[RP] Les alentours d'Ermenonville

[Une bergerie... ailleurs et nulle part]

Parchemin... Invitation... Mariage...

"Décidément... ça me poursuit..."

Résurgence, souvenirs nauséabonds...
Derniers vœux, derniers souhaits, dernières paroles...

Citation :

"Il est tout a fait impensable
Il est tout a fait hors de question
Que tu songes, ton air affable,
Que tu penses mon corps comme édredon...

Il est tout a fait indispensable
Que ton air vicié n'entre dans mes poumons
Jamais tu ne saura être consommable
Jamais tu ne pourra être assez bon...

Je te rayerai de ma mémoire
Je vais oublier jusque ton nom
béni soit le fossé qui nous sépare
Il ne sera jamais assez profond
Le prix que tu en payes, pauvre bâtard,
dépasse ta pauvre imagination...

Je te la laisse
Ta place au paradis
Je te la laisse
Elle ne me fait nulle envie."


Librement adapté de " Eldorado- S.Eicher"

"Que faire...
J'ai apprécié l'accueil de cette jeune femme.
Aimable sans pour autant être ostentatoire...
La bienséance voudrait que je fasse au moins acte de présence.
Il me reste un vestige vestimentaire chiffonné quelque part qui doit pouvoir faire encore illusion.
Puis... elle sans doute a t-elle raison...
Si je veux rencontrer les gens d'ici, c'est à l'endroit ou l'on cause qu'il faut se trouver.
Reste a se débarrasser de cette fragrance "moutonnesque" sans quoi on me sentira venir a mille lieues."

Le regard vide de la femme se pose sur le maigre baluchon, elle roule le parchemin et soupire intérieurement, lâche quelques mots d'encouragement résignés pour elle-même, en regardant ses amis les moutons.

"Fais un effort, on peut-être vide de tout mais présente physiquement. Secoue-toi.
Te transformer en bigote présentable ne va pas être simple."

[img][/img]

Nous voici hors de la ville à l'endroit désigné par le Baron, je donne le signal voulu. "Espérons qu'ils soient là!" Sans attendre, je mis pieds à terre et aida Roxhanne à descendre à son tour.

Quelques craquements de branches se firent entendre, mais rien à l'horizon. "N'ayez point peur Roxhanne, nous sommes certes peu conventionnels, mais nous sommes des gens d'honneur. Nous devons attendre nos hommes avant de reprendre route." La regardant plus attentivement : "Maintenant que nous sommes hors de la ville, daignerez-vous nous dire où vous logez? Tel enfant ne dors certainement pas au beau milieu de la fôret, à moins d'être obligée de s'y cacher?"

Citation :

N'ayez point peur Roxhanne, nous sommes certes peu conventionnels, mais nous sommes des gens d'honneur.

"Ahhh.... Mais je n'ai pas peur messire!!! Que nenni..." Lance t-elle avec un air de bravade dont l'assurance ne vaut que la hauteur de sa prétention encore pleine de l'éducation qui fut sienne.
Elle sourit espiègle alors qu'elle joue la fière, ne lâchant du regard le molosse jusqu'à ces derniers mots:

Citation :

Maintenant que nous sommes hors de la ville, daignerez-vous nous dire où vous logez? Tel enfant ne dors certainement pas au beau milieu de la fôret, à moins d'être obligée de s'y cacher?"

Roxhanne bénit le ciel que la pénombre soit si présente en cet instant, ultime rempart qui tente de dissimuler le pourpre dont ses joues se sont subitement habillées.

"Kof Kof..."

"T'as l'air maline la... comment tu t'en sors maintenant, hein?
Tu balances tout? Mari, porc, toussa?"

Songeuse et embarrassée, elle ne trouve de salut à éluder la question un peu trop pertinente à son gout qu'en se saisissant d'un flacon d'alcool dans sa besace, lui permettant du même geste d'éviter le regard de l'homme.
Elle débouche l'opercule avec hâte et dents d'un mouvement bien peu féminin et tend le flacon à l'homme tentant de masquer au mieux son trouble.

"Vous en voulez? C'est un reliquat des réserves de... enfin... de... enfin,-Tu t'empêtres la- c'est bon j'vous assure!!!" Elle lui sourit alors avec ostentation..."Mais laissez cela, je ne suis plus très loin, par la bas me semble t'il, je retrouverai bien mon chemin seule, vous m'avez déjà beaucoup avancée et je vous en remercie..." Et ajoute comme pour elle même en baissant doucement la tête "Pis d'abord j'dors dans la foret si j'veux nameo..."

Effarouchée sourit encore à Ulrich alors qu'il lui tend l'arme. Elle s'en saisit et sans plus de manière avant de la ranger sous sa cape aux cotés de... sa dague. Elle relève la tête espiègle et le gratifie d'un clin d'œil amusé.

"Écervelée disiez-vous?"

Citation :

Bien que celà ne me regarde en rien, je saurai bien assez tôt qui vous êtes et d'où vous venez!

"J'en doute ..."

Citation :

Donnez sens à votre existence sur ces terres avant d'errer dans les limbes comme nous sommes obligés de le faire actuellement!"

"Les limbes sont partout messire, et surtout en pleine lumière...
Faites bonne route et prenez garde à vous."

Hochement de tête de rigueur, sourire narquois avant de tourner les talons en direction de nulle part alcool en main, pour la route.

"AuX plaisirS messire Ulrich... Et merci a vous. Messire de Witthem..." Main tendu l'esprit déjà accaparé à d'autres pensées...

"Sont ou ces fichus moutons à la fin... Pis c'est vrai ça... la route c'est bien, mais je vais ou comme ça? Ben la ou on me connait pas tiens... Pourraient bien vouloir ma tête pour avoir égorgé ce porc... Que nenni! Pas un futur époux, un porc vous dis-je!!!
Bah... Au bout du chemin parait-il... Pis maintenant, si besoin est, je pourrai égorger des deux mains..."


"Mouhahahahaha"

"Tais toi donc sombre folle, une fois suffit! Quoique..."

Bééééééééééééé....

"Oui, mon bel ami.... Je suis triste aussi tu sais..."

La jouvencelle caresse d'un geste tendre le museau de son compagnon de paille.
Le regard au loin, absorbée dans ses réflexions, elle devise seule, par habitude...

"Mais il me faut partir à présent. Ils me savent déjà ici... Ce fut bien rapide, quelques jours seulement en ce village... L'argent permet tout je suppose..."

Elle baisse la tête un instant, soupire profondément, missive détrempée toujours serrée en main.


-Je ne me fais aucune illusion, ce qu'ils n'obtiendront par l'apitoiement, ils finiront par venir le prendre.-

"Mais je ne suis point une truie, comprends-tu, pour que l'on me jette ainsi en pâture a cet animal abjecte!
...

"Qu'importe leurs enjeux, je n'ai cure de tout cela...
Pourquoi devrais-je me sacrifier à l'intérêt général?
Pourquoi serait-ce a moi de réparer les erreurs de mes paires? Pourquoi devrais-je en payer la dime tout au long de mon existence? Parce que j'ai eu le malheur de naitre au sein de ces gens qui ne pensent que pécule et pouvoir? Ils m'ont mise au monde, certes, mais ne m'ont pas faite! Que nenni mon ami, je ne leur ressemblerai jamais, tu m'entends? JAMAIS!!!!"

L'exclamation de rage fut la dernière avant que les larmes d'un désarroi abyssal finissent par inonder son visage.
De sanglots en soubresauts de sentiments mal démêlés, elle laisse éclater le tumulte intérieur qu'elle cache depuis trop longtemps déjà.


"Nulle pitié en ce monde n'est-il pas? Et bien soit, je n'aurai nulle pitié pour le monde à mon tour. J'oublierai tout, la pitié, les bons sentiments, la gratitude, la mansuétude, l'empathie... Tout cela n'est que faiblesse..."

Elle sèche ses larmes d'un geste d'enfant rageur.

"Je sais ce que tu penses l'ami: Elle dit cela mais bien trop tendre enfant encore pour se confronter à ce monde. De sa nouvelle vie de gueuse, elle ne subsistera pas bien longtemps... C'est cela que tu penses, hein? Mais tu verra mon tout beau, tu verra que j'y arriverai!!! Un jour, je serai aussi dure que le roc, aussi revêche à l'approche qu'une ortie, aussi insensible que le mal lui même, oui... Oui.... Un jour, je saurai..."

La brune reste encore un long moment absorbée par des humeurs rageuses et maussades...

"Connais-tu cette chanson des anglois qui dit:


chanson

We must play our lives like soldiers in the field
But life is short i'm running faster all the time
Strength and beauty destined to decay
So cut the rose in full bloom

'til the fearless come
And the act is done
A love like blood, a love like blood!

Everyday through all frustration and despair
Love and hate fight with burning hearts
'til legends live and man is god again
And self-preservation rules the day no more

We must dream of promised lands and fields
That never fade in season
As we move towards no end we learn to die
Red tears are shed on grey

...

"Soit.
Il est temps."

Visage impassible et blême, elle s'empare de besace et baluchon enfermant ses maigres biens et provision et se dirige vers l'extérieur d'un pas déterminé.

"A Dieu l'ami..."

[ Retour au point de départ n’est point retard du point de détour ? ]

Après
avoir stationné un instant dans les ruelles de la cité et s’être
dégourdie les membres, elle avait pris congé de Pascal qui s’était pour
sa part orienté en direction de la résidence de son ami.

Légèrement
hagarde de se revoir en ces lieux, la liminaire convoitise de la brune
fut de regagner cette bergerie qu’elle songerait quasiment fictive tant
ce temps lui semblait éloigné…

Miscellanées de sensations
antinomiques, l’émoi d’être revenue en ces lieux, résurgence de
souvenirs qui assaillent encore et encore, comme marée haute en soir
d’équinoxe, les interrogations sur l’avenir, éloigné mais aussi des
journées à venir…

Un peu égarée ? Oui il faut l’admettre.
Elle
ressent donc l’exigence presque pressente de reconquérir en cet endroit
ou peut être plus simplement se retrouver elle-même, au creux du
fourrage embaumant, au creux de ses rêveries, au creux de la quiétude
et du calme.

Vous voulez bien me déposer a la bergerie Ulrich je vous prie ?

Sans
lui octroyer le temps d’hésiter, d’un sourire elle s’est suspendue au
bras de l’homme pour enfourcher sa monture, de manière certes fort
cavalière, mais n’est-ce pas à propos ?

Une
fois encore, ses bras se sont refermés sur le colosse, l’esprit
présumant que le pauvre sire finira par se demander si elle ne le prend
pas pour son moyen de transport attitré.

Mais elle n’a pu s’empêcher ce clin d’œil a leur première entrevue, elle trouve ca somme toute cocasse…

On prend les mêmes et on recommence ? Songe
t’elle en chemin, pelotonnée a l’abri derrière son gigantesque
accompagnateur, recherchant parfois en riant a se remémorer du chemin
qu’elle n’a sillonné depuis si longtemps, le faisant circuler de
sentiers en chaussées pierrées, que son sens de la direction dérisoire
les contraint à explorer.

Ils finiront bien par visiter toute la région à ce rythme …

Ulrich Lunz

N'ayant pas l'habitude de chevaucher ainsi, avec si fragile chargement
derrière moi, c'est à pas lents que nous nous enfoncions dans les
alentours à la recherche d'un utopique royaume laineux. Humant la
brise, je guidais ma monture, cherchant à rencontrer la forte odeur que
dégagent les parents de l'agneau Pascal. Tiens, encore lui!!! Falait-il
qu'en plus il reçu un prénom biblique l'animal!!!

Je ne savais
quoi dire, sorti des rues et ruelles, prenant les sentiers, faisant du
hors-piste, m'opressant de mille et une phrase qui me paraissaient
aussi idiotes les unes que les autres pour une telle situation. Mais ce
silence me pesait : "Alors! Il ne pleut point bergère?! Où sont vos blancs moutons???"

<blockquote class="uncited">"Alors! Il ne pleut point bergère?! Où sont vos blancs moutons???"
</blockquote>

La môme rit de bon cœur, se surprenant quelque peu elle-même, la candeur d'antan par ces lieux retrouvée peut être...

Eh
bien il ne manquerait plus que cela qu'il pleuve? mais si cela vous
tient réellement a cœur Ulrich, soit, je peux chanter vous savez.

Taquiner le géant, certes, elle savait faire, retrouver la route...
Elle regarde le colosse malicieuse:
Vous voulez toujours les manger mes agneaux? Car si tel est le cas,
peut être vous ont -ils senti arriver et se sont cachés. Comment leur
en vouloir? Si vous disiez vouloir me manger je ferais sans doute de
même, car quoi vous impressionnez mon gaillard!!!!

Elle
sourit encore, cherchant a détendre Ulrich, toujours un peu crispé en
sa compagnie, comme s'il véhiculait de la porcelaine de chine...
Tssss...
Au détour d'un chemin une ombre bien que furtive attire
son attention ainsi qu'un rictus de joie a la commissure de ses lèvres.
Ils étaient arrivés... Comment elle n'en avait aucune idée mais ils
sont arrivés.
Comme pour fêter l'événement elle sort sa fiole de sa besace et la tend a acolyte

Tenez buvez donc je crois que nous sommes a destination. Elle tourne son visage l'air grave vers lui.
Si vous les embrochez, messire, gare a vous, je ferai la pareille avec votre colossale carcasse!
Elle lui sourit encore.
Je
ne sais pas comment, mais c'est bien la bergerie. Avez vous un instant
a me consacrer, vous reposer, respirer, je ne sais, vous détendre,
décrisper, enfin vous voyez, une petite chose comme moi ne va pas vous
manger, alors prenons un instant je vous en prie et messire, par pitié,
apprenez en ma compagnie a vous relâcher.
Elle rit en le pinçant par amusement.
Ci
fait, descendez. Je vous promets de ne jamais dire a personne que
parfois en être humain , fort agreable de surcroit vous vous changez!

Elle saute a terre et lui tend une main symbolique le gratifiant d'un clin d'oeil forcé et amusé
Allez messire, descendez!!!

Ulrich Lunz

Arrivés?! Et point de puanteur laineuse à mes narines? Il faut que je
retravaille mes instincts de chasseur ou je vais finir comme tous ces
bourgeois à ne plus rien voir venir! Beurk! Tiens, voilà la fiole qui
repasse par ici, faudra que je veille au grain, voir où elle se
ressource à force d'être pendue après. Je la pris et bu une grande
gorgée, sentant une grande chaleur me chatouiller les tuyaux, sans
avoir l'impression d'en avoir atteint le fond. "Vous
dévorer?! Qui sait, ne vous a-t-on jamais conté les méfaits de
rencontrer un ogre en forêt? Les moutons comme mise en appétit et vous
en met de choix, en plus, faisandée à la gnôle!"

Me transformer en être humain?! Moi?! Je pris délicatement sa main et descendis de cheval. "Je
suppose que je peux me détendre un instant sans avoir peur de
vilainerie de votre part. Mais par pitié?! Pas de chant!!! Non pas que
je doute de vos capacités à faire des incantations à la pluie, mais je
n'oserais imaginer que les bestiaux laineux ne se mettent à faire
chorale à votre suite. Ce serait un bien joli tableau mais quelque peu
bêêêêêliqueux!"

<blockquote class="uncited">"Vous dévorer?!
Qui sait, ne vous a-t-on jamais conté les méfaits de rencontrer un ogre
en forêt? Les moutons comme mise en appétit et vous en met de choix, en
plus, faisandée à la gnôle!"

</blockquote>

Comment faisandée a la gnôle??? Moi????

Rougissant
plus de honte que d'un courroux feint, la mome fait mine colère a son
égard, enfin tente... Ridicule, bien... Une prochaine fois peut être...

<blockquote class="uncited">"Je
suppose que je peux me détendre un instant sans avoir peur de
vilainerie de votre part. Mais par pitié?! Pas de chant!!! Non pas que
je doute de vos capacités à faire des incantations à la pluie, mais je
n'oserais imaginer que les bestiaux laineux ne se mettent à faire
chorale à votre suite. Ce serait un bien joli tableau mais quelque peu
bêêêêêliqueux!"
</blockquote>

Moquez
vous Ulrich moquez vous!!! Sachez que je m'entraine chaque jour a lever
la jambe assez haut pour vous botter le derrière... Un jour...

Elle
échappe quelques éclats de rire, c'est si bon, le regarde se
questionner visiblement sur le secret de son ravitaillement en alcool
et sourit en coin.
Les portes de la bergeries ouvertes par ce temps
radieux, animaux paissant en liberté, le monticule de fourrage leur
tend les bras pour un repos certes non mérité pour ce qui la concerne,
mais bien apprécié.
Sans façon elle se jette dans le foin aux fragrances de bonheur et rit de voir le colosse face a elle hésiter, la mine perplexe.

Avez vous peur d'une fourche abandonnée pour n'oser vous approcher?
Puis
rendez moi cette fiole mal appris que vous êtes, je vais vous montrer
comment on se confie à souhait quand on est jeune fille de bonne
famille. En attendant, entrainez vous a
bellllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllller!!!

Elle
se moque gentiment toute à la joie d'un moment de légèreté retrouvé,
moments précieux qui ne sauront peut être pas perdurer et qu'il faut
donc savoir a leur juste valeur apprécier...
Et taquiner ce guerrier, est-il quelque chose de plus apte a arracher rictus amusé?

Ulrich Lunz





Re: Les alentours d'Ermenonville



de Ulrich Lunz le Mar 23 Juin 2009 11:34


Je
lui rend sa fiole avant de m'allonger à mon tour dans le foin. Un
simple instant, ou un instant si simple, à flâner sans honte, savourant
la quiétude du moment et de l'endroit. "Et de quoi peut bien se confier une jeune fille de bonne famille?" Lui dis-je d'un ton des plus naturel, sans aucun sarcasme pour une fois.

Je
me demandais ce qu'il allait advenir de nous maintenant que nous sommes
de retour en Valois, de nous tous. Je me demandais si mon ami allait
enfin prendre le temps de m'écouter, d'entendre ce que j'avais à lui
dire avant que nous partions d'Arras. Puis ces images se chassèrent
d'elles-même, me ramenant au moment présent. Cette odeur de foin, mèlée
aux durs émanations me parvenant des moutons plus loin, puis un tout
autre parfum. Je me tournais vers Roxhanne : "Dites-moi?!
Qu'espèrez-vous trouver ici? Si vous vous êtes emprèssée de nous suivre
en ce voyage, c'est que vous y aviez intéret aussi, aussi infîme
soit-il?! Je sais que je suis peut-être trop curieux, mais vous parlez
si rarement de vous, de vos espoirs en cette triste vie!"

<blockquote class="uncited">"Et de quoi peut bien se confier une jeune fille de bonne famille?"
</blockquote>

La môme lui sourit se saisissant de la fiole.
J'envisageais bien plus de me confire a la gnôle que de me confier dans un premier temps..
Elle rit doucement avant de laisser une longue rasade enflammer son gosier.
La grimace qui s'en suit n'est certes pas des plus délicate mais la brulure de l'alcool ne l'est point plus...

Un long soupire de torpeur fait écho a la langueur du moment.
Rester
la, simplement avec pour seules pensées le bêlement des moutons au
loin, la brise faisant frissonner les branches alentour, la simplicité
d'un moment partagé sans méfiance sans envie particulière simplement
savoir savourer...

<blockquote class="uncited">"Dites-moi?!
Qu'espèrez-vous trouver ici? Si vous vous êtes emprèssée de nous suivre
en ce voyage, c'est que vous y aviez intéret aussi, aussi infîme
soit-il?! Je sais que je suis peut-être trop curieux, mais vous parlez
si rarement de vous, de vos espoirs en cette triste vie!"
</blockquote>

La gosse tourne son regard vers Ulrich, sortant de sa langueur. Pourquoi? Voila la question...
Pour
une fois elle ne cherche pas a éluder par une plaisanterie plus stupide
que les autres, bien que les réponses ne soient pas évidence.

Un intérêt? .... Je ne sais Ulrich.
Je
ne m'envisageais pas rester en ce manoir... Je ne sais pourquoi... Peut
être que sans vous ce lieu ne rime a rien en mon esprit...
Certainement...
N'ayez jamais peur d'être trop curieux a mon sujet...
Elle
lui sourit encore puis plonge a nouveau ses pupilles dans le vague,
comme cherchant désespérément des réponses a ses interrogations.
Vous en savez sur moi presque que tout autant que moi vous savez... Quant a mes espoirs...
Elle hésite un instant puis reprend...
J'ai bien peur de n'en avoir aucun.
C'est
certainement triste a dire, Ulrich, mais... En dehors de trouver le
courage de rencontrer messire Ange, outre vous et messire de Witthem...
Je n'arrive plus a trouver d'intérêt a quoi que ce soit. Je n'ai plus
d'envie... C'est un peu comme si... Je ne sais... Comme si c'était mort
dedans...

Elle accompagne ses mots d'un geste enfantin, ralliant ses mains sur son ventre.

Que
peut on espérer de bien en ce bas monde... J'ai parfois l'impression de
naviguer au sein du purgatoire, voila bien mon seul espoir... Qu'il y
ai une raison a toute cette déraison.

Elle
soupire longuement, les yeux clos, le visage fermé puis se reprend en
se tournant, redressée sur un coude lui tendant a nouveau l'alcool
sourire d'apparat aux lèvres.

Tenez. Et vous, Ulrich... Qu'espérez vous ? Elle lui sourit à présent chaleureusement le taquinant de la noirceur de son regard rivé impertinent au sien.

Ulrich Lunz

Mort dedans!!! Voilà qui résume bien des choses!!! C'est volontier que je repris une bonne gorgée du tord-boyaux. "J'ai
peu d'espoir en ce monde, du moins en ces terres. J'étais venu
retrouver un ami et me voici embarqué à suivre un mort-vivant, à le
protèger autant de lui-même que des autres. Mais depuis un moment, il
élude toutes mes tentatives de lui parler, de lui dire..." Et je me tus un instant, détournant le regard.

Une autre gorgée avant de rendre le breuvage à sa propriétaire. "Je
veux retourner chez les miens, je ne sais si mon père est encore de ce
monde, mais je veux revoir les miens! Rien ne me rattache à ces terres
maudites! Je ne vois ici que corruption, mensonges, perfidie, ceux que
vous croyez un temps vos amis sont les premiers à vous vendre ou vous
trahir pour leurs intérets personnels."

Je repensais un
instant à Pascal, si il en avait fait autant, certainement n'en
serait-il pas là! Mais la réalité est toute autre et cette vie me
lasse, elle me tue à petit feu de l'intérieur!

Je la regardais à nouveau. "Mort dedans, voilà qui résume bien la situation il me semble!"

<blockquote class="uncited">"J'ai peu
d'espoir en ce monde, du moins en ces terres. J'étais venu retrouver un
ami et me voici embarqué à suivre un mort-vivant, à le protèger autant
de lui-même que des autres. Mais depuis un moment, il élude toutes mes
tentatives de lui parler, de lui dire..."
</blockquote>

La
brune reste perplexe, comme suspendue a ses lèvres... Curiosité
certainement toute féminine que de connaitre la suite... Elle le
scrute, attentive...

<blockquote class="uncited">"Je
veux retourner chez les miens, je ne sais si mon père est encore de ce
monde, mais je veux revoir les miens! Rien ne me rattache à ces terres
maudites! Je ne vois ici que corruption, mensonges, perfidie, ceux que
vous croyez un temps vos amis sont les premiers à vous vendre ou vous
trahir pour leurs intérets personnels."

"Mort dedans, voilà qui résume bien la situation il me semble!"
</blockquote>

Elle
sourit a nouveau, presque timidement en s'emparant de la gnôle puis le
toise, une nouvelle fois a la recherche de ce qui se laisse deviner
derrière la façade de ce visage, sourit intérieurement plus franchement
car une fois encore son instinct ne s'y est pas trompé...

Je
vous comprends... Il est vrai que si un autre monde que ce leurre de
société utopique vous avez connu, celui-ci doit cruellement vous
manquez... Elle soupire légèrement puis continue
Mais
rien n'est jamais totalement noir... Voyez, vous avez eu la malchance
de me croiser sur votre chemin, voila bien de quoi démentir mes
dernières paroles!

Elle rit doucement avant de poser une main chaleureuse sur la sienne.

Je
pense que si Pascal ne vous laisse le temps de vous exprimer c'est peut
être simplement par peur d'entendre vos mots et d'être obligé de les
accepter, ne pensez vous pas? Vous vous connaissez si bien vous deux...
Comment ne pas envisager qu'il connaisse déjà vos désirs Ulrich ?
Mais au moins avez vous le bonheur d'avoir un "chez vous " en quelque sorte.
Vous savez d'où vous êtes issu, de qui, comment...

Elle soupire longuement en baissant les yeux puis le toise a nouveau.

Je
vous trouve moi plutôt chanceux Ulrich, je me surprendrais presque a
vous jalouser... Pouvoir déjà utiliser l'idée de ... rentrer... Il
resterait donc un bourgeon qui ne demande qu'a se ressourcer en vous?

Elle
rit tendrement, passe un doigt sur la joue de l'homme avant de lui
tendre a nouveau ce breuvage qui joue a... saute mouton d'une dextre a
l'autre ?