pour seule perception, la caresse transie d’une lame sur sa jugulaire et l’air glacial exhalant mieux que ce qu’elle a exhalé jusque présent, embaumant, odeurs d’écorces, fleurant les feux… Ainsi dissimulés derrière la porte, l’infâme semble patienter… Qui ? Quoi ? Elle n’en a cure… | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Lun 23 Mar - 19:39 | |
| ![[Un jour... quelque part...] Ulrichavatar](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/Ulrichavatar.jpg) Deux hommes en armes sortirent avec une femme au-devant d'eux, mais ce n'est pas elle. Les deux hommes semblent inspecter autour d'eux, certainement que d'autres sont encore à l'intérieur, attendant d'en savoir plus sur leurs assaillants. "N'avancez plus d'un pas! Que la femme vienne seule vers mes hommes. Vous deux, déposez vos armes et il ne vous sera fait aucun mal."Puis je donnais mes ordres à mes hommes : "Archers, tenez les en joue! Au moindre mouvement brusque, tuez-les, la femme aussi! Il est hors de question que nous prenions le moindre risque. "Les deux archers mettent maintenant le petit groupe en joue, tandis que les deux autres, lame à la main, attendent la suite des évênements. M'adressant à la femme : "Alors la gueuse, tu avance ou tu désire périre là?! Ce n'est point ta mort que je désire, mais à vue de votre méfiance, je suis au bon endroit! N'est-il point? Serez-vous victimes de la lâcheté de votre Maître??? Choisissez! Déposez vos armes et partez, ou mourez ici même?! Mais ne tardez point, je me languis vite!!!"![[Un jour... quelque part...] UlrichbannerT2](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/UlrichbannerT2.jpg) | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Lun 23 Mar - 19:40 | |
| L'infortunée est tenaillée, d'un coté les hommes en face la portent en joue, de l'autre l'un des hommes à l’arrière aiguille sa lame en son échine... Elle songe bien que sa possibilité de salut en cet endroit est dérisoire alors seul son instinct de conversation réfléchit pour elle... C'est d'une impulsion misérable qu'elle hasarde à se dégager avant que l'arme de la racaille ne s’introduise en elle vigoureusement... Nulles pensées envers les proches que cette indigente n'a pas, à cette seconde, exclusivement des yeux qui s’élèvent au firmament priant profondément pour que le Très Haut soit véritablement. Alors qu'un filet de sang sombre regorge de ses poumons mortellement blessés par une encoignure de sa bouche, celui des deux gardes qui la retient en place a la dureté de son couperet sourit sournoisement alors qu'il avance se cuirassant du corps de la camériste, persuadé de sa bonne fortune, son adjoint de galiote à sa suite.
A l'intérieur, l'enfant ne sonde plus aucun entendement que ce soit aux épisodes alors que son sombre geôlier s’amuse de cette situation de fait. Pour une fois elle ne risquera pas de se révolter, elle n'en a nullement la vigueur. Son haleine putride au cote de l'adolescente n’acquiesce à lui inspirer un souffle de vie. Lui? Il patiente bien sagement, certain de sa puissance, la pauvresse entre les mains... Que les deux autres se fassent mettre en pièces n'est point son déplaisirs, lui, en semblable posture ne risque rien, aussi reste t'il claustré derrière la porte hypothéquant bien se seconder de ce qu'il reste de la môme comme monnaie d'échange pour qu'il puisse s’expatrier valide et indemne... Âpres tout, ils la veulent? Qu’ils la ramassent, mais vive jamais... | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Sam 28 Mar - 0:00 | |
| ![[Un jour... quelque part...] Ulrichavatar](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/Ulrichavatar.jpg) Voyant les deux hommes s'avancer à nouveau vers nous, ne semblant pas vouloir se rendre, je dû prendre une décision rapide. L'arc bandé, je tirais une première flèche en direction de la toiture, enflammant celle-ci, mais le feu ne pris pas comme je l'entendais, certainement que celle-ci devait être trop humide que pour se transformer en brasier à la vitesse espèrée. Je vis la femme chanceler et son visage prendre une grimace que je connaissais que trop bien. "Tirer Compagnons, que vos tirs trouvent impacts sur ces lâches!!!"Puis, abandonnant mon arc, je sortis mes mes deux lames. Ramenant à moi, mes deux autres Compagnons, je me lançais en direction de l'étroite avancée. "Tuez-les, puis investissez la bâtisse!!!"
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Sam 28 Mar - 0:01 | |
| ![[Un jour... quelque part...] Avatarcorcheurs](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/Avatarcorcheurs.jpg) Sous l'ordre donné, les deux archers, postés face à la porte, visèrent chacun un des hommes sans se soucier de la femme, et décochèrent leurs flèches quasi simultanément. Le sifflement des fers fendant l'air était accompagné de la voix forte de l'assaillant donnant un autre commandement. Sur ce, les deux autres Compagnons d'armes se lancèrent, épées à la main, en direction de l'embouchure de la porte, près de laquelle se trouvait les hommes à taillader en pièces. ![[Un jour... quelque part...] Corcheurs](https://2img.net/h/i386.photobucket.com/albums/oo301/pascaldewitthem/corcheurs.jpg) | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Lun 30 Mar - 0:41 | |
| Tout se déroule sur un laps de temps très court, cette nuit sans lune.
A bien y songer, ce fut la fragrance putride de l’haleine du germain alliée à la clameur de la marâtre qui achevèrent de la convaincre que c’était bien réel. A plusieurs reprises, les cris de peur et de douleur résonnèrent à ses tympans.
Leur sortie silencieuse suivie de l’embuscade derrière la porte de la pièce principale s’est faite en toute discrétion la gosse alors en proie à la stupéfaction incrédule devant l’horreur de la situation. Le sifflement des flèches, le fracas du métal, les cris de guerre…
Hans attend que les assaillants soit entrés et finalement se résout à se déplacer au rythme d’un cortège, leur intimant de ne point ciller sous peine d’exécuter sa captive, un rictus méphistophélique tordant son faciès.
Assurément, le possesseur des lieux avait tout considéré. Il se dirige vers le parapet divisant l’enclos des chevaux avec la môme dans les bras, inerte. Il observe diligemment chaque bribe de mouvement, chaque respiration des hommes qui le portent en joue. La douleur s'est faite de plus en plus accablante à mesure qu'il épingle la gosse par la taille, c'est donc à distance raisonnable, suivi de près par la petite armée, qu’il dégage les battants de l’écurie, met pied a l’étrier et se courbe sur l’encolure de sa monture pour s’extraire de la masure, Roxhanne en emblème. L’équidé barbote quelques foulées puis trouve appui sur la terre ferme. Mais on est en droit de surtout s'interroger sur le sort réservé à la brune une fois qu'elle aurait été menée à destination.
Contre toute attente le blond délivre l’enfant mutée plus charge que protection se pensant seul a l’extérieur.
Oui, assurément, le propriétaire des lieux avait tout prévu… De même qu’il avait rapidement gagné la confiance du comte d’Aragon et de ses camarades, recueillant ainsi tous les renseignements nécessaires pour mettre en place une opération d'extraction forcée. Celle-ci fut organisée pendant des semaines... Il avait fallu du temps pour la mettre en place et réduire autant que possible les risques d'échec. Tout avait été pensé, dans les moindres détails. Sauf... A la clarté des flammes il comprend sa méprise alors qu’il croise le regard de l’un des hommes d’Ulrich. Moment d’incertitude, les regards se jaugent. Seul chance de salut dans la précipitation du départ, profiter de la stupeur de l’archer et du moment de flottement induit pour se fondre dans la nuit au plus vite.
Pendant ce temps la fragile git a terre a peine lucide…
Ulrich ne patiente que quelques instants avant de s’assurer de la condition de vie ou non de la petite comme il l’appelle. Il s'approche lentement et s'accroupit. Elle a déjà tant changée...Il glisse sa sénestre sur son visage amaigri, alors qu’il se penche cherchant un souffle, un signe de vie. Recroquevillée sur elle-même sa respiration est faible mais est bel et bien. Les yeux de cette dernière s'ouvrent lentement, et se posent sur ce visage qui lui est familier. Le souvenir de leurs éphémères rencontres ressurgit comme un rêve, l’espoir de le revoir n’avait plus tenu depuis longtemps que du fantasme halluciné. Elle se saisit de la main qui se pose sur elle et s'agrippe à elle comme elle l’aurait fait de la main du divin lui-même tant tout cela semble irréel. Cependant l’étreinte faiblit. Elle perd à nouveau toute perception du monde physique. Il lui semble entendre la mort au loin, mais elle s'efforce de l'ignorer et se concentre sur le visage d’Ulrich. Elle finit par s’évanouir sous la douleur et la deconcertance des émotions… | |
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![[Un jour... quelque part...] Empty](https://2img.net/i/empty.gif) | Sujet: Re: [Un jour... quelque part...] Lun 30 Mar - 0:42 | |
| ![[Un jour... quelque part...] Ulrichavatar](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/Ulrichavatar.jpg) Tout allait si vite, mais la finalité recherché était en bonne voie. L'un des deux gardes s'écroula sous l'impacte de la flèche l'atteignant, par chance, à la gorge, tandis que le deuxième lacha son bouclier humain et s'enfuit aussi vite. Aussitôt un hennissement se fit entendre, tous se regardèrent sans intervenir pour autant. Le cavalier laissa un corps au sol avant de lancer son cheval au galop, mes Compagnons attendaient mes ordres. "Laissez le partir, le poursuivre ne nous servirait à rien."Aux deux archers : "Vous, avec moi! Les deux autres, assurez-vous de notre sécurité dans la bâtisse. Attention à la fragilité de la toiture, les flammes gagnent du terrain, je ne tiens pas à de morts inutiles!"Mes Compagnons s'exécutèrent, deux partant inspecter les lieux, les autres me suivant vers le corps inerte. M'agenouillant à ses côtés, je reconnu la petite, malgré les marques du temps et des souffrances visibles. Reprenant connaissance, elle serra ma main de la sienne, avant de ressombrer dans l'inconscience. Je l'allongeais du mieux que je pu auprès du feu le plus proche avant de demander de l'aide. "Apportez-moi les couvertures disponibles, prenez celles des chevaux s'il le faut. Dès que l'endroit sera sécurisé, deux d'entre vous prendrons tout le bon bois qu'ils trouveront et dresseront une civièvre tractable. La pauvre petite ne tiendra pas en selle en son état, et il est préfèrable de la ramener au plus vite." Pendant ce temps, je me fis apporter nos réserves d'eau et des linges propres pour nettoyer et panser, au mieux, ses plaies. J'en profitais pour humecter ses lèvres le plus souvent possible, son visage tuméfié semblait déshydraté. Tout était calme à présent, et peu de temps après, tout était prêt pour le départ. Avec l'aide de l'un de mes hommes, j'installais au mieux l'infortunée sur l'attelage de sombre facture, mais nous n'avions pas le choix. Pas le choix non plus d'attendre, nous devions partir au plus vite. C'est un de mes Compagnon, du moins son cheval, qui aura la charge de tirer la Damoiselle, tandis que moi je la surveillerai au mieux. Après m'être assuré que la petite soit bien couverte, j'annonçais le départ. "Un en avant. Pas trop loin, qu'on puisse le voir! Les deux autres sur les flancs, partons sans attendre rejoindre le Domaine de Witthem, et à bonne mesure. En avant!"En route vers Arras! En route vers chez nous! ![[Un jour... quelque part...] UlrichbannerT2](https://2img.net/h/i455.photobucket.com/albums/qq277/ulrichlunz/UlrichbannerT2.jpg) | |
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